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Zaz, Bruni, Noah... Révélations sur leurs concerts très privés

Lien publiée le 4 janvier 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.capital.fr/enquetes/revelations/zaz-carla-bruni-yannick-noah-enquete-sur-leurs-concerts-tres-prives-1000495

Pour compenser la baisse des ventes d'albums, nos stars, même les plus rebelles, n’hésitent plus à chanter pour les entreprises. Des concerts lucratifs, mais très discrets.

On connaît le goût de Nicolas Sarkozy pour les conférences privées grassement payées . Est-ce cela qui a donné des idées à Carla Bruni ? Selon nos informations, l’ex-première dame est allée pousser la chansonnette mi-septembre pour 50.000  euros devant un parterre de cadres allemands du groupe Allianz, réunis au Carreau du Temple, à Paris. Pas radin, l’assureur a aussi fait plancher en toute confidentialité Patricia Kaas et Zaz, cette dernière dans une salle privatisée de la Porte de Versailles avec vue sur la tour Eiffel. Bob Vincent, le manager de la nouvelle Edith Piaf, jure que c’est là le seul «ménage» effectué depuis cinq ans par sa protégée. Mais il ne précise pas si elle a entonné son fameux tube aux accents anticapitalistes : «C’est pas votre argent qui fera mon bonheur…»

Zaz : 40 000  euros* pour Allianz. La chanteuse a donné un récital de trente minutes à 600 salariés de l’assureur allemand, en septembre dernier.

Zaz

© Abaca

Julien Doré pour Mercedes, Justin Timberlake pour Crédit mutuel, Michel Fugain pour IDLP, un spécialiste de l’injection Diesel… Avec l’effondrement des ventes de disques, le concert privé est devenu un pilier de l’industrie musicale, au même titre que les albums et les tournées. Le cliché de l’oligarque russe s’offrant une star pour son anniversaire a la vie dure, mais ces prestations se font rares. C’est plutôt pour les entreprises que nos vedettes prennent le micro.

Pour elles, le calcul est vite fait : leur cachet est presque toujours plus élevé qu’avec une date classique. Certes, nos célébrités n’engrangent pas les mêmes trésors que les stars américaines, parfois payées au-delà du million par les sociétés. Mais leur rémunération peut quand même aller jusqu’à 100 000  euros. Et, le cas échéant, être assortie d’avantages en nature. «Il arrive qu’un constructeur mette une voiture à disposition du chanteur pour une tournée, en échange d’un concert», révèle un ex-directeur de maison de disques. «Il ne faut pas être naïf, les artistes sont aussi un produit. Comme à la Bourse, leur cote évolue en fonction de leur succès», décrypte Michael Illouz, de l’agence de communication Conceptory.

Yannick Noah : 30 000  euros* pour Thermomix. L’ex-tennisman a enchanté les vendeuses de robots ménagers lors de leur convention annuelle à Disneyland Paris, en septembre.

Yannick Noah

© Dalle

Cela leur pose-t-il des problèmes éthi­ques ? Pas à Yannick Noah en tout cas. «L’intérêt de ces concerts est purement économique, assume le tennisman-chanteur, seul à avoir accepté de nous répondre. Ils me permettent de travailler hors des tournées et se déroulent en général dans une bonne ambiance.» Pour 30 000  euros, l’ex-roi de Roland-Garros s’est produit le 5  septembre dernier à Disneyland Paris, devant des centaines de vendeuses de robots ménagers Thermomix survoltées. D’autres sont plus regardants. «Un de mes artistes a refusé de chanter pour une marque de bière, simplement parce qu’il n’aimait pas ça», sourit Michael Illouz.

Les maisons de disques, elles, n’ont pas ces pudeurs. Toutes raffolent de ces prestations commerciales, qui leur permettent parfois de boucler le financement de tournées un peu ric-rac. «Un concert peut être un échec cuisant, mais là, on gagne à tous les coups», confesse sous couvert d’anonymat un des pionniers du secteur. Du coup, les labels ont mis sur pied des filiales spécialisées, comme Warner 360 ou Uthink, chez Universal, qui jouent les entremetteuses entre marques et artistes.

Christophe Maé : 100 000  euros* pour Bouygues Telecom. Pour ce prix, le chanteur a conclu un accord avec l’opérateur pour le ­lancement de son réseau 4G, incluant concert et rencontres avec les fans.

Christophe Maé

© Bestimage

Mais les premières bénéficiaires de ces shows privatisés, ce sont les entreprises. D’abord parce qu’elles y trouvent un excellent moyen de booster leurs ventes et leur image. Ainsi Bouygues Telecom n’a-t-il pas hésité à faire monter l’an dernier Christophe Maé sur la scène de l’Espace Wagram pour le lancement de son réseau 4G. Les invités ? Ils étaient 500, salariés de l’opérateur, clients et fans. Dans ce cas, note Raphaël Aflalo, fondateur de l’agence My Love Affair et organisateur de l’événement, «le concert devient une grande opération marketing : il y a eu un concours pour y assister, une diffusion en direct sur Internet». Pour ce barnum, Christophe Maé aurait touché 100 000  euros.

La société de gestion Carmignac a fait mieux encore. Il y a deux ans, il a invité un millier de clients, distributeurs financiers et amis au théâtre Mogador pour écouter… les Rolling Stones. Une heure et quart de show, «sans visée marketing, avec juste l’envie de faire plaisir à nos clients», assure un porte-parole du groupe. Facture : 3,5 mil­lions d’euros, selon nos informations. A ce prix-là, l’hôtel est inclus. Mais ce genre d’investissement est généralement payant. «Bien médiatisé, l’événement reste moins cher qu’une campagne de pub», confirme la commerciale d’une salle, habituée de ces prestations.

Julien Doré : 30 000  euros* pour Mercedes. Le chanteur a lancé la dernière Mercedes Classe C en mars 2014. Ses musiciens et techniciens étaient inclus dans ce tarif.

© FilmMagic

S’offrir une star peut aussi être un excellent moyen de motiver ses collaborateurs. «C’est la magie du live, les gens peuvent dire qu’ils y étaient», témoigne un agent d’artistes. Cela fait longtemps qu’on l’a compris chez Mc Donald’s. «Chez nous, c’est une tradition, un moment qui fait plaisir au plus grand nombre», témoigne un haut cadre. Chaque année, les franchisés du Big Mac s’offrent un spectacle pour leur convention. Matthieu Chedid, alias M, a déjà eu l’honneur d’y chanter. Tout comme Eddy Mitchell. Comme quoi on peut être à la fois un rocker et un homme-sandwich.

Benoît Berthelot

*Estimation Capital après enquête auprès des managers et agences spécialisées