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Décès d’E. Malinvaud: recensions
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) L'économiste Edmond Malinvaud est mort samedi 7 mars, à Paris. Il était âgé de 91 ans. Professeur au Collège de France et véritable chef des économistes français, ce chercheur dirigea l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) de 1974 à 1987, mettant en place des méthodes de modélisation qui inspirent encore aujourd'hui le travail des statisticiens français.
Cet économiste très discret est l'un de ceux qui ont le plus travaillé sur les questions de l'emploi, en publiant des ouvrages comme le Réexamen de la théorie du chômage, en 1980. Son approche, basée sur la rigueur scientifique et économétrique, privilégiait l'observation des faits sur l'idéologie. Elle était critiquée par les théoriciens libéraux. " C'est une grande figure de la science économique française, mais aussi mondiale, qui nous quitte ", a réagi le ministre des finances Michel Sapin. Le Prix Nobel d'économie Jean Tirole a jugé " remarquable qu'une partie de cette œuvre très rigoureuse et couvrant de nombreux domaines de l'économie ait été écrite alors qu'il occupait de nombreux postes de responsabilité ".
" Un sentiment de devoir "
Fils d'avocat, né à Limoges en 1923, un moment attiré par la littérature, Edmond Malinvaud opte pour l'Ecole polytechnique (promotion 1942). Il se tourne vers l'économétrie, qui est la science du traitement mathématique des données statistiques en économie.
Directeur de la prévision au ministère de l'économie et des finances de 1972 à 1974, il rédige un manuel de macroéconomie, Théorie macroéconomique, dont le premier volume paraîtra en 1981, le second en 1983. Cette somme a été qualifiée de " magistrale " par le démographe Alfred Sauvy, qui y voyait la marque d'un " ouvrage de haute classe internationale ".
Dans Réexamen de la théorie du chômage, Edmond Malinvaud insiste sur le rôle essentiel joué par l'insuffisance du rendement du capital dans la baisse de l'emploi. Cette insuffisance de rendement empêche la mise en œuvre de nouveaux investissements que justifierait la demande. Il dénonce alors les niveaux trop élevés des salaires réels dont l'effet peut être doublement néfaste, soit que ces salaires accaparent une part injustifiée de la valeur ajoutée (amoindrissant les profits des entreprises), soit qu'ils provoquent une substitution du capital au travail.
Dans les années qui suivent, des gouvernements européens – y compris la France avec Raymond Barre et Jacques Delors – tenteront de peser sur la progression des rémunérations pour rétablir l'équilibre compromis. La théorie entrait dans la pratique.
Trop souvent regardé comme un auteur difficile, mais reconnu comme le chef de file des économètres, Edmond Malinvaud figurait parmi les économistes français les plus connus… à l'étranger. Seul le prix Nobel lui a échappé.
En 1993, à 70 ans, l'ancien directeur de l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (Ensae, 1962-1966) sort de sa réserve légendaire avec, dit-il, " un sentiment de devoir " face à la dégradation dramatique de l'emploi en Europe. Convaincu qu'il n'y a pas de fatalité au chômage, il propose alors, dans un texte conçu avec douze économistes, une ambitieuse initiative de relance à l'échelle européenne.
Ce programme recommande d'abaisser rapidement les taux d'intérêt à court terme jusqu'à un niveau réel proche de zéro, ensuite de réduire fortement le coût du travail non qualifié (en exonérant le salaire minimum de toute charge patronale) et, enfin, de lancer d'ambitieux programmes d'investissements à finalité collective équivalents à 4 % du PIB européen, étalés sur quatre ans.
En 1998, Edmond Malinvaud se voit confier par Lionel Jospin, alors premier ministre, une mission sur la réforme des charges sociales. Dans son rapport, l'ex-directeur de l'Insee écarte un changement d'assiette (le remplacement de la masse salariale par la valeur ajoutée). Il estime que cette mesure aurait de " faibles effets " sur l'emploi et pourrait pénaliser les secteurs les plus innovants. Il préconise une baisse durable des charges sociales sur les bas salaires.
Edmond Malinvaud avait également été président de l'Académie pontificale des sciences sociales pendant dix ans, de 1994 à 2004. A ce titre, il conseillait le Saint-Siège sur sa réflexion économique.
Dominique Gallois
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(La Tribune) Spécialiste de macroéconomie, de microéconomie et d’économétrie, il a dirigé pendant 13 ans l'Insee et est connu pour avoir cofondé la théorie du déséquilibre.
Son nom a circulé pendant des années pour le prix Nobel. Edmond Malinvaud, économiste d'envergure internationale, est décédé le 7 mars à Paris à l'âge de 91 ans, révèle une annonce parue mardi 9 mars dans Le Figaro.
Né en 1923 à Limoges, ce polytechnicien et ancien élève puis directeur de l'Ecole nationale de la statistique et de l'administration économique (ENSAE) a dirigé pendant 13 ans, de 1974 à 1987, l'Institut national de la statistique et des études économiques, qu'il avait intégré en 1946. Considéré comme l'un des plus éminents représentants de l'économétrie, c'est-à-dire de l'approche mathématique et statistique des phénomènes économiques au moyen de modèles sophistiqués, il y a mis en place des méthodes de modélisation qui inspirent encore aujourd'hui le travail des statisticiens français.
Dans des déclarations rendues à l'AFP, Jean-Luc Tavernier, actuel directeur général de l'institut, lui rend honneur en ces termes :
"Il a été le gardien de l'intégrité de l'Insee, il a contribué à assoir (sa) crédibilité."
"C'est quelqu'un qui inspirait le respect et l'admiration, de qui émanait une grande autorité", observe-t-il, avant de déclarer: "Les salariés de l'Insee sont émus et conscients de ce que l'institut lui doit".
Cofondateur de la "théorie du déséquilibre"
Auteur de plusieurs centaines d'articles, Edmond Malinvaud est le cofondateur de la "théorie du déséquilibre", qui admet l'existence de situations de déséquilibre entre offre et demande sur le marché du travail comme sur celui des biens et des services. Dans ce cadre, il s'est particulièrement intéressé à la théorie du chômage, en démontrant la compatibilité entre chômage classique (dû à un trop fort salaire réel) et chômage keynésien (dû à une situation de sous-emploi).
Jean-Luc Tavernier rappelle aussi sa "passion pour l'enseignement et la recherche". Directeur d'études à l'EHESS de 1957 à 1993, Edmond Malinvaud a été également professeur associé à l'université de Berkeley ainsi qu'à Paris I. Il est professeur au Collège de France entre 1988 et 1993 et continue par la suite d'en occuper la chaire d'analyse économique en tant que professeur honoraire. Des générations d'étudiants ont planché sur ses ouvrages.




