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Premiers enseignements des résultats des élections cantonales
Depuis l’élection présidentielle de 2007, l’abstention bat de nouveaux records à chaque nouvelle élection
59,5% aux élections européennes de 2009, 53,7% aux élections régionales de 2010 et 55,7% aujourd’hui aux élections cantonales de 2011. A chaque fois, le record d'abstention a été battu pour ce type d"élections : l’abstention au 1er tour n’avait atteint « que » 35% en 2008 et 36% en 2004 (lors des deux dernières élections cantonales). Cette abstention est particulièrement marquée chez les prolétaires (par exemple 67,3% d’abstentions dans le 93 ; 73% à Roubaix), qui manifestent ainsi leur désillusion à l’égard de partis desquels ils n’attendent plus rien. Il est instructif de noter que les abstentionnistes, s’ils devaient voter, le feraient davantage que les autres pour le FN ou l’extrême gauche (1). Cela montre qu’on ne peut réduire l’abstention à un simple « désintérêt » pour la politique, mais qu’elle traduit pour une grande part un rejet des partis du système, perçus comme des frères jumeaux (2), sans pour autant une adhésion à une quelconque alternative. A ce titre, l'abstention massive prend des allures de boycott.
L’UMP réalise un score historiquement bas
Alors que la plupart de ses candidats ont caché aux électeurs leur appartenance à l’UMP (comme quoi les notables locaux sont conscients du rejet croissant, voire de la haine, que suscitent Sarkozy et sa clique), la droite présentée comme « républicaine », dans toutes ses composantes (y compris le « Nouveau Centre »), plafonne à 31,8% (contre 37,1% en 2004) — dont seulement 17% pour les candidats étiquetés UMP. Le va-t-en-guerre Sarkozy, gesticulant avec la complicité indécente des médias aux ordres pour apparaître comme le grand leader de la coalition impérialiste soi-disant humanitaire en Libye, n’a donc pas réussi à infléchir le profond rejet que sa politique suscite. Ceci malgré le ralliement honteux du PS et du Front de gauche, avec l’aboyeur Mélenchon poussant le ridicule jusqu’à s’opposer début mars à toute intervention impérialiste (3) … pour ensuite rallier avec enthousiasme le maréchal Sarkozy (4) !
Au soir du 1er tour, les divisions au sein de l'UMP se sont accentuées, et l"autorité de Sarkozy est désormais contesté au plus haut niveau du parti présidentiel. En effet, Fillon et avec lui plusieurs ministres (comme Pécresse ou Lagarde) ont ouvertement contesté la ligne du « Ni Front national, Ni Parti socialiste » imposée par Sarkozy et Copé, en appelant à voter contre le Front national quand l'UMP est éliminé du second tour.
La gauche bourgeoise (PS et Europe écologie) ne profite pas de la déconfiture de l’UMP
Elle n’a pas réussi à convaincre les travailleurs de ne pas s’abstenir et de venir voter en masse pour sanctionner Sarkozy. Le PS et les divers gauche baissent par rapport à 2004 (31,8% contre 33,5%) alors qu’Europe Ecologie profite de la catastrophe nucléaire au Japon, de son image « sympa » et anodine pour atteindre 8,2% (5) (contre 4,1% en 2004). Globalement, la gauche bourgeoise plafonne à 40%, avec un PS en légère régression.
Le FN réalise son meilleur score à des élections cantonales
Avec un score national de 15,1% et une présence dans seulement 75% des cantons renouvelables, le FN réalise environ 19% dans les cantons où il s’est présenté, malgré un type d’élections qui le défavorise puisque le FN n’a quasiment pas de notables locaux connus de la population. Il sera présent au second tour dans 402 cantons, dont 39 où il est arrivé en tête. L’inflexion du discours du FN se positionnant plus que jamais comme « anti-système » et comme défenseur des intérêts des travailleurs français (contre le libéralisme et la mondialisation) expliquent, outre ses thématiques traditionnelles (sécuritaires et anti-immigrés), son succès croissant dans l’électorat ouvrier et dans les « classes moyennes » déclassées. Avec l’ascension de Marine Le Pen et la mise à l’écart de Gollnish (qui incarnait la vieille extrême droite catholique et traditionaliste), le profil proto-fasciste du FN se renforce et se nourrit de l’absence d’alternative crédible au système capitaliste.
Le Front de gauche fait un score honorable, avec 8,9% (et plus de 10% dans les cantons où ils étaient présents) contre 7,8% pour le seul PCF en 2004
Profitant sans doute de la forte abstention (son électorat, composé de nombreux enseignants et membres des couches supérieures du salariat, avec un profil plus « engagé », s’abstient moins que la moyenne), le Front de gauche se positionne comme la 2e force à « gauche : il marque son hégémonie à la gauche du PS, mais sans parvenir à enclencher autour de lui une véritable dynamique. Le PCF devrait continuer à diriger le Val-de-Marne et l’Allier, et il regagne des positions dans ses anciens fiefs de Seine-Saint-Denis (par exemple Aubervilliers).
L’extrême gauche est inexistante sur le plan national, les scores du NPA sont très faibles
Notre parti fait le plus souvent autour de 2 ou 3% dans les cantons où il se présentait seul, a priori les cantons où nous sommes les plus implantés). Cela reflète l’incapacité depuis des mois de la direction sortante à faire apparaître notre parti comme une alternative claire au capitalisme et à la fausse alternance droite/gauche auprès des millions de travailleurs et de jeunes frappés par la crise. Alliances à géométrie variable, absence de campagne nationale cohérente se démarquant du Front de gauche : ces résultats ne sont pas une surprise. Dans ces conditions, les camarades ayant choisi dans un certain nombre de cantons de mener une campagne sur une orientation clairement révolutionnaire, rejetant tout forme d’électoralisme, ne pouvaient pas « faire un score », mais ont pu contribuer à implanter le parti dans les quartiers populaires. À l’inverse, les candidatures réalisées dans le cadre du Front de Gauche ont certes parfois obtenu de meilleurs « scores », mais pour quelle politique ? S’aligner sur le réformisme pour « faire des scores » électoraux (au demeurant modestes) — en l’occurrence faire campagne avec ceux qui soutiennent l’intervention impérialiste en Libye contre le processus révolutionnaire —, cela mène simplement à la liquidation de tout parti réellement anticapitaliste ; cela ne fait pas avancer d’un pouce le combat pour la révolution qui seule peut changer la vie des exploités et des opprimés, comme le montre le processus révolutionnaire en cours au Maghreb et au Moyen-Orient.
Face à la crise capitaliste, il n’y a aucune fatalité à ce que l'écœurement et la colère des prolétaires s’expriment par l’abstention et le vote FN. Notre parti doit apparaître aux yeux des travailleurs comme le seul parti de rupture avec ce système pourri. Il faut pour cela oser aller à contre-courant, oser défendre un programme révolutionnaire, oser nous opposer à notre propre impérialisme, oser maintenir le cap de l’indépendance classe et refuser de choisir le moindre mal dans le camp adverse.
La direction de notre parti se trompe en appelant à voter PS pour faire barrage au Front National
S’en remettre à un parti bourgeois pour lutter contre la menace fasciste est un contresens tragique, qui ne peut que permettre au FN de parfaire son image frauduleuse de seul ennemi du système contre lequel l’ensemble des partis font bloc. En outre, ce sont précisément les politiques pro-capitalistes de l’UMP et du PS qui alimentent le vote protestataire pour le FN. On ne combat pas le mal en encourageant les travailleurs à voter pour la bête qui le nourrit. À ceux qui chercheraient à nous culpabiliser (comme ils cherchent à nous culpabiliser pour notre opposition à leur expédition prétendument humanitaire en Libye), nous répondrons que l’orientation du « front républicain » pratiquée depuis des années n’a jamais fait reculer le FN. En revanche, le FN n’a commencé à devenir fort que lorsque le PS et le PCF au pouvoir ont ouvertement sacrifié les intérêts des travailleurs sur l’autel de leur ralliement ouvert au capitalisme, entraînant des centaines de milliers de licenciements, une politique d’austérité, etc. Pour vaincre le FN, il n’y a aucune recette magique : on ne peut y parvenir qu’avec une politique révolutionnaire, c’est-à-dire en formulant la colère des travailleurs en mots d’ordre contre la politique du patronat, en s’appuyant sur les luttes les plus avancées du prolétariat, en combattant tous les défenseurs du capitalisme (du FN au PS, en passant par l’UMP, sans oublier les réformistes du PCF et du PG), en osant afficher l’objectif du gouvernement des travailleurs et en faisant un effort inlassable pour s’implanter dans les grandes entreprises et les quartiers populaires.
1) Selon un sondage IFOP (http://www.ifop.com/media/poll/1436-1-study_file.pdf), ceux qui déclarent avoir l’intention de s’abstenir en 2012 voteraient (s’ils y étaient obligés !) à 9% pour Nathalie Arthaud, 13% pour Olivier Besancenot, et 27% pour le FN (et seulement 3% pour Mélenchon)
2) Selon le même sondage, 68% des français (et 78% de ceux qui se sont abstenus aux élections régionales de 2010) considèrent que « Au pouvoir, la gauche et la droite mènent plus ou moins la même politique ».
3) Cf. http://www.lepartidegauche.fr/editos/actualites-internationales/3540-non-intervention-imperialiste-militaire-libye
4) Cf. http://www.lepartidegauche.fr/editos/actualites-internationales/3588-libye-pour-une-application-de-la-resolution-1973-qui-en-respecte-le-strict-perimetre
5) Europe Écologie est le vote le plus « consensuel », celui qui permet de montrer ses bons sentiments sans assumer de position forte ou clivante. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si EE a une énorme côte de popularité, surtout auprès des « bobos » qui veulent continuer à profiter du système tout en affichant un profil humaniste et soucieux de l’avenir des générations futures. Selon un sondage IPSOS (http://www.ipsos.fr/sites/default/files/attachments/cantonales1ertour_sondageipsoslogicabusinessconsulting_francetelevisions.pdf), Europe Écologie est le parti politique que les Français voudraient voir le plus renforcé à l’issue des cantonales.