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Ce que prévoit la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016

Lien publiée le 11 mars 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Interdisciplinarité, deuxième langue vivante dès la 5e, aide personnalisée pour tous... Le ministère de l'éducation a détaillé son projet

Le gouvernement s'attelle, mercredi 11  mars, à un exercice périlleux : étendre au second degré la " refondation de l'école " engagée en première partie de mandat. " Faire que le collège unique ne soit plus un collège uniforme ", a souligné la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, en présentant son projet à la presse.

La ministre, dont beaucoup disent qu'il s'agit-là d'un " baptême du feu ", joue une partition difficile. Communication prudente d'un côté, puisqu'elle affirme vouloir bâtir ce " collège 2016 " en tirant profit " de ce qui marche déjà sur le terrain " ; de ce qui a déjà été imaginé, parfois même expérimenté, par ses prédécesseurs.

Mais elle prend appui, dans le même temps, sur trois concepts  -  souplesse, autonomie, interdisciplinarité  -  prompts à être instrumentalisés par ceux qui, dans les prochains jours, ne manqueront pas de s'insurger contre la mise en chantier d'un " collège à la carte ". La mise à mal de ce " collège unique " que le gouvernement assure pourtant vouloir renforcer, en " redonnant de la pertinence à la promesse républicaine " qui le fonde.

Quarante ans après la loi Haby, qui a tenu le pari de la massification de l'enseignement secondaire bien plus que celui de la démocratisation, la gauche entend s'emparer de ce que l'on a coutume d'appeler, selon une formule galvaudée, le " maillon faible " du système éducatif. Un collège qui n'a pas su surmonter ses contradictions originelles – est-il le prolongement de l'école ou une préfiguration du lycée ? – et qui cristallise, aujourd'hui, le principal défaut de notre école : être profondément inégalitaire, en triant les élèves plus qu'en les accompagnant.

Un dossier sensible auquel la droite s'était bien gardée de toucher – pour se concentrer sur les programmes du primaire et le lycée –, mais qui s'impose aujourd'hui, veut-on croire rue de Grenelle, tant le diagnostic est sombre : le collège aggrave les difficultés, particulièrement dans les disciplines fondamentales – français, mathématiques, histoire. " Les élèves s'y ennuient, les parents se sentent démunis et les enseignants bridés ", a résumé lundi Najat Vallaud-Belkacem.

Triste constat pour justifier une réforme à mettre en œuvre en un temps record : le gouvernement s'est fixé comme objectif la rentrée 2016 – simultanément à l'entrée en vigueur des nouveaux programmes et du " socle commun " rénové. La forme en même temps que le fonds, en somme. Le détail – la " grille horaire " notamment, qui a déjà mis les syndicats en alerte – doit être discuté avec les représentants de la communauté éducative à compter du 12  mars et dévoilé le 10  avril. Suivront une phase de " concertation ", un énième plan de formation… Mais les grandes lignes de la nouvelle organisation sont déjà connues.

EPI, pour " enseignements pratiques interdisciplinaires " Ce nouvel acronyme renvoie à des temps de travail prévus en 5e, 4e et 3e, privilégiant la pédagogie par projet, les petits groupes et l'interdisciplinarité. Objectif : permettre aux collégiens de comprendre le sens de leurs apprentissages en les contextualisant, les croisant, les concrétisant… Les enseignants doivent être aux manettes, concevant les modules en fonction des forces et fragilités de leurs élèves.C'est le souhait du ministère, sûr que le corps enseignant est en demande de liberté pédagogique.

Huit thématiques Des thématiques dans l'air du temps donnent un cadre à ces modules interdisciplinaires, parmi lesquelles " développement durable "" monde économique et professionnel "" langues et cultures de l'Antiquité "… Les langues anciennes s'inscriront donc dans le cadre des EPI.

20  % du temps pour les " nouvelles modalités d'enseignement " Un cinquième de la dotation horaire globale : c'est la marge d'autonomie laissée aux professeurs pour développer ces " nouvelles modalités d'enseignement " valorisées par la réforme : les modules interdisciplinaires, le travail en petits groupes, l'accompagnement personnalisé, l'approfondissement disciplinaire… Un volume d'heures inscrit dans les obligations de service des enseignants, souligne-t-on au ministère, et qui représentera, côté élèves, de 4 à 5  heures chaque semaine.

Une deuxième langue vivante dès la 5e  C'est un an plus tôt que les collégiens commenceront leur deuxième langue vivante. Cette évolution, promise à tous, rend obsolètes les classes bilangues et européennes, qui offraient jusqu'à présent ce privilège à quelques-uns, sauf cas particuliers (pour les élèves des zones frontalières). Une suppression qui promet d'influencer les stratégies familiales, mais aussi celles des établissements.

Accompagnement personnalisé pour tous  La réforme prévoit trois heures d'accompagnement par semaine pour les élèves de 6e – une façon de les aider à " devenir collégien " –, et au moins une heure hebdomadaire de la 5e à la 3e. De l'aide en petit groupe pour tous, quand elle se résume, pour l'heure, à deux heures hebdomadaires réservée aux 6e. Avec un accent mis sur la méthodologie nécessaire pour sauter la marche du CM2 à la 6e : accompagnement dans la prise de notes et l'apprentissage des leçons, révisions…

Quel coût ? " 4 000 équivalents temps plein " La nouvelle organisation du collège fait aussi une place à l'apprentissage des outils numériques, promet des emplois du temps plus adaptés aux adolescents, la généralisation de la " mallette des parents " pour rapprocher les familles des établissements… Pour quel coût ? A cette question, Mme Vallaud-Belkacem a donné une réponse aussi technique que lapidaire : " 4 000 équivalents temps plein ". Une référence aux 4 000 postes promis par son prédécesseur, Vincent Peillon, en décembre  2013 pour accompagner cette même réforme. 4 000… pour 7 100 collèges publics et privés.