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Besancenot espionné: l’ex-distributeur du Taser rejugé en appel
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(afp)
L'ancien distributeur du Taser en France, Antoine Di Zazzo, accusé d'avoir fait espionner l'ex-porte-parole du NPA Olivier Besancenot entre 2007 et 2008, comparaît mercredi avec deux autres prévenus devant la cour d'appel de Paris.
Lors d'un premier procès en janvier 2013, le tribunal correctionnel l'avait déclaré coupable de complicité de violation du secret professionnel, d'accès frauduleux à un système de traitement automatisé de données et de détournement de finalité de données. Il avait été condamné à 15 mois de prison avec sursis.
Deux des neuf prévenus jugés à ses côtés en première instance, Yves Beauvois et Michel Rolland, des anciens policiers passés au privé, ont également fait appel de leur condamnation.
Le patron de SMP Technologie est accusé d'avoir fait espionner Olivier Besancenot avec lequel il était en conflit depuis que l'ex-dirigeant trotskiste avait affirmé que le Taser, vendu comme une arme non létale, avait provoqué des morts aux Etats-Unis.
Souhaitant "tout connaître de la situation personnelle et financière de son adversaire", il avait alors sollicité le cabinet Dussaucy-Batana pour obtenir sur lui des informations confidentielles, selon l'accusation.
L'enquête avait révélé un compte-rendu détaillé de filatures et surveillances de M. Besancenot et son proche entourage, entre octobre 2007 et janvier 2008, saisi au siège de son entreprise à Paris.
- "Décrédibiliser un adversaire" -
Pour sa défense, M. Di Zazzo a assuré avoir juste demandé à un détective privé d'effectuer un relevé cadastral pour obtenir l'adresse de M. Besancenot afin de l'assigner en diffamation. Il a affirmé que c'était de sa propre initiative que le cabinet Dussaucy-Batana avait enquêté.
Pour son avocat, Me Jean-Pierre Versini-Campinchi, le fait qu'un rapport de filature ait été retrouvé dans ses locaux "n'établit pas du tout que c'est lui qui l'a commandé".
A l'audience, M. Di Zazzo a assuré ignorer qui aurait pu mettre ce rapport dans son bureau. "Clairement, c'était pour me faire chuter", avait-il affirmé en soulignant qu'à l'époque, le Taser "faisait énormément d'envieux".
Une version contredite notamment par l'ancien commandant de police Gérard Dussaucy selon qui le patron de Taser France, "excité", "en furie" lui aurait infligé une "énorme pression" pour obtenir des informations confidentielles sur Olivier Besancenot.
"Je sais qu'il roule en Porsche Cayenne" lui aurait ainsi lancé son client, selon ses dires, alors que ce dernier ne possédait qu'une modeste Peugeot 106, avec une galerie sur le toit.
Dans ses réquisitions, la procureur avait estimé que M. Di Zazzo avait souhaité "déstabiliser un personnage qui politiquement compte", "décrédibiliser un adversaire" et que la vie privée d'Olivier Besancenot et de sa compagne avait été "épluchée", "fouillée".
D'autres investigations avaient conduit à la consultation de fichiers confidentiels, celui des cartes grises, des comptes bancaires ou encore un fichier de police.
Olivier Besancenot avait souhaité des condamnations à la hauteur de cette forme d'intimidation.