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Le maire PS de Ris-Orangis se rend coupable d’incitation à la haine raciale

Lien publiée le 28 février 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-marc-adolphe/220213/le-maire-ps-de-ris-orangis-se-rend-coupable-dincitation-la-haine-raciale

Le maire PS de Ris-Orangis, Stéphane Raffalli, non content d'avoir refusé pendant de longues semaines de scolariser les enfants Roms qui sont sur sa commune a organisé, après que le Préfet de l'Essonne l'ait contraint à procéder à la scolarisation de ces enfants, une réunion le 20 février avec des "parents d'élèves".

Au cours de cette réunion publique, une femme, se présentant elle-même comme "un pit-bull", a déclaré :

"Ils volent (les roms). Mais moi je laisse pas faire."
Le Maire de Ris-Orangis, loin de contrecarrer de tels propos, a renchéri : "Vous avez raison. C'est ça le trouble à l'ordre public".

En qualifiant ainsi, indistinctement, tous les Roms de voleurs, le maire de Ris-Orangis se rend manifestament coupable d'incitation à la haine raciale.

Ci-dessous le compte-rendu complet der cette réunion :

Le compte-rendu ci-dessous est établi et diffusé pour information et réflexion, après relecture et avec l'accord des parents amis qui étaient présents.

 
Plus de 80 personnes dans la salle du Conseil qui a accueilli la réunion de "parents d'élèves" du groupe scolaire Guerton où sont scolarisés les enfants roms du Bidonville (3 en mat et 7 en élém).
 
Combien de parents d'élèves véritables ? 50 ou 60 probablement. Entre 15 et 20 ont pris la parole. Tous étant hostiles. Mais que pensaient les autres ?  Il s'est entendu tout de même : " Vous voulez quand même pas les envoyer à Drancy ! ".
 
La réunion tenue en présence de S. Raffalli et de Mme Surrault, adjointe aux affaires scolaires, a débuté par une intro du maire.
 
En substance, selon le relevé des parents amis qui étaient présents :
 
"J'ai souhaité vous rencontrer pour faire le point de la situation créée par la présence du campement et l’injonction faite par le Préfet ce lundi. C'est beaucoup de préoccupation. Le campement a pris place en août sur un terrain du Conseil général dont les responsables n’ont jamais répondu à nos demandes d’expulsion. Ce soir, il n'y a pas de jugement de valeurs à porter. Simplement, il nous faut constater, déplorer, la création et la multiplication de troubles, de problème de sécurité, pour le voisinage, sur la voirie. Tout cela suscite de la colère. En notant qu'il existe beaucoup d'autres campements en Essonne.
 
Nous avons demandé l'application de la circulaire du 26/08/12 pour que se réalise le travail social prévu préalablement au démantèlement du campement. D'abord ce fut sans réponse. Aujourd'hui, c'est tout de même une satisfaction de savoir que si le Préfet nous a imposé de scolariser les enfants "provenant" du Bidonville, il nous a ssuré que fin mars, le démentèlement serait réalisé.
 
La "solution" que j'avais mise en place (la scolarisation dans une salle à part) est un dispositif légal et exceptionnel avec une valeur pédagogique et qui avait le mérite d’éviter les tensions. Je suis certain que cela sera reconnu et repris. Nous avons eu l'occasion de nous en entretenir avec la commission interministérielle durant 3 heures.
  
J'ai voulu réunir les enseignants. Aucun n'est venu. Je ne sais pas pourquoi." (Pas un mot du fait que c'est leur hiérarchie qui les a invités à décliner l'invitation).
  
Echanges avec la salle
 
D'abord sur la 1/2 pension avec les idées les plus généreuses.
 
Une personne dans la salle : Les enfants vont-ils à la 1/2 pension ?
 
Réponse du maire : ce sont les enseignants qui sont responsables de leur inscription (ce qui autorise une double interprétation car administrativement, il est exact que les enseignants relèvent chaque jour le nombre d'enfants qui déjeunent pour le communiquer à la mairie) mais c'est la mairie qui autorise ou pas les élèves à fréquenter la restauration scolaire.
 
Une personne dans la salle : Qui paie ?
Le maire : les tarifs fixés par la mairie seront appliqués
 
Une personne dans la salle : Et si les roms ne paient pas ?
Le Maire : Et bien là, oui nous aurons un problème pour recouvrer les impayés.
  
Une personne dans la salle : Vous n'avez pas agi rapidement, efficacement.  
Le Maire : si j'avais pris un arrêté pour les expulser, le Préfet ne m'aurait pas suivi. (plus tard dans la réunion, il dira qu'il en a pris un et enverra un collaborateur le chercher, qui n'est jamais revenu).
 
Une personne dans la salle (une femme qui dit d'elle-même qu'elle est "un pitbull" : Ils volent (les roms). Mais moi je laisse pas faire. 
Le Maire : Vous avez raison. C'est ça le trouble à l'ordre public.

Une personne dans la salle "Quand la maladie vient, il faut la tuer tout de suite !" 
Réponse de M. Raffali "Je pense que vous avez tout à fait raison"
  
Le maire encore : On ne peut pas gérer ce type d'extrême pauvreté.
 
Le maire toujours : Nous avons un problème avec la Directrice (de l'école élémentaire évidemment). Elle sort de son rôle de Directrice.
 
Une personne dans la salle : Tout le monde se plaint d’elle et personne ne fait rien.
Le maire : Elle ne respecte pas son devoir de réserve.
 
Une personne dans la salle : Le maire peut-il accélérer le départ de Mme Krys ?
Le Maire : Non. Mais elle outrepasse ses prérogatives. Nous ne pouvons rien faire. Elle dépend d’une hiérarchie.
 
Mme Surrault (maire-adjointe délégués aux affaires scolaires) : Nous avons signalé toutes ses insuffisances à sa hiérarchie et croyons savoir qu’elle s’est fait remonter les bretelles.
Le Maire : En tant que citoyenne, elle est libre de ses opinions.

D’autres interventions des « parents » ont été faites allant toutes dans le même sens (absence de la police, poubelles qui s’accumulent, présence de rats, pourquoi ne pas « placer » les enfants roms, qui paye les 20 personnes qui sont intervenus ce mercredi sur le camp, ce sont des populations non intégrables, etc.
  
En conclusion à cette réunion, le maire a souligné sa satisfaction dans la mesure où, en échange de l’obligation où le Préfet l’a mis de scolariser les enfants, dans le même temps a débuté l’enquête sociale préalable à l’expulsion. On a encore entendu évoquer Marseille (allusion au campement rom mis à sac, incendié, par des habitants).
 
Enfin le Maire a indiqué qu’il allait, dès jeudi matin, transmettre un compte-rendu de cette réunion et demander un rendez-vous au préfet pour être reçu avec des membres de ce qu’il a appelé le « collectif des parents d’élèves » pour qu’ils puissent donner leur point de vue, faire part des difficultés rencontrées. Une liste des parents a ainsi été établie avec noms, adresses et adresses électroniques pour pouvoir rester en contact. Le maire concluant que si le Préfet ne répondait pas favorablement, il proposerait de « passer à la vitesse supérieure » sans plus de précision.

  Dans les propos du maire, il faut relever "Le préfet n'a pas pu résister aux pressions" - ( Outre que cela confirme ses liens avec le Préfet, c'est un hommage à ASEFRR et au Secours catholique qui ont mené la lutte de la scolarisation durant cinq mois !. C'est aussi un déni de la forte intervention du Défenseur des droi

Le représentant de la Fcpe91, mandaté pour assister à la réunion, est allé voir le maire à l’issue de celle-ci pour lui faire part de son point de vue et des ses réactions à la suite de cette rencontre. De nombreuses personnes hostiles à la présence des Roms sur la ville se sont approchées et se sont opposées fortement à lui.