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    Les socialistes se divisent sur l’après-élection

    Lien publiée le 31 mars 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (afp) Coup de barre à gauche ? Changement de casting ? Pacte de cohésion sociale ou de modération fiscale ? Les députés socialistes ne sont pas d'accord sur les conséquences à tirer de la défaite.

    La fronde montait lundi dans les rangs socialistes, où percent les clivages entre partisans d’un coup de barre à gauche en matière sociale et ceux qui imputent surtout à un «problème de méthode» l’échec cuisant subi par la majorité aux municipales.

    Colère, consternation, dépit, angoisse... tous étaient sonnés par le «tsunami» politique qu’a représenté la déroute de dimanche soir, avec la perte de plus de 155 villes de plus de 9.000 habitants, dont des bastions historiques, mais chacun y allait de son analyse et de sa proposition.

    Les deux courants de l’aile gauche, les proches de Martine Aubry du courant «la Gauche durable» et les responsables de «la gauche populaire», ont donné rendez-vous aux parlementaires de tous horizons (50 à 60 attendus selon une responsable) lundi à l’Assemblée à 18H30, pour se concerter sur une «réorientation» de la politique «à gauche».

    Pour la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann (aile gauche), la France doit «arrêter de suivre» le «pacte de stabilité» européen et ses contraintes budgétaires et «abandonner les 50 milliards d’économies» prévues par le gouvernement d’ici 2017 «dont tout le monde sait qu’on ne le fera pas». Du côté des aubrystes, on réclame une politique d’investissement résolue.

    Plusieurs menaçaient de ne pas voter la confiance au prochain gouvernement faute de voir leurs propositions retenues. «Les maires ont payé l’addition. La rébellion parlementaire s’impose: pas de confiance au prochain gouvernement si pas de réorientation», a écrit sur Twitter Laurent Baumel (Gauche populaire).

    Pour nombre d’entre eux, il s’agit à travers ces propositions, de mettre en garde le futur Premier ministre sur sa politique, alors qu’à la gauche du parti l’hostilité est patente envers l’un des favoris pour Matignon, Manuel Valls. Quoi qu’il en soit, on ne se contentera pas d’un «changement de casting», avertissent-ils.

    UN «PACTE DE COHÉSION SOCIALE»

    Le président PS de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a renchéri, soulignant que l’important n’était «pas le casting mais le scénario». Sa proposition à lui: un «solide pacte de cohésion sociale» à côté du pacte de responsabilité prévoyant de diminuer les charges des entreprises, la réforme phare annoncée par François Hollande début 2014 et qui doit se concrétiser d’ici l’été.

    Message entendu pour le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, qui préconise de baisser les cotisations salariales pour améliorer le «pouvoir d’achat de ceux qui travaillent», parallèlement au pacte de responsabilité.

    Ce que le député PS de Paris Jean-Christophe Cambadélis traduit en d’autres termes: allier l'«efficacité de la politique» à l’usage de «marqueurs de gauche», notamment en direction de la «gauche +d’en bas+». Il demande une «pause dans les problèmes de société», avec l’abandon des réformes de la famille et de la politique pénale et «des actes de solidarité dans le pacte de responsabilité», entre autres mesures.

    Le député Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois, constatait l’ampleur des dégâts: «au plan national, nous avons dilapidé le crédit bâti il y a deux ans». Pour lui, «les électeurs tiennent visiblement notre bilan pour inexistant, nos actes pour insignifiants et nos réformes pour de simples effets d’annonce. C’est donc avant tout une méthode de gouvernement qui vient d’être sévèrement rejetée».

    A droite du parti, le pôle réformiste (Jean-Marie Le Guen, Christophe Caresche, ...) prônait une accélération de la politique: «Plus que jamais, il nous faut avancer sur le terrain des réformes, nous concentrer sur les questions essentielles, faire vivre enfin le pacte de responsabilité et peser, par notre crédibilité, sur les choix européens», tout en concédant le besoin pour les Français d’une «modération fiscale».

    «Il faut un choc» à la tête du gouvernement, a reconnu Julien Dray, vice-président (PS) de la région Ile-de-France, «même si c’est injuste pour Jean-Marc Ayrault», qui n’est pas «le responsable de la défaite».

    L’inquiétude des élus est d’autant plus forte que les prochaines échéances électorales, européennes en mai, puis sénatoriales à l’automne, régionales en 2015 s’annoncent périlleuses.

    Pour l’universitaire Rémi Lefebvre, «dans les mois qui viennent, la base des élus du PS risque de se rebiffer contre le gouvernement».