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L’usine MTA au bord de l’explosion

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Lien publiée le 20 février 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://communismeouvrier.wordpress.com/2015/02/20/lusine-mta-au-bord-de-lexplosion/

La Dépêche, 20 février 2015 :

Menacés de liquidation, les métallos de Fumel ne peuvent espérer au mieux qu’une reprise à 29 salariés sur 136. Hier, ils ont piégé la fameuse machine de Watt.

«Il n’y a plus qu’à appuyer sur le bouton». Entouré de ses copains métallos, Claude Garimbay, délégué CGT de l’usine MétalTemple Aquitaine de Fumel, ne tourne pas autour du pot en désignant l’enchevêtrement de barbelés, bande de chantiers, fils et bombonnes qui entourent un tractopelle posé devant la fameuse machine de Watt de l’usine : «Il y a 10 bombonnes de gaz, acétylène et oxygène. Tout ce qu’il faut pour péter.» À deux pas des anciens réservoirs de carburant où subsistent des résidus, la menace n’est pas factice. «Entre la rue ou la prison, on n’a plus rien à perdre.»

Les 136 salariés de l’usine de Fumel sont à bout. Déterminés, excédés, désespérés, ils sont en grève et bloquent depuis lundi l’usine MTA, en redressement judiciaire depuis novembre 2013. La dernière audience du tribunal de Chambéry, lundi justement, a accordé une semaine de délai supplémentaire aux partenaires sociaux, pour négocier le sort des 136 employés. Le plan de reprise proposé par le duo Francis Pozas-Alain Royer, un ancien dirigeant de l’usine et l’actuel commercial en charge du secteur acier, prévoit de garder 29 ouvriers seulement : «Pour la première fois, il y aura moins de gars qui vont rester que de gars qui vont être licenciés». José Gonzalez, représentant des salariés ne cache plus sa difficulté à «tenir» ses camarades : «Comment convaincre les 107 licenciés qu’il y a encore de l’espoir et qu’il faut laisser travailler les 29 repris ?» Claude Garimbay renchérit : «Pas sûr du tout que les 29 veuillent rentrer travailler si les 107 pleurent à la porte.» Le plan de reprise, fraîchement accueilli par le tribunal de commerce, ne soulève pas non plus l’enthousiasme des salariés et de leurs représentants.

«Le seul soutien, celui de la population»

Lundi, le tribunal a demandé aux repreneurs de donner des garanties financières plus solides. Selon José Gonzalez, le duo Royer-Pozas serait parvenu à réunir les 800 000 € dont ils ont besoin pour leur projet de reprise : «Est-ce que cela suffira à convaincre le tribunal ? Si ce n’est pas le cas, on sera liquidé.»

L’enjeu désormais pour les syndicalistes est de «sécuriser au maximum les 136 familles» : «Il faudra un traitement social à la hauteur du désespoir du Fumélois», répète José Gonzalez.

Claude Garimbay, lui, note, amer, comme ses copains qui l’entourent : «Depuis lundi qu’on occupe l’usine, on n’a pas vu un seul élu. Ni le député-maire, ni le sénateur, aucun soutien du ministre. On est seul, ils nous considèrent déjà fermé. Le seul soutien, c’est celui, unanime de la population qu’on voit lorsqu’on organise des barrages pour la sensibiliser. Le Fumélois est prêt à nous soutenir et à s’enflammer.»

José Gonzalez de conclure : «La machine de Watt, c’est le dernier bijou de famille de l’usine, elle appartient aux métallos. L’administrateur veut la vendre depuis un an pour récupérer de la trésorerie. Elle n’ira nulle part, c’est notre patrimoine.»