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    La menace d'un blocage plane sur les raffineries françaises

    Lien publiée le 28 septembre 2011

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Source : Les Echos

    Des assemblées générales doivent se tenir ce matin dans toutes les raffineries françaises, selon la CGT. Après avoir appris la décision de fermeture par LyondellBasell, les salariés de Berre ont décidé d'une grève dure et du blocage des accès au site pour quarante-huit heures.

    Un an jour pour jour après le début du mouvement social qui avait paralysé la quasi-totalité des raffineries françaises et créé une pénurie de carburants, la France est menacée d'une nouvelle crise de ce type. Après la décision de fermer la raffinerie de Berre (Bouches-du-Rhône), officialisée hier par LyondellBasell, les salariés du site ont voté « une grève dure », et la CGT a annoncé la tenue ce matin d'assemblées générales dans toutes les raffineries françaises. Les trois autres raffineries situées autour de Berre, celles de Total, Ineos et ExxonMobil, pourraient être les premières touchées.

    « Quatre-vingt-cinq repreneurs potentiels ont été approchés au cours du processus de vente démarré en juin, a expliqué hier aux employés le directeur du site de Berre, Jean Gadbois, protégé par plusieurs gardes du corps. Au terme de cette démarche, la raffinerie n'a malheureusement fait l'objet d'aucune offre de rachat ».

    Selon le groupe américain, qui se remet à peine de sa faillite en 2009, la raffinerie perd 120 millions d'euros par an et doit « être liquidée au plus vite ». Il prévoit d'engager la procédure d'information et de consultation du personnel le 18 octobre pour arrêter la production le 6 décembre. A ce stade, aucune mesure de reclassement n'est prévue pour les 370 employés, dont un maximum de 180 pourraient faire l'objet de mesures d'âge. La direction prévoit 150 licenciements secs.

    Dès l'annonce du plan, les salariés ont arrêté le travail et bloqué les accès à la raffinerie pour 48 heures, une action reconductible en assemblée par période de 24 heures. Leur mouvement devrait rapidement paralyser les unités pétrochimiques voisines, alimentées à 80 % par le site. « Nous allons tout faire pour empêcher ces licenciements boursiers, a promis Patrick Sciurca, porte-parole de l'intersyndicale. On peut freiner la procédure pendant deux ans en utilisant les armes légales du droit du travail ».

    Depuis plusieurs mois, le comité d'entreprise réclame des informations sur les flux financiers opérés entre la branche française du groupe et sa maison mère au Texas, qui aurait été renflouée de plusieurs centaines de millions d'euros sans contreparties. « S'il le faut, nous irons devant les tribunaux pour réclamer les pièces comptables », prévient Jean-Jacques Noizat, de la CFDT. Selon le comité d'entreprise, le site dans son ensemble était bénéficiaire de 50 millions d'euros sur le premier semestre.

    Organiser une nouvelle vente

    Les salariés demandent enfin qu'une nouvelle vente soit organisée en élargissant son périmètre au vapocraqueur (un vaste chaudron servant à fabriquer des produits chimiques), voire à l'ensemble des actifs provençaux. « Quel industriel achèterait une raffinerie dont le propriétaire clame partout qu'elle est déficitaire et qui doit faire l'objet d'un investissement obligatoire de 50 millions d'euros en 2013 pour sa révision décennale ?, interroge Fabien Astier, secrétaire du CE. Vendre l'ensemble comme une tête de pont européenne pour un pays émergent serait plus cohérent ».

    Selon le cabinet Syndex, le rattachement de la raffinerie au vapocraqueur fait économiser 80 millions d'euros par an en charges d'approvisionnement de matières premières. Il estime que la fermeture de la raffinerie entraînerait celle des unités pétrochimiques dans un délai maximum de trois ans. La direction estime, elle, que le site peut tout à fait vivre sans raffinerie.

    LE temps des soldesBerre, Reichstett et Dunkerque ne sont pas les seules victimes de la crise du raffinage. En Europe et aux Etats-Unis, de nombreuses installations sont à vendre. Et faute de repreneur, menacées de fermeture. ConocoPhillips, qui a cédé en août sa raffinerie allemande de Wilhelmshaven, a ainsi annoncé hier se donner six mois pour vendre un site en Pennsylvanie, faute de quoi il sera abandonné.En Allemagne, Shell prévoit de fermer sa raffinerie de Harburg après avoir vendu celle de Heide.Au Royaume-Uni, Chevron a vendu en mars sa raffinerie de Pembroke à Valero, tandis que Shell a cédé son site de Stanlow à l'indien Essar .