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Zone euro : le scénario "cauchemardesque" de DSK
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Point) Lors d'une conférence à Séoul, l'ancien directeur du FMI a prédit "des troubles sociaux, puis des menaces contre la démocratie" en raison de la crise.
Dominique Strauss-Khan est désormais un homme libre, comme l'affiche sa barbe blanche finement taillée. Et il n'hésite pas à tirer à boulets rouges sur les dirigeants européens avec qui il négociait lorsqu'il était patron du FMI. Lors d'une conférence à Séoul, l'ancien ministre socialiste a délivré un réquisitoire cinglant contre la stratégie de l'Eurozone qui mène le Vieux Continent tout droit à un "cauchemar", selon lui.
"La faible croissance va conduire à des troubles sociaux, puis à des menaces contre la démocratie", s'est inquiété DSK, dessinant un scénario digne des années trente. Guest star de cette conférence co-organisée par le prestigieux think tank bruxellois Bruegel et son homologue américain, le Peterson Institute for International Economics, l'ancien prétendant à l'Élysée a douché les espoirs de reprise affichés par le gouvernement.
Constat implacable
Pour lui, les timides signaux favorables entrevus en Europe depuis l'été sont illusoires. "Personne ne peut croire à cette image rose bonbon. Nous allons avoir une faible croissance qui ne crée pas d'emplois, pendant de longues années, jusqu'à ce que cela crée des problèmes sociaux et politiques", assène le professeur d'économie reconverti récemment en banquier d'affaires. Si la courbe du chômage se stabilise, en réalité, l'économie ne crée pas de nouveaux emplois, pointe DSK.
Un constat implacable qui s'explique par l'incapacité des dirigeants européens à prendre les décisions en faveur d'une meilleure compétitivité. Sans jamais attaquer nommément François Hollande ou le gouvernement français, l'ancien ministre socialiste critique vertement l'absence de "leadership" des dirigeants européens. "Ils se cachent tous derrière la BCE pour camoufler leur inaction", juge l'ancien patron du FMI, qui souligne le contraste avec le volontarisme et la détermination des principaux leaders lors de la tempête déclenchée par la chute de Wall Street en 2008. Face à un public d'économistes européens, asiatiques et américains, DSK a brossé le tableau sombre d'une Europe sans cap ni capitaine, vouée à la stagnation et perdant peu à peu sa crédibilité sur la scène internationale. Rien que ça !