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Agriculture: la marche à l’envers

agriculture

Lien publiée le 6 mars 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://npa2009.org/actualite/agriculture-la-marche-lenvers

Présenté au conseil des ministres du 18 février, le bilan des groupes de travail sur l’agriculture instaure la simplification tous azimuts...

Relever les seuils pour les volailles, réduire les délais contre les recours laissant peu de temps aux opposants pour mobiliser et acter en justice. Pour les barrages, la leçon de Sivens n’a pas été entendue, c’est le toujours plus, et toujours aux frais des usagerEs privés ! Au niveau commercial, ce sont les mêmes vœux pieux entendus depuis des dizaines d’années pour rééquilibrer les relations entre grande distribution et producteurs (avec les paysanEs mis dans le même sac que l’agro-industrie).
La recherche devra à la fois sauvegarder l’environnement tout en créant de la valeur ajoutée, grâce au numérique, à la robotique, à la technologie bien entendu affublée du préfixe « bio » pour faire bien. Le pire est à craindre : des agriculteurs toujours plus déconnectés de la terre et toujours plus dépendants d’une technicité qu’ils ne peuvent pas maîtriser.
Les conditions de travail des salariéEs agricoles étant parmi les plus pénibles, on s’attendait à une protection accrue et à une meilleure reconnaissance de la pénibilité. Mais c’est le contraire...

« Simplifier » la « pénibilité »...
Les facteurs à prendre en compte dès 2015 pour le compte pénibilité ne s’appliquaient déjà pas à l’agriculture. Pourtant, le travail répétitif est la norme en maraîchage (ramassage des légumes, repiquage des plants), en viticulture (taille des vignes, vidange) ou en arboriculture fruitière (taille des arbres, cueillette des fruits).
Le prétexte de la petite taille des entreprises agricoles justifie l’abandon du compte pénibilité « pour éviter un surcroît de tâches bureaucratiques »... La pénibilité sera donc appréciée par une « approche par métier » et non plus au cas par cas, et sera négociée « le cas échéant » par les partenaires sociaux. Lesquels ? La FNSEA – qui a déjà obtenu tout ce qu’elle voulait – va-t-elle négocier ? Où sont les syndiquéEs agricoles ? Et comment définir la pénibilité entre un cueilleur assis sur une plateforme, qui va ramasser des centaines de laitues à l’heure, et l’ouvrier chez un petit maraîcher ? Comment définir la pénibilité de température par métier ?
Pour mieux insérer les jeunes dans le secteur agricole, là aussi, c’est la simplification qui est de mise. Le régime de déclaration remplacera les régimes d’autorisation pour les métiers dangereux. Pour les travaux à faible hauteur (la « faiblesse » de la hauteur ne garantit pas la sécurité, on ne compte plus les morts par chute d’une échelle) mais aussi et surtout lors de contact avec des machines dangereuses, (en agriculture ou en élevage, la plupart des machines le sont...). Mais pour ce gouvernement, seule compte la rentabilité des entreprises, pas la protection des jeunes.
Nulle part n’est prise en compte la réserve d’emplois futurs que constituerait le développement de l’agriculture bio, de l’agroforesterie et de la permaculture. À nous d’imposer la marche avant !

Commission nationale écologie