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Pour une réponse communiste révolutionnaire à la crise d’hégémonie de la bourgeoisie
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître, et dans ce clair-obscur surgissent les monstres » (Antonio Gramsci)
Aux USA, la faillite de la démocratie bourgeoise
La victoire du réactionnaire Donald Trump aux élections présidentielles des États-Unis a surpris de nombreux observateurs jusque dans nos propres rangs. Passés les premiers moments d’incrédulité, difficilement évitables pour qui ne milite pas sur le terrain des États qui ont fourni à Trump les voix décisives, l’extrême-gauche américaine a pourtant démontré sa capacité d’analyse et d’action, en initiant ou en prenant la tête de nombreuses manifestations anti-Trump à travers le pays.
La colère contre le nouveau président-élu est plus que légitime. Celui-ci a reçu les suffrages d’à peine plus d’un quart de la population en âge de voter. Pas plus qu’Hillary Clinton, il ne représente les intérêts de la classe ouvrière, même si de nombreux/ses travailleur-e-s, y compris racisé-e-s, lui ont accordé leur vote. Le meilleur choix des travailleur-e-s pour cette élection était le boycott. Aucun candidat ne défendait leurs intérêts et combattait pour le renversement de ce système capitaliste.
Beaucoup de travailleurs-e-s blancs se sont tournés vers Trump. La cause de cette erreur, c’est la faillite de la démocratie bourgeoise. Le capital mondial connaît une crise de rentabilité depuis 2008, et dans ces conditions, les États bourgeois se montrent de plus en plus clairement pour ce qu’ils sont : l’instrument des bourgeoisies nationales pour spolier et matraquer les pauvres, les racisé-e-s, les femmes, les minorités de genre et tou-te-s les opprimé-e-s, afin de tenter de maintenir le taux de profit du capital. Les deux partis de la bourgeoisie américaine, Démocrates et Républicains, se sont donc avérés incapables de proposer un programme répondant même en partie aux aspirations des travailleurs/ses. L’appareil démocrate a écrasé par des manœuvres honteuses le candidat réformiste Bernie Sanders, et l’appareil républicain s’est laissé déborder par le milliardaire sans scrupules Trump.
Le programme électoral de Trump laisse planer le flou sur ses véritables intentions. Mais c’est un pur produit de sa classe, et il ne fait aucun doute qu’il commencera par s’en prendre aux droits des travailleur-e-s, des femmes et des immigré-e-s, tout en multipliant les cadeaux aux milliardaires de son espèce.
En France, la crise politique rend imprévisible le résultat des présidentielles
Les partis de la bourgeoisie française, « Socialistes », Républicains et satellites, se trouvent dans une situation semblable. Face au chômage, à la précarité et à la surexploitation ? la baisse du niveau de vie, la bourgeoisie ne leur laisse aucune marge pour satisfaire les aspirations à une vie meilleure. Leurs campagnes électorales ne suscitent pas l’enthousiasme des masses.
À gauche, le réformiste Mélenchon peut encore faire illusion, mais jusqu’à quand ? Rappelons-nous qu’au lendemain de l’élection de François Hollande, le transfuge du PS avait proposé ses services en tant que premier ministre, comme aujourd’hui Sanders propose les siens à Trump.
C’est ainsi que le FN, parti fascisant qui cherche à se donner un air respectable avec Marine Le Pen, pourrait rafler la mise aux présidentielles de 2017. Mais céder à ses sirènes serait une faute lourde de conséquences. La classe dominante essaie de nous diviser en repoussant les migrant-e-s et en traquant les racisé-e-s et les habitant-e-s des quartiers populaires, en maintenant les femmes dans la soumission. Les capitalistes nous voient comme de la simple chair à patrons et mettent au pas leur prétendue « démocratie » dès que nous nous opposons à leurs intérêts, comme avec les renouvellements de l’état d’urgence et les 49.3 sur la loi Travail.
Celui/celle qui vote pour Marine Le Pen ne choisit pas de combattre le système, il/elle renforce au contraire les tendances autoritaires, sexistes, racistes et réactionnaires de l’État bourgeois. Il/elle fait le jeu des exploiteurs capitalistes, comme celui/celle qui vote pour les candidats des autres partis bourgeois. La crise politique en France, ouverte par la crise économique mondiale de 2008, rend imprévisible le résultat des présidentielles. Elle rend possible une déstablisation du régime, elle ouvre la possibilité d’une alternative révolutionnaire à la démocratie bourgeoise.
Les exploité-e-s et les opprimé-e-s doivent prendre conscience de leur force… et construire un parti communiste révolutionnaire
Pour renverser le régime capitaliste, les exploité-e-s et les opprimé-e-s doivent construire dès aujourd’hui leurs organisations de lutte syndicales, antiracistes, antisexistes et contre toutes les oppressions réactionnaires. Celles qui existent doivent être renforcées, celles qui manquent doivent être inventées sans attendre. Il est urgent de prendre conscience de notre force collective, en nous défendant contre les coups de la réaction partout où elle frappe, contre les violeurs et les fachos, les petits chefs et les grands patrons.
Plus encore, nous devons fédérer nos luttes pour des objectifs communs. Une véritable réponse au désœuvrement, aux salaires de misère et au travail absurde, c’est la prise du pouvoir économique par les travailleur-e-s, qui sont les mieux à même de gérer la production. Une réponse aux violences policières et aux attentats terroristes, c’est la dissolution des forces de police étatiques et l’instauration d’une force auto-organisée des exploité-e-s et des opprimé-e-s. Ces objectifs ne sont ni évidents ni immédiats : ils demandent à être précisés collectivement, et ils nécessitent une mobilisation profonde, prête à rompre avec tout ce que nous connaissons dans la société actuelle.
Voilà des objectifs révolutionnaires que la campagne de Philippe Poutou, candidat du NPA aux présidentielles, doit permettre de faire partager le plus largement possible. Quel que soit le résultat électoral, nous avons intérêt à ce que cette campagne débouche sur une refondation du NPA sur des bases révolutionnaires, avec toutes les organisations qui le souhaitent. Face à la faillite de la démocratie bourgeoise, il faut construire un parti communiste révolutionnaire, capable de défendre une véritable alternative au FN.
À bas Donald Trump, réactionnaire au service des milliardaires !
Contre la fascisation et les violences policières : dissolution de la Police d’État, autodéfense populaire !
Ni PS, ni LR, ni FN : pour un NPA révolutionnaire !