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Chronique de la campagne présidentielle – épisode 23
Chaque semaine, nous publions une chronique de la campagne présidentielle. En commentant les faits marquants de la campagne, de notre point de vue qui est celui de communistes révolutionnaires ayant décidé de faire campagne pour la victoire de Mélenchon en 2022. Vous pouvez retrouver les précédentes chroniques sur le site de la Tendance Claire.
Depuis quelques semaines, nous avons commencé à publier une analyse critique du programme de l’Avenir en commun. Nous invitons tous nos lecteurs à suivre cette série de billets publiés désormais chaque jour sur notre site jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle.
Au sommaire cette semaine :
- Mélenchon dépasse la barre des 15 %
- Le tour de France des meetings du week-end
Mélenchon dépasse la barre des 15 %
Mélenchon a continué sa progression cette semaine (il dépasse désormais 15%), mais il reste encore distancé par Le Pen, en moyenne de 5 points environ (entre 2 et 7 points). Celle-ci oscille entre 18 % et 22 % dans les sondages, et elle profite de l’effritement de Zemmour et d’une forme de « vote utile » à l’extrême-droite.
La progression de Mélenchon se fait surtout au sein des catégories supérieures, et son électorat est désormais plus homogène entre les catégories (alors qu’il était auparavant plus ancré dans les catégories populaires). Cela traduit le fait que Mélenchon incarne de plus en plus une forme de « vote efficace » à gauche pour battre Le Pen au premier tour, et Macron au second tour. Néanmoins, l’enjeu pour Mélenchon est plus que jamais de convaincre encore une partie des catégories populaires de venir voter, voire de faire changer d’avis une partie de celles et ceux qui s’apprêtent à voter pour Le Pen.
Rien n’est joué à ce stade, car la campagne pourrait monter en puissance dans les derniers jours avant le vote. Mélenchon a prévu une grosse journée de meetings simultanés en hologramme mardi prochain, et une vaste opération nationale de porte-à-porte vendredi, à deux du vote. La mobilisation sur le terrain des équipes militantes pourrait faire la différence dans la dernière ligne du droite.
Il faut aussi noter que de nombreux appels sont sortis ces derniers jours, comme l’appel de 160 économistes très divers et ou de 800 universitaires. On notera notamment le soutien de l’économiste communiste Bernard Friot ou du philosophe Frédéric Lordon. Des soutiens qui pourraient (devraient) convaincre les sympatisants de l’extrême-gauche qu’il y a un enjeu spécifique à cette élection, et qu’il faut utiliser le vote Mélenchon pour éliminer Macron et Le Pen, et ouvrir une séquence favorable à notre classe et à nos mobilisations (offensives, et pas seulement défensives). Et même Lassalle est à deux doigts d’appeler à voter Mélenchon, puisqu’il affiche désormais sa proximité avec lui. Et en plus il paraît qu’il était sobre !
Le tour de France des meetings du week-end
Il y avait beaucoup de meetings ce week-end :
- samedi : Macron à la Défense à Paris, Poutou au Cirque d’Hiver à Paris, et Roussel à Villeurbanne
- dimanche : Mélenchon sur la place du Capitole de Toulouse, Arthaud au Zénith de Paris, Pécresse porte de Versailles à Paris, et Hidalgo au Cirque d’Hiver à Paris
Samedi, Macron organisait donc son grand meeting de campagne à Paris la Défense l’Arena. Son objectif était de réunir 40.000 personnes. Il n’a pas atteint son objectif : la salle était entre la moitié et les deux tiers remplis, soit autour de 20.000 - 25.000 personnes. Les visionnages sur Youtube sont très faibles : environ 150.000 vues dimanche soir. On pourra se rendre compte de la médiocrité du macronisme avec les slogans repris par les « jeunes avec Macron » : sur l’Air de Bellaciao, ils ont crié : « Oh Emmanuel, Notre candidat, Nous on est là, on est là, on est là pour toi, oh Emmanuel, toi Notre Président, Tu le seras encore longtemps ».
Pas grand-chose à retenir de ce « meeting » (qui ressemblait plus à un séminaire d’entreprise, introduit par un chauffeur de salles, avec toute la médiocrité qui va avec) sur le fond. Macron a joué à fond la carte du cynisme en osant dire que pour lui « Nos vies valent plus que tous les profits » (slogan du NPA). Il a aussi lancé un appel à la gauche et à la droite à s’unir derrière lui, le petit Bonaparte Macron. Bref, ce meeting donnait la nausée, tellement il respirait le décervelage et la bêtise (tel un Gabriel Attal ânonnant « qui ne saute pas n’est pas Macron »)
De nombreux sièges restés vides lors du meeting de Macron à la Défense
Poutou tenait un meeting au Cirque d’Hiver à Paris dans une salle de 1500 places. Le matin sur BFM, il expliquait, pour convaincre les gens de voter pour lui, que le deuxième tour était plié et se jouerait entre Macron et Le Pen. Sous-entendu : pas la peine de voter Mélenchon, il ne sera pas au second tour. En conclusion de son meeting, Poutou s’est dit insatisfait du 1 % que lui donnait les sondages, il a ironisé sur le vote utile en faveur d’Hidalgo, Jadot ou Roussel, puis a abordé la question du vote Mélenchon : « on ne croît pas qu’il va gagner », « on ne croit pas que cela règlera les problèmes », mais bon« on n’est pas indifférent au fait qu’il soit au second tour »… et puis on appelle toute la gauche à se mobiliser après les élections. Sinon, le meeting n’aura malheureusement pas permis de présenter un programme communiste concret et crédible, mais juste d’affirmer une candidature de témoignage anticapitaliste.
Roussel tenait meeting à Villeurbanne. Comme à son habitude, il a grossièrement menti sur les chiffres, revendiquant 4000 personnes alors que la salle ne peut en contenir plus de 3000, et qu’il y avait de nombreuses chaises vides. Roussel a martelé que « voter efficace, c’est voter pour les jeurs heureux » sans comprendre que son électorat était déjà en train de s’effriter dans les sondages et qu’il ne suffirait pas de surjouer un volontarisme théatral pour convaincre…
Dimanche, Mélenchon a tenu un meeting sur la place du Capitole à Toulouse dans un froid glacial. Il y avait énormément de monde : une foule très dense a rempli la place. La France insoumise a annoncé le chiffre de 25.000 participants ce qui est crédible sur une place de 12.000 mètres carré. Autrement dit, il y avait à peu près autant de monde à Toulouse pour Mélenchon que pour « l’énorme » (et unique) meeting de Macron à Paris. Un discours axé sur l’écologie, notamment sur l’eau, mais aussi bien entendu sur l’enjeu immédiat de mobiliser pour arrâcher la qualification pour le second tour. Après l’affluence assez décevante du meeting de Marseille de dimanche dernier, le succès du meeting toulousain entretien l’espoir d’une qualification pour le second tour. A noter cette phrase de Mélenchon : « luttez toujours, soyez revendicatifs, ne cédez jamais rien, même à votre gouvernement de l'UnionPopulaire ».
Foule dense et compacte sur la place du Capitole à Toulouse
Pour Valérie Pécresse, il est temps que cette campagne se termine. Son meeting à la Porte de Versailles à Paris n’est pas de nature à relancer sa campagne : il y avait de nombreuses chaises vides dans une salle d’à peine 5000 places. Pour éviter de renouveler le désastre du meeting du Zenith où elle occupait seule la scène, son intervention a été précédée de plus de 2h d’interventions de cadres de LR. On notera également pour l’anecdote que le nom de Sarkozy (prononcé par Yann Wehrling, l’ancien dirigeant national des Verts en 2005-2006) a été sifflé.
Hidalgo tenait meeting au Cirque d’Hiver à Paris (au même endroit que Poutou la veille) . Faire son meeting de fin de campagne dans une autre petite salle, en dit long sur l’état du PS. Et en plus, il y avait pas mal de sièges vides, et c’est à peine un millier de personnes qui ont péniblement écouté Hidalgo. Comme à son habitude, elle a concentré ses tirs sur Mélenchons : « un candidat qui refuse d’aider les Ukrainiens », « qui veut sortir de l’alliance des démocraties » (l’OTAN, sic!), « se prépare à rompre avec l’Union Européenne » (si seulement c’était vrai !), « ménage Poutine et soutient Maduro ». Elle a néanmoins oublier de faire référence au soutien à la Corée du Nord, espérons que Hollande ne sera pas trop fâché par cette complaisance à l’égard de Mélenchon. Il faut noter que le PS a encore en son sein des comiques, tel le porte-parole d’Hidalgo, Patrick Mennucci, qui a expliqué sur Europe 1 que Hidalgo pouvait encore gagner l’élection
Arthaud tenait son meeting central de fin de campagne au Zénith (près de 7 000 places) à Paris devant des milliers de militants et sympathisants. Le Zénith était bien rempli même si il y avait quelques sièges vides : LO a réussi comme d’habitude son parti en faisant monter l’ensemble de ses militants et en attirant également des sympathisants. Sans ménager l’impérialisme occidental, elle a affirmé que « c'est la politique impérialiste des États-Unis, de l'OTAN et des puissances occidentales qui a fait de l'Ukraine le théâtre de leur bras de fer avec la Russie ».
Quant à Zemmour, il ne tenait pas de meeting ce week-end. Mais il voulait que la presse filme ses exploits sportifs sur un terrain de football. Pas de bol, le petit facho s’est fait dégagé du city stade près de Marseille par le frère de Zinédine Zidane. Pour lui aussi, il est temps que cette campagne se termine. Il serait néanmoins intéressant que le petit facho ne s’écrase pas complètement comme une grosse merde qu’il est pour prendre suffisamment de voix à Le Pen et l’empêcher ainsi d’accéder au second tour.