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Décès d’Henri Martin
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Page wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Martin_(homme_politique,_1927)
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Communiqué de l’ARAC : Henri Martin : « une vie de lutte pour rester libre » !Publié le 18 février 2015 par anonyme
L’ARAC vient d’apprendre avec une peine immense le décès de notre dirigeant Henri Martin.
« Ce combattant anticolonialiste vient de nous quitter. Né en 1927, d’un père ouvrier et républicain, ancien combattant de la guerre 14-18, Henri rentre comme apprenti à l’usine métalurgique de Rosières. A 17 ans, il choisit la lutte contre l’occupant hitlérien. Il participe aux opérations militaires des Francs-Tireurs et Partisans (FTP) du Cher.
Il s’engage dans la marine pour chasser l’occupant japonais d’Indochine. Très vite, il se rend compte avec ses camarades, qu’ils ont été trompés et que de la « guerre aux japonais » on est passé à la reconquête des colonies indochinoises.
Il est témoin avec l’équipage de son bâtiment des terribles bombardements d’Haïphong au cours duquel périrent 6.000 vietnamiens, hommes, femmes et enfants. Dès cet instant, il devient l’infatigable combattant anticolonialiste.
Comme il le rappelait souvent cette guerre d’Indochine était « contraire à l’intérêt de la France… Tant qu’elle ne cessera pas, je crierai qu’il faut l’arrêter et négocier… ». Arrêté en 1950, il est enfermé à la prison de Toulon. Un procès à charge est monté contre lui qui lui vaudront 41 mois de bagne.
Dès sa sortie, il réaffirme sa volonté « de combattre pour la paix en Indochine ». Fidèle ami du peuple vietnamien, il continuait à ses côtés, à lutter pour la reconnaissance du droit à réparation pour toutes les victimes de l’agent orange répandu par l’armée américaine.
En février 2013, dans sa dernière interview à notre journal « Le Réveil des Combattants », à la question : « Et si c’était à refaire ? », il a répondu : « Dans le siècle précédent, il y a eu deux grands événements positifs pour la France et la majorité de la population du globe. La défaite du fascisme hitlérien, avec en France la mise en place du programme de la Résistance. La décolonisation. J’ai eu la chance de vivre ces batailles décisives. Alors oui, si c’était à refaire, je referais le même chemin, je ne resterais pas sur le bas-côté de la route, je ferai mon devoir de citoyen ».
Villejuif le 17 Février 2015
Herni Martin est décédé dans la nuit du 16 au 17 février. Il était né en 1927 à Lunery, dans le Cher.
Henri Martin par Alain Ruscio : En 1945, lorsque le territoire métropolitain est à peine libéré, Henri Martin, jeune communiste dès seize ans, maquisard FTP à dix-sept, s’engage dans la marine. Appelé en Indochine, il est persuadé qu’il va affronter l’armée japonaise, alliée des nazis. Mais, lorsqu’il arrive sur place, les Japonais sont déjà désarmés, et il est témoin, à son corps défendant, des premiers combats contre le Viêt-minh. C’est à ce moment seulement qu’il entend parler, pour la première fois, d’un certain Ho Chi Minh et de l’indépendance, nouvellement proclamée, du Vietnam. De retour en France, il est affecté à l’arsenal de Toulon. Pour lui, il reste, sous l’uniforme, un citoyen. Il commence donc un travail d’intense propagande au sein de l’armée : distributions de tracts, de la presse anti-guerre, inscriptions à la peinture, etc. Ce qui devait arriver arrive : Henri est arrêté par la gendarmerie militaire le 14 mars 1950. En plus des motifs classiques, atteinte au moral de la nation, agitation politique illégale au sein de bâtiments militaires, l’accusation veut lui mettre sur le dos un acte de sabotage. Lors du procès, l’édifice s’écroulera, et Henri sera définitivement lavé de cette indignité par le jury, pourtant militaire. Restera, donc, un procès politique, et seulement politique. Pour cette seule activité, certes interdite, le jeune marin va être condamné à cinq années de prison ! Il en fera finalement plus de trois, avant d’être gracié (de mauvaise… grâce) par le président Auriol, en août 1953.
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Nous apprenons aujourd’hui le décès dans sa 87ème année de notre camarade Henri Martin.
Nous adressons toutes nos condoléances à son épouse Arlette.
Notre tristesse est profonde tant Henri a été un repère politique pour des générations de communistes, y compris dans ces dernières décennies de confusion et de remise en cause. La section du PCF Paris 15ème a eu la chance de profiter directement de l’apport politique exceptionnel de ce grand militant, dirigeant du PCF.
Car c’est peut-être cet aspect que nous retiendrons le plus de lui, celui dont nous lui serons le plus reconnaissant.
Car derrière le symbole, le résistant engagé dès l’adolescence, le héros si courageux de « l’affaire Henri Martin », de la lutte contre le colonialisme, pour l’amitié avec les peuples de l’Indochine libres, il y a un militant profondément rigoureux, marxiste et léniniste, communiste.
Quel écart entre le prestige du nom d’Henri Martin, honoré très au-delà des rangs communistes, chez tous les partisans de la liberté des peuples à disposer d’eux-mêmes, par le peuple et l’Etat vietnamiens, et sa personnalité si humble, dévouée à l’organisation politique de la classe ouvrière, mais aussi si déterminée et organisée !
Quel écart mais quelle cohérence communiste profonde !
Des années de prison pour avoir dénoncé, si naturellement, les agissements de l’armée colonialiste, si contraire à son engagement prolongeant la résistance, sont devenus un vecteur de la lutte anticolonialiste en France, principalement menée par le PCF. Sous les ponts de France, on trouve encore, 60 ans après, des inscriptions peintes « Libérez Henri Martin ». Des peintures, des chants, des pièces de théâtre ont magnifié son sacrifice.
Mais Henri Martin est toujours resté avant tout un « simple » militant et un dirigeant communiste, au Comité central, dans l’activité vers les entreprises, dans ce secteur si important qu’était la formation des militants et cadres du Parti.
Henri a été dirigeant de l’école centrale du PCF pendant plusieurs années pour le plus grand profit aussi bien des « élèves » que des « enseignants » communistes. Il nous a remis ses notes et programmes. La boussole de la lutte des classes ne le quittait jamais, comme celle de l’importance de l’organisation léniniste répondant au centralisme démocratique.
Quand tout cela a été remis en cause puis balayé par les dirigeants opportunistes, depuis la fin des années 80 ailleurs et en France, Henri a été de ceux qui ont posé le plus lucidement la question de la préservation de l’outil révolutionnaire. Fidélité au Parti, défense de l’outil historique irremplaçable, conscience de l’exigence de l’unité du mouvement révolutionnaire, mais opposition résolue aux liquidateurs qui en sont aussi issus : comment faire ?
Dans cette période ingrate, un camarade doté de cette histoire et de cette trempe, notamment à la direction de l’association des vétérans, malgré l’âge, Henri Martin a continué à défendre le Parti, en prenant position notamment aux congrès, en diffusant des tribunes, en continuant à militer localement.
Le Parti communiste ne peut être qu’un parti conservant en toute circonstance son indépendance de pensée et d’action au service de la classe ouvrière.
Voilà le message que nous retiendrons, reconnaissants à Henri pour tous ses actes dans tous les épisodes historiques traversés, à ce grand dirigeant du PCF, à notre cher camarade.