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A quoi joue Valls avec les (maigres) droits des privés d’emploi ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Communiqué CGT, 8 octobre 2014 :
Après le contrôle des chômeurs, prôné par le ministre du travail François Rebsamen, le premier ministre, Manuel Valls, relayé par son ministre des relations avec le parlement, Jean Marie Le Guen, s’en est pris aux allocations chômage, trop généreuses en montant et en durée selon eux.
Il reprend la rhétorique du Medef lors de la négociation du printemps, Gattaz ayant même eu du mal à signer l’accord du 22 mars, estimant que les économies faites sur le dos des chômeurs étaient insuffisantes.
Pourtant ces économies (830 millions d’euros en 2015 selon l’UNEDIC) se traduisent depuis juillet par une baisse des droits pour la majorité des allocataires de trois jours par mois en moyenne. La formule des droits rechargeables retenue par les signataires du 22 mars n’apportera pas grand-chose avant 2018 et pousse les salariés privés d’emploi à accepter n’importe quel petit boulot, renforçant la précarité.
Pourtant François Hollande affirmait en janvier 2013 « qu’on ne baisse pas les droits des chômeurs en période de crise ».
Pourtant, encore 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés du tout, cette proportion étant en augmentation. Les chômeurs non indemnisés ne trouvent pas plus facilement du travail : au contraire les chômeurs de longue durée sont encore plus éloignés de l’emploi et sont de plus en plus nombreux.
Pour dénoncer la convention assurance chômage issue de l’Accord National Interprofessionnel (ANI) du 22 mars, la déloyauté des négociations et les baisses de droits, la CGT a assigné les signataires au Tribunal de Grande Instance (TGI) et saisi le conseil d’état contre l’agrément par le gouvernement. Nous attendons le délibéré du TGI le 18 novembre et une date d’audience au Conseil d’Etat d’ici quelques mois.
Manuel Valls, en accord avec la ligne dure du patronat, anticipe-t-il des décisions de justice qui risquent de nous donner raison ? Prévoit-il de donner un blanc-seing par avance en cas de renégociation à un nouveau massacre des droits, une nouvelle augmentation de la précarité des travailleurs pauvres, catégorie en pleine augmentation ?
Les salariés privés d’emploi dont l’allocation moyenne est de moins de 1000 euros par mois et d’une durée moyenne de 10 mois, ne sont pas des privilégiés ! Le chômage et la précarité pèsent sur eux et par ricochet sur tous les salariés, y compris dans la fonction publique à travers les contrats de droit privé.
Une autre politique est possible : une mise à contribution des employeurs qui usent et abusent des contrats précaires, une augmentation des salaires pour lutter contre la concurrence entre salariés, une véritable sécurité sociale professionnelle, assurant notamment un revenu de remplacement à tous. Une autre politique de l’emploi est nécessaire y compris pour réduire le déficit de l’UNEDIC et de l’ensemble des caisses sociales, déficit inclus dans la dette de l’état.
Le 16 octobre sur « La reconquête de la sécurité sociale » pour défendre la protection sociale, le 6 décembre avec les privés d’emploi « Pour l’emploi, contre le chômage et la précarité », nous serons mobilisés.
Montreuil, le 8 octobre 2014