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    Déclaration ARS Combat: Contre l’UE, la souveraineté des travailleurs !

    Lien publiée le 29 mai 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.ars-combat.fr/actualites/breve-150.html

    Les scores des partis aux dernières élections européennes confirment une fois de plus l’évolution de l’opinion : abstention majoritaire, effondrement des scores de la gauche bourgeoise au gouvernement, maintien de la droite, affaiblissement de la gauche ouvrière et de l’extrême-gauche, nouveau record des scores du Front national.

    L’UMP et le MoDem totalisaient 36,32% des suffrages exprimés au scrutin européen du 7 juin 2009. En additionnant les scores de l’UMP de l’UDI-MoDem et des Divers droite aux dernières élections, on retrouve ces 36%. Le PS tombe lui de 16,48% à 13,97%, et Europe Ecologie de 16,28% à 8,89%.

    Si le Front de gauche progresse très légèrement au dessus des 6% qu’il avait obtenu en 2009, l’extrême gauche s’effondre et voit ses scores passer de 6,1% à 1,59%.

    C’est donc le Front National qui tire partie, seul, du dégoût des politiques de l’ UMPS aux affaires. Le nombre de votants pour le FN avait doublé ou triplé suivant les circonscriptions entre les deux dernières élections municipales. Mais entre les élections européennes de 2009 et celles de 2014, le score en pourcentage recueilli par les listes FN quadruple. Et le nombre de voix recueilli, lui, augmente plus encore compte tenu de la légère hausse du taux de participation qui passe de 40,6% à 42,97%.

    C’est le Front National qui capitalise donc le Non à l’Europe libérale de 2005, le dégoût de la politique du PS au gouvernement, le refus des politiques d’austérité et de casse sociale des deux grands partis libéraux de gauche et de droite.

    Les promesses du Front National autour de l’idée d’une « nation protectrice » gagnent l’opinion face aux partis bourgeois de droite et de gauche qui continuent à vouloir multiplier les plans de déréglementation sociale et d’abandon des prérogatives protectrices de l’État.

    Un nombre croissant de travailleurs qui refusent de faire les frais des choix politiques des dernières années mais qui partagent toujours le préjugé d’une réforme du capitalisme favorable à leurs intérêts se détourne des grands partis institutionnalisés pour le parti populiste des Le Pen.

    Alors que le PCF persiste dans sa politique d’alliance électorale avec le PS et de conseil au Président de gauche, le Front National peut se présenter sans dommage comme une force indépendante et contestataire.

    Et les apparentes solutions protectionnistes et nationales du FN ont un impact d’autant plus fort dans l’opinion que le Front de gauche et l’extrême-gauche sont incapables d’avancer des objectifs de transformation claires et précis ni d’expliquer les mesures concrètes qui rendraient possibles leur mise en place.

    Ce n’est certainement pas la politique de « préférence nationale » dans l’accès aux emplois qui permettra au FN de régler le problème du chômage. Ce n’est certainement pas sa politique « protectionniste intelligente » qui permettra de maintenir les industries menacés de délocalisation face à une « concurrence déloyale » ! Ce n’est pas non plus parce que le FN aura limité l’immigration que la pression que le patronat exerce pour abaisser les salaires en sera naturellement réduite !

    Mais pour contrer les propositions du FN, les belles phrases autour de l’universalisme et de l’internationalisme ne suffisent pas, voir peuvent même être carrément contre-productives.

    Ainsi les perspectives les plus radicales dans la propagande de Lutte Ouvrière et du NPA, sont réservées à la perspective de la « suppression des frontières », à la dénonciation de « l’Europe forteresse ».

    Sauf que la suppression des frontières ne risque guère de convaincre les travailleurs des options de l’extrême gauche au moment où le projet de l’Union Européenne est, dans l’intérêt des classes capitalistes dominantes, justement, la suppression intérieure de toute frontière, qui facilite la main mise des grands groupes capitalistes de l’Ouest sur le marché Oriental et permet de tirer partie des inégalités de développement entre pays de l’UE pour accroître la concurrence entre travailleurs.

    Dans l’immédiat, des centaines de milliers de travailleurs détachés remplacent les indigènes sur les chantiers et les usines d’un bout à l’autre de l’hexagone. Dans l’immédiat, les villes sont incapables d’assurer des logements décents aux nouveaux arrivants. Dans l’immédiat, les emplois manquent pour les travailleurs nationaux et étrangers résidents ! Dans l’immédiat, de nombreuses entreprises ferment dont l’activité est délocalisée.

    Ce n’est pas en liant l’opportunisme le plus complet sur toutes les questions du programme révolutionnaire à un gauchisme anarchisant sur la seule question nationale que nous pouvons convaincre contre les idées du Front National !

    L’Europe des travailleurs ne peut se former qu’à l’issue du mouvement révolutionnaire qui renversera la bourgeoisie dans toute l’Europe. C’est seulement lorsque le projet de fédération socialiste sera suffisamment avancé que nous poserons la question de la suppression des frontières entre pays européens.

    Revendiquer la suppression des frontières avant la révolution socialiste, avant la prise du pouvoir par les travailleurs, ce n’est qu’une duperie libérale. Ce serait comme revendiquer la suppression d'accords d’entreprise favorables aux salariés au prétexte qu’il existe à une échelle plus large, des accords de branche. Ce serait encore comme revendiquer la suppression des accords de branche au prétexte qu’il existe une réglementation nationale.

    Les frontières nationales ont des vertus protectrices, à la fois en faveur des économies les plus faibles et à la fois en faveur du maintien du niveau de vie des travailleurs des pays les plus avancés.

    Léon Trotsky ne définissait-il pas le régime prolétarien par ces trois piliers : armée Rouge, nationalisation de l’industrie, monopole d’État sur le commerce extérieur ?

    Et oui il faut se battre pour « la maîtrise de nos frontières », « la souveraineté » sur le territoire national, « la liberté monétaire ». Nous n’avons rien à redire là dessus. Et il faut disputer à la bourgeoisie nationale, notre ennemi, cette maîtrise de nos frontières, cette souveraineté, cette liberté monétaire.

    Contrairement au Front National pour qui la maîtrise des frontières doit se faire dans l’intérêt de la bourgeoisie française, contrairement au Front National pour qui la souveraineté est celle du patronat sur ses entreprises, de la bourgeoisie sur l’ensemble du pays, la liberté monétaire celle de son État à elle, pour nous c’est le peuple travailleur qui doit exercer sa souveraineté. C’est le prolétariat qui doit diriger la nation. C’est la patrie socialiste, la patrie du peuple libéré de l’exploitation capitaliste, que ses frontières doivent départager des territoires contrôlés par l’impérialisme et son régime d’asservissement. C’est le capital industriel et bancaire socialisé à l’échelle du pays qui est la condition de la liberté monétaire du peuple tout entier.

    Nous sommes ennemis de l’Union européenne capitaliste et premiers partisans de la coopération économique internationale. Nous sommes partisans de la France révolutionnaire dans une Europe révolutionnaire. Et faute d’une Europe unifiée autour du projet révolutionnaire, nous sommes partisans de la défense révolutionnaire de la révolution face à l’Europe de la réaction !

    Nous sommes ennemis de l’Union européenne, cadre de domination des ensembles capitalistes les plus puissants sur les nations périphérique, moins développées. 

    Nous sommes ennemis de l’Union européenne, cadre où le prolétariat dans ses différentes couches doit subir les choix de se dirigeants et de l’oligarchie milliardaire, à tout niveau.

    Nous sommes ennemis de l’Union européenne des Etats capitalistes !

    Le tort fait à un peuple est un tort fait à l’ensemble des peuples.

    Et c’est pourquoi nous sommes partisans d’une coopération socialiste à l’échelle européenne et internationale. Contre les promoteurs des « intérêts français à l’étranger », contre les défenseurs de la croissance française au dépend du développement général des économies retardataires, nous défendons le programme de coopération socialiste qui intègre l’objectif essentiel d’une harmonieuse répartition de l’activité industrielle et d’une juste répartition du travail entre nations.

    Seule la construction d’une base économique socialiste internationale permettra de résoudre les conflits nationaux et communautaires et substituer aux rapports de concurrence, de contrainte et d’hostilité entre populations les rapports d’égalité, de fraternité et de liberté.