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Motion de la CE du syndicat CGT des cheminots de Versailles

syndicalisme

Lien publiée le 10 décembre 2014

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

Motion de la Commission Exécutive

du syndicat CGT des cheminots de Versailles

- A l’attention de la CEC de la CGT,

- A l’attention de la CEF de la fédération CGT des cheminots,

- A l’attention du secteur fédéral CGT de Paris Rive-Gauche,

- A l’attention de la CE de l’UL CGT de Versailles,

- A l’attention de la CE de l’UD CGT des Yvelines.

Versailles, le 09 décembre 2014

Chers camarades,

La CE du syndicat CGT des cheminots de Versailles fait part de sa consternation devant les faits scandaleux révélés ces dernières semaines sur l’utilisation de l’argent issu des cotisations des syndiqués par les plus hautes instances confédérales.

- Si nous trouvons normale la mise à disposition d’un logement de fonction pour notre secrétaire général, le devis des travaux rendu public, signé par le trésorier confédéral, a choqué les syndiqués, notamment les dépenses ahurissantes d’électroménager, jusqu’à la moindre cafetière Nespresso, qui donnent l’image de dirigeants se payant « sur la bête » !

- Mais nous sommes stupéfaits et scandalisés du versement d’ « indemnités de départ » à notre secrétaire général pour sa mutation de la direction CGT de la région Basse-Normandie à la Confédération. Il s’agit là d’un enrichissement personnel parfaitement contraire à nos valeurs syndicales!

Les arguments utilisés par les uns ou les autres dans la communication confédérale pour justifier l’injustifiable, tel que « nous n’allions pas le loger à Ivry » ou pire encore, que le « changement d’employeur explique les indemnités de départ », sont lamentables. Ils  mettent en lumière une véritable dérive éthique au plus haut niveau de notre organisation.

Les syndiqués de terrain, qui se battent tous les jours contre l’exploitation capitaliste et pour renforcer l’outil CGT ne peuvent tolérer cette image dépravée de notre syndicat.

De plus, le fait qu’un ou plusieurs « corbeau(x) » alimente(nt) la presse dans le but évident de « prendre la place » de l’équipe dirigeante - sans hésiter à nuire gravement à l’ensemble de l’outil CGT, en pleine période d’élections professionnelles dans la fonction publique -  nous écœure au plus haut point.

Nous ne pouvons dissocier ces dérives personnelles, des dérives de la ligne quant au respect des fondements de la CGT. Nous les dénonçons depuis plusieurs mois au travers de diverses motions pour lesquelles nous n’avons eu aucune réponse :

- le scandaleux rapport du CESE sur l’organisation de l’ouverture à la concurrence dans le transport ferroviaire de voyageurs, dont Thierry Lepaon était rapporteur, rédigé en contradiction avec les orientations du 41° Congrès de la fédération CGT des cheminots,

- les déclarations de Thierry Lepaon au Nouvel économiste, niant l’opposition fondamentale de classe entre les salariés et les patrons, en violation des statuts et des principes fondateurs de la CGT,

- les scandaleuses prises de position de Thierry Lepaon en pleine grève contre la « réforme ferroviaire » au mois de juin dernier, prenant à contrepied les AG de syndiqués CGT, les AG de grévistes dans tout le pays, même les positions de notre secrétaire fédéral…

- l’initiative désastreuse de la délégation CGT à la négociation nationale interprofessionnelle, prête à troquer la suppression des DP dans les entreprises de 11 à 49 salariés, contre une pseudo-représentation des salariés des entreprises de moins de 50 salariés dans des commissions paritaires locales, hors de l’entreprise, en violation des repères revendicatifs confédéraux !

Face à cette situation grave, nous nous  refusons à nous résigner à une révolution de palais, pour continuer sur ces mêmes logiques.

Nous demandons que des mesures exceptionnelles soient prises, pour faire face à cette situation exceptionnelle :

- Nous appelons à la démission immédiate de Thierry Lepaon, dans l’intérêt de la CGT,

- Puisque tout le monde s’accorde à dire qu’il s’agit d’une « faute collective » et que la confiance est durablement entamée, nous appelons en toute logique à une démission collective des membres du bureau confédéral,

- Nous appelons le Conseil Confédéral National, direction statutaire et légitime de la CGT, issue des Fédérations professionnelles et des Unions Départementales, à prendre également ses responsabilités et à convoquer un congrès confédéral extraordinaire au plus tôt, afin de renouveler en profondeur la direction confédérale et d’opérer une remise à plat générale du fonctionnement de notre organisation, suivant les exigences de démocratie et de transparence assignées à l’élu et au mandaté CGT.

- Nous appelons enfin à la réaffirmation du caractère de « classe et de masse » de la CGT, contre toute tendance à la conciliation et à la compromission de classe.

Dans l’attente de telles décisions, à la hauteur de la gravité de la situation, par respect pour les syndiqués et leur engagement syndical, la CE du syndicat CGT des cheminots de Versailles déclare que si toute la lumière n'est pas faite sur ces "affaires" et que les responsables n'en tiraient pas toutes les conséquences, nous suspendrons le versement des cotisations aux structures confédérales.

En clair, le syndicat CGT des cheminots de Versailles, plus gros syndicat de son UL et l’un des syndicats les plus dynamiques en termes de renforcement de toute la fédération, continuerait à agir, à faire des nouvelles adhésions, à collecter les cotisations, à les reverser aux structures professionnelles et territoriales, mais n’enverrait plus de chèques à la confédération via CoGéTise, si la situation nationale ne devait pas être complètement éclaircie, notamment l’utilisation au plus haut niveau de l’argent des syndiqués, prélèvement conséquent consenti par les syndiqués pour faire fonctionner l’outil CGT et non pour être dilapidé.

Dans l’attente que cette mauvaise farce trouve un terme honorable dans l’intérêt de toute la CGT, veuillez recevoir nos salutations fraternelles.

La Commission Exécutive du syndicat

CGT des cheminots de Versailles