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CGT: Lepaon lâché par les fédés de l’énergie et de la métallurgie
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les calculettes n’en finissent pas de tourner pour mesurer les chances de Thierry Lepaon. Vacances ou pas, les appels à la démission continuent de tomber. Le dernier gros coup de théâtre s’est déroulé à la veille de la trêve des confiseurs.
Selon nos informations, en fin de semaine, deux grosses fédérations ont réclamé ouvertement la tête du leader de la CGT : la métallurgie et les mines-énergies. Et ce malgré les soutiens appuyés et répétés des deux secrétaires généraux respectifs, qui ont jusqu’ici défendu bec et ongles Thierry Lepaon.
Un coup dur, car déjà mercredi dernier la fédération du commerce et ses 43 000 militants a porté le fer. Et réclamé la démission des dix membres du bureau confédéral (dont le secrétaire genéral et le trésorier Eric Lafont qui a déjà rendu son tablier).
Avec ses 59 000 adhérents, la puissante fédération de la métallurgie a donc basculé jeudi. A sa tête, l’un de ses fidèles soutiens, l’allié de la première heure, le secrétaire général de la fédération Philippe Martinez (possible prétendant à la succession de Thierry Lepaon). Lui, qui réclamait en début de semaine la tête du bureau sauf celle de Lepaon, a finalement dû changer son fusil d’épaule. Selon nos informations, il a plaidé la carte de la démission de Thierry Lepaon devant ses troupes. Au même moment, le même scénario s’est joué à la fédération mines-énergie et ses 56 000 adhérents, avec dans l’ombre l’influent Fréderic Imbrecht — ancien secrétaire général et... mari de l’actuelle — qui a poussé à ne pas prendre position. En vain.
Le chemin de crête est de plus en plus étroit pour Thierry Lepaon. Ses soutiens au sein de la centrale — forte d’environ 24 000 syndicats de base regroupés en 32 fédérations — fondent comme neige au soleil. Il y a dix jours, la fédération des services publics (81 443 adhérents), la plus grosse de la CGT, a elle aussi appelé le secrétaire général à quitter son fauteuil. Dans une lettre, elle juge cette décision « inéluctable » « compte tenu des responsabilités et de l’incapacité dans laquelle se trouve le secrétaire genéral pour assumer ses missions ».
Les mauvais résultats enregistrés lors des élections dans la fonction publique, où la CGT a reculé de 2,3 % tout en conservant sa place de première organisation, n’y étant pas bien évidemment étrangers. Ni les nombreux bulletins de vote barrés sur lesquels il était écrit : « Lepaon voleur ». La fédération de la santé, deuxième avec 73 800 adhérents, a elle posé les jalons d’une demande de démission des dix membres du bureau confédéral, dont Thierry Lepaon. « On a discuté mais la fédération se prononcera le 12 janvier », veille du CCN (Comité confédéral national), a indiqué Nathalie Gamiochipi, secrétaire générale de la fédération santé.
La fédération des finances, celles de la construction, des organismes sociaux, l’union générale des fonctionnaires... demandent elles aussi sa tête. Tout comme de nombreuses régions à l’image des Bouches-du-Rhône, de Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées ou Ile-de-France.
D’autres, comme la fédération du textile ou celle de la poste et des communications, pourraient suivre dans les prochains jours. A moins que Thierry Lepaon réussisse d’ici là à les convaincre de le maintenir coûte que coûte à son poste. Visiblement, cela s’annonce très compliqué...