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Espagne: la base syndicale se dresse contre les bureaucrates
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
500 syndicalistes espagnols appellent à se réapproprier les Commissions Ouvrières sur la base de la lutte de classe : et à la CGT?
Pourquoi pas une même action en France avec la CGT ?
Nous sommes aujourd'hui plus de 500 syndicalistes, délégués et adhérents qui avons rejoint GANEMOSCCOO (« Gagnons les Commissions Ouvrières »).
Nous allons récupérer les commissions ouvrières pour les travailleurs, pour un syndicalisme de classe, combatif, démocratique et représentatif,
Chassons les arrivistes et les corrompus des Commissions Ouvrières !
Vivent les Commissions Ouvrières !
L'initiative « GANEMOSCCOO » reçoit un accueil enthousiaste dans les rangs de notre syndicat, les Commissions Ouvrières, Depuis que nous l'avons lancée, il y a un peu plus de trois semaines, des centaines d'adhérents, de délégués, de membres des comités d'entreprise et de vétérans du syndicat l'ont rejointe. La liste d'entreprises et secteurs concernés est impressionnante (suivent 93 noms, liste incomplète). Les adhésions sont venus de tout le pays
(suivent 35 noms de villes et régions, de Castille et Catalogne, d'Andalousie et du Pays Basque, etc...).
Les commentaires qui les accompagnent disent clairement qu'il existe une foule de délégués et adhérents des CCOO décidés à lutter sérieusement pour récupérer notre syndicat, pour le régénérer, et le mettre au service des travailleurs, pour qu'il retourne à ses valeurs originelles : un syndicalisme de classe, démocratique et représentatif.
Cet enthousiasme, lié à la crise politique, sociale, économique et éthique que traverse le capitalisme espagnol, est la meilleure riposte des militants des CCOO à ceux qui sont installés confortablement dans leurs fauteuils, sur la moquette de leurs bureaux, convertis à un modèle syndical de « pacte social », de soumission au patronat et au gouvernement, aux pratiques autoritaires, qui décourage la base desCCOO, et l'amène à s'en détourner, face à la crise dévastatrice que nous, travailleurs, sommes en train de vivre.
En ce mois de novembre, deux ans ont passé depuis la dernière grève générale du 14 octobre 2012. Deux ans sans que la direction confédérale de notre syndicat ait organisé une mobilisation unitaire des travailleurs contre l'offensive du PP (Parti populaire de droite de Jajoy au pouvoir) et ses contre-réformes !
Deux ans emplis de concessions, d'accords à la base, de soumission face aux grandes puissances économiques, qui ont inévitablement débouché sur la découverte de cas de corruption dans le cercle dirigeant.
Pour toutes ces raisons, il est nécessaire de changer radicalement la stratégie, les méthodes et le fonctionnement de nombreux secteurs des CCOO. Ils ont oublié comment est née notre organisation, comment elle s'est construite.
Depuis sa base, d'en bas, nous allons redonner à nos Commissions Ouvrières le programme de lutte de Marcelino CAMACHO, et de si nombreux militants qui se donnèrent à la défense de la cause des travailleurs.
GANEMOSCCOO s'est propagée à toutes les Commissions Ouvrières, progresse et trouve un appui grandissant. Pour continuer de nous structurer, augmenter la coordination de tous ceux ralliés à notre projet, et définir un plan d'action sur la base des points définis dans notre Manifeste, nous organiserons
une rencontre nationale à Madrid, les 6 et 7 décembre,
avec la participation de centaines de syndicalistes des CCOO.
M A N I F E S T E
La goutte qui fait déborder le vase !
Les arrivistes et les corrompus hors des Commissions Ouvrières !
Assez de paix sociale et de démobilisation !
Gagnons les Commissions Ouvrières pour les travailleurs !
(1) La fraude de 15,5 millions d'euros perpétrée par les conseillers et directeurs de « Caja Madrid y Bankia » (« formulaires opaques ») est le dernier exemple de corruption qui ronge le capitalisme espagnol. Les conséquences de l'implication de 6 conseillers des Commissions Ouvrières , qui se sont appropriés environ 800 000 euros en dix ans, sont d'une telle ampleur qu'elles compromettent le futur de notre organisation.
(2) Quoique la Commission Exécutive des CCOO ait approuvé une résolution suspendant prudemment de « militance » les 5 représentants des CCOO à Bankia, nous ne pou-vons oublier les déclarations du Secrétaire général des CCOO Ignacio Fernandez TOXO. Il affirmait ne pas regretter l'accession récente de Rodolfo BENITO à l'Exécutif Confédéral, qui selon lui n'était « ni illégale, ni à son intérêt personnel » , et que sa démission « l'honorait ».
(3) Au lieu de défendre les intérêts de milliers de familles expulsées et escroquées en priorité, les conseillers de notre syndicat ont participé au pillage d'une Caisse d'épargne publique. Si pour le camarade Toxo ce n'était pas un comportement « illégal » ni de « l'appropriation privée », nous disons que ce fut une utilisation nauséabonde du sigle des CCOO et la preuve de l'abîme profond qui sépare certains dirigeants de notre syndicat de la dure réalité que vit quotidiennement la classe ouvrière.
(4) C'est insulter l'intelligence des travailleurs et des syndiqués des CCOO de prétendre, comme l'ont fait Toxo et la Commission Exécutive Confédérale, n'avoir rien su de ce qui se passait dans la Caja de Madrid et Bankia ensuite : c'est malheureusement la façon dont le syndicat se conduit avec les banques, le gouvernement central, ceux des régions autonomes ou les institutions européennes : leur désir obsessionnel de se conduire en « hommes d'Etat » les amène, inévitablement, à partager des objectifs communs avec les puissants qui tiennent entre leurs mains les rênes de la société, les partis qui alternent au pouvoir, les banquiers et les dirigeants des grandes entreprises. En retour, ils reçoivent de généreuses subventions de l'état et participent à des dizaines de Conseils d'Administration.
(5) Ces cas de corruption à la direction des CCOO sont le fruit inévitable de sa politique de paix sociale et de consensus, de démobilisation, de signature d'accords incluant la perte de droits et conquêtes sociales. Pour imposer cette politique « pactiste », il a été nécessaire de promouvoir aux organes de direction de nombreux éléments droitiers et dénués de scrupules, comme il est arrivé avec le précédent Secrétaire Général, aujourd'hui commodément installé dans l'entourage du Parti Populaire sous la protection de Jose Maria AZNAR, ou avec Maria Jesus PAREDES, ex-secrétaire générale de la fédération de la banque, dont le mari, Francisco Baquero NORIEGA, fut conseiller des CCOO à Bankia et sut y jouer du « formulaire opaque » (tarjeta opaca) pour 266 400 euros ! Ces promotions se firent en marginalisant de nombreux syndicalistes honnêtes et en les soumettant à des brimades dans leurs entreprises.
(6) En tant que syndicalistes et militants fidèles aux traditions de combat des CCOO, nous ne pouvons rester passifs devant une situation qui peut achever de conduire à la destruction de notre syndicat. Les démissions ou suspensions de « militance » de fripons pris la main dans le sac sont totalement insuffisantes. Les grands dirigeants confédéraux sont les premiers responsables de cette situation. Nous demandons donc la démission de la Commission Exécutive Confédérale des CCOO, et de tous les cadres impliqués dans ces délits de corruption.
(7) Pour sauver et défendre les CCOO, doit avoir lieu un débat démocratique dans tout le syndicat qui donne le dernier mot aux adhérents, et qui se conclue par un Congrès extraordinaire avec des délégués élus directement par la base.
(8) La seule façon de combattre la corruption est de pratiquer un syndicalisme combatif, de classe, et démocratique. Les signataires ci-dessous appellent tous les hommes et les femmes des CCOO, l'ensemble du mouvement ouvrier, à lutter pour gagner les CCOO pour les travailleurs ; adhérez à ce manifeste, diffusez-le, envoyez résolutions et lettres de protestation à l'exécutif confédéral. Le temps est venu d'apporter une réponse collective et organisée aux destructeurs d'un syndicat construit durant des décennies grâce au sacrifice de la classe ouvrière. Les Commissions Ouvrières d'origine sont aujourd'hui plus nécessaires que jamais.
Vivent les CCOO !
Dehors les arrivistes et corrompus de notre syndicat !
Gagnons les CCOO pour les travailleurs !
(Suivent environ 5OO signatures individuelles)