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    Autoroutes: exproprier les féodaux

    Lien publiée le 30 novembre 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://npa2009.org/actualite/autoroutes-exproprier-les-feodaux

    Les autoroutes ont été construites avec l’argent des contribuables. Les sociétés qui les gèrent ont été privatisées entre 2002 et 2005. Elles augmentent les tarifs quasiment à leur guise et font des bénéfices juteux. Pour y mettre fin, il faut les exproprier.

    Les autoroutes françaises ont été construites avec l’argent des contribuables. L’État percevait les péages par l’intermédiaire de sociétés concessionnaires publiques. Mais, une fois construites, les autoroutes sont devenues des bonnes affaires, d’où l’idée de les privatiser... 
    Ce sont les socialistes qui vont d’abord mettre la main à la pâte. En 2002, le gouvernement de Jospin vend au privé 49 % du capital d’Autoroutes du sud de la France (ASF). Début 2006, le gouvernement Villepin décide de privatiser toutes les sociétés concessionnaires. Certes, l’État reste propriétaire du réseau, mais il laisse d’autres tirer bénéfice de ses investissements. Pour 14,8 milliards d’euros que l’État reçoit immédiatement, il se prive pour l’avenir de recettes garanties beaucoup plus importantes, estimées entre 34 et 39 milliards d’euros : plus du double de l’argent reçu par l’État ! 
    En fait, les sociétés d’autoroute se sont débrouillées pour augmenter encore plus leurs recettes, malgré un contrôle théorique de l’État sur les tarifs. La Cour des comptes a plusieurs fois dénoncé cette situation. L’État, en général prêt à se plier à tous ses avis quand il s’agit de réduire les prestations sociales, a décidé de ne pas en tenir compte et continue à homologuer sans rechigner des tarifs de plus en plus favorables aux actionnaires. Par ailleurs, malgré leurs recettes, les salariéEs des sociétés d’autoroute ne sont pas, eux, à la fête.

    100 euros de péage, 24 euros de bénéfice net...
    En septembre 2014, nouveau rapport émanant de l’Autorité de la concurrence. Les sociétés, filiales pour la plupart des géants français du BTP Eiffage et Vinci ainsi que de l’espagnol Abertis, détiennent les concessions jusqu’en 2027-2033. Le rapport note que la rentabilité nette de ces sociétés après impôts a atteint en 2013 entre 20 et 24 %, des chiffres quasiment sans équivalent dans d’autres secteurs économiques : 100 euros de péages payés par l’usager, entre 20 et 24 euros de bénéfice net pour les concessionnaires d’autoroutes. Le rapport pointe aussi une hausse des péages qui, depuis dix ans, a quasiment toujours dépassé l’inflation.
    Ce rapport est diffusé au moment où l’État avait commencé à négocier avec les sociétés d’autoroute un « plan de relance autoroutier », qui accorderait un allongement de la durée des concessions en échange de quelques investissements. Comme tout ça fait un peu de bruit, le ministre de l’Économie, Macron, a annoncé le 13 novembre vouloir étendre les compétences de l’Autorité de régulation des activités ferroviaires pour veiller à la gestion des autoroutes. Il a également évoqué une éventuelle négociation pour baisser certains tarifs. Un projet tellement creux qu’un député PS a proposé de dénoncer les contrats de concession et de les renégocier sur la base d’un rapport de forces. Comme il ne s’agit pas de faire rendre gorge aux actionnaires, cela coûterait tout de même environ 40 milliards d’euros... Néanmoins, les sociétés protestent, et le gouvernement ne semble pas prêt à passer outre.
    Il s’agit aussi pour les députés de tracer des pistes alternatives à une idée de bon sens : la renationalisation. Au niveau parlementaire, la renationalisation est portée par le PCF qui a déposé une proposition de loi, déjà discutée au Sénat et votée avec les Verts. Droite et PS l’ont rejetée. Le PCF a décidé de lancer une campagne : une initiative qui a le mérite de mettre en lumière un véritable scandale, même si le texte déposé prévoit d’indemniser les actionnaires de sociétés d’autoroute (par une hausse de l’impôt sur les sociétés).

    Henri Wilno