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    Emoi à Argenteuil après des agressions de femmes voilées

    Lien publiée le 14 juin 2013

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Monde) L'annonce et la diffusion sur les réseaux sociaux de l'agression d'une jeune femme musulmane voilée, jeudi 13 juin, à Argenteuil (Val-d'Oise), avant même que cette dernière ait déposé plainte, ont provoqué une vague d'émotion sur les sites et les blogs communautaires. Le Monde.fr a le plaisir de vous offrir la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés du Monde.fr. Profitez de tous les articles réservés du Monde.fr en vous abonnant à partir de 1€ / mois | Découvrez l'édition abonnés

    Cette nouvelle affaire, si elle est avérée, intervient une vingtaine de jours après la plainte déposée par une jeune fille voilée pour une agression subie dans la même ville et décrite par la famille comme "islamophobe". Elle se produit aussi deux jours après des violences survenues, dans un tout autre registre, entre la police et plusieurs dizaines de personnes, lors du contrôle d'identité d'une femme portant le voile intégral dans un autre quartier d'Argenteuil.

    Le maire de la ville, le député socialiste Philippe Doucet, a immédiatement dénoncé tout acte raciste et islamophobe mais a appelé "les Argenteuillais à ne pas tomber dans le piège tendu par ceux qui mettent en cause le vivre ensemble que nous construisons ici".

    "POUR ALIMENTER LES PEURS"

    Dans une allusion au profil supposé des agresseurs, décrits par les femmes comme des hommes "au crâne rasé", promptement qualifiés de "skinheads" par les réseaux musulmans, M. Doucet a dénoncé "les agissements d'activistes d'extrême droite qui viennent, de l'extérieur, pour alimenter les peurs, monter les habitants les uns contre les autres et salir l'image de notre ville".

    Dans l'attente des conclusions de l'enquête – des "incohérences" seraient apparues dans le récit de la jeune femme, selon une source proche de l'enquête –, M. Doucet se montre prudent sur la qualification des faits, mais s'est engagé à recevoir, vendredi 14 juin, toutes les parties concernées.

    En première ligne sur ce type d'affaires, le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), une association qui met à la disposition des victimes une assistance juridique et financière, s'est rendu auprès de la jeune femme, jeudi et juge son discours "cohérent". "Elle affirme avoir été traînée dans une ruelle et avoir eu son jilbeb déchiré par deux hommes, dont le signalement correspond à celui des agresseurs de fin mai." Enceinte, elle pourrait passer un nouvel examen médical vendredi 14 juin.

    PASSAGES À L'ACTE

    Tout en mettant en garde contre "une utilisation de la communauté musulmane comme un instrument dans les manoeuvres qui vont émailler la course aux municipales de 2014 à Argenteuil", le CCIF dénonce "un climat général propice aux passages à l'acte violent". Comme il le fait de manière récurrente depuis plusieurs années, il regrette aussi "les réticences du gouvernement à prendre en compte la montée des actes islamophobes". "La France ne connaît pas de ratonnades islamophobes ou de bandes organisées pour casser du musulman", admet Marwan Muhammad, le porte-parole du CCIF. "Mais faute de sanctions lourdes, la parole d'extrême droite est libérée. La multiplication de ces actes, ce n'est pas bon pour le pays."

    Plus radicale, la Coordination contre le racisme et l'islamophobie, basée à Lyon, appelle à manifester vendredi après-midi devant la mairie d'Argenteuil pour dénoncer "le laxisme de la police et de la justice", estimant que "l'émotion dans la communauté musulmane est à son comble". Apparemment soucieux de ne pas "décrédibiliser la lutte contre l'islamophobie", le CCIF met en garde contre un certain "emballement" et ne s'associera pas à ce rassemblement. Le Collectif reconnaît en outre que, au cours des derniers jours, la mairie et la préfecture ont "joué le jeu".

    Dans un souci "d'apaisement", et alors qu'il récuse l'existence de "tensions communautaires dans la ville", le maire a demandé une enquête sur les conditions d'intervention de la police lors du contrôle de la femme intégralement voilée.