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Agenda militant

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    Non à la collaboration obscène entre police et SO syndicaux

    Depuis le début du mouvement, à chaque manifestation, la répression s'accroît et prend des proportions inquiétantes. Même l'ONU s'en émeut1. Un manifestant a été condamné à 5 mois de prison ferme pour avoir lâché une barrière pour se protéger d'un flic2 : le pauvre flic a eu une ITT d'1 journée, autrement dit rien du tout ! Au nom de l'état d'urgence, des interdictions préventives de manifestations sont décidées. Heureusement, la justice a suspendu 9 des 10 interdictions de manifester à Paris3. Mais le gouvernement est bien décidé à poursuivre sa surenchère répressive, à piétiner nos libertés démocratiques. Il a interdit Nuit Debout place de la République mardi 17 mai au soir. Et pendant ce temps là, les bureaucrates collaborent de plus en plus ouvertement avec la police, et Martinez stigmatise la violence des « casseurs » au lieu de cibler la violence de la police4.

    À Paris, il fallait montrer patte blanche pour venir à la manifestation ce mardi 17 mai. Les flics contrôlaient tout. En tête, une brochette de bureaucrates (Martinez, Martinet, et tous leurs semblables) était protégé par une armada de gros bras. Le SO de tête marchait avec les CRS : un carré de CRS, bien ordonné, collé à la tête de manif, ne laissait pas de distinction visuelle entre les deux groupes. L'objectif était visiblement de garder à tout prix la tête de la manif, quitte à fusionner leur cortège avec l'armada policière.

    Juste derrière, plusieurs centaines de manifestants, avec les « autonomes », se sont glissés entre ce SO de tête et les cortèges syndicaux. Un cortège hétéroclite, des jeunes, des vieux, des syndicalistes, qui ne veulent plus défiler derrière les ballons syndicaux. Un départ en manifestation sauvage a eu lieu au métro Raspail, mais rapidement les flics ont contraint les manifestants à rebrousser chemin. Les flics ont copieusement gazé ces manifestants. À Denfert, les manifestants ont été accueillis par un drôle de comité d'accueil sur les côtés : CRS et SO syndicaux étaient ensemble avec leur matos déployé. Avec leurs badges CGT et FO, les membres du SO avaient sorti les manches de pioche, les matraques, les gazeuses. Bizarrement, ils avaient pu acheminer ce matériel encombrant malgré les contrôles policiers. Mediapart souligne que « les CRS laissent entrer du boulevard Arago un autre groupe FO armé de manches de pioche »5. Logiquement, ce comité d'accueil a été copieusement sifflé par les manifestants et quelques canettes ont volé, avant que les forces policières gazent la place Denfert-Rochereau, pour faire rentrer rapidement les manifestants chez eux.

    Au moins deux journalistes amateurs ont été agressés violemment par les SO syndicaux6. Leur seul tort : filmer. L'un d'entre eux, par ailleurs syndiqué à la CGT, a eu le nez fracassé par un violent coup de coude !

    FO et CGT ont montré leurs muscles ce mardi.... non pas pour protéger les manifestants de la police, mais pour collaborer ouvertement avec elle et traquer ensembles les « casseurs ». Ils ont pourtant laissé les lycéens se faire réprimer. Ils laissent les flics en civil faire leur sale besogne dans nos manifestations. Honte à la bureaucratie syndicales et à leurs gros bras !

    Comment justifient-ils cette politique ? Il y a certes eu des heurts avec les « autonomes » lors de la manif du 12. Les services d'ordre syndicaux doivent bien sur réagir s'ils sont attaqués par des individus. Mais les services d’ordre syndicaux n’ont pas à pourchasser les « casseurs », ni à collaborer avec la police. Aucune divergence stratégique avec les « autonomes » ne peut justifier cela. Bien que la colère et l'envie d'en découdre soient légitimes, la stratégie de violence physique ultra minoritaire choisie par les autonomes n'est pas la nôtre : le principal est de construire un rapport de force, où le nombre et la conviction politique permettront d'obtenir le retrait de ce projet de loi. Mais l'attitude des SO à l'égard des personnes qui veulent en découdre avec la police n'est pas acceptable. Et nous combattons centralement, politiquement, la stratégie des directions syndicales.

    1Cf. http://tendanceclaire.org/breve.php?id=18772

    2Cf. http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/05/17/loi-travail-un-manifestant-condamne-a-cinq-mois-ferme-pour-violences-contre-la-police_4921099_1653578.html

    3Cf. http://tendanceclaire.org/breve.php?id=18807

    4Cf. http://www.ouest-france.fr/economie/emploi/loi-travail/loi-travail-philippe-martinez-la-cgt-condamne-toutes-les-violences-4232409

    5Cf. http://tendanceclaire.org/breve.php?id=18815

    6Cf. http://tendanceclaire.org/breve.php?id=18834

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