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Grèce : les orphelins de la crise
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Selon les services sociaux, les cas d'abandon d'enfants, que les familles ne peuvent plus nourrir, se sont multipliés ces derniers mois. Reportage.
Un soir, Anna était encore à l'école. Et sa maman ne venait toujours pas venir la chercher. Les instituteurs ne savaient pas quoi faire. Puis la petite a sorti de sa poche un papier. C'était une note qu'elle ne pouvait déchiffrer à son âge. "Anna, je ne viendrai pas te chercher ce soir. Je n'ai pas d'argent, je ne peux plus m'occuper de toi. Pardon. Ta maman". La personne qui raconte cette histoire m'en parle comme d'un cas quotidien. "Dans cette situation, que pensez-vous que l'école puisse faire ? Ils ont appelé le juge pour enfants et ce dernier nous l'a envoyé", témoigne Stratos, responsable d'un centre d'accueil pour enfants en détresse.
Tout cela n'a rien d'un livre de Dickens. Cela se passe aujourd'hui, dans une banlieue d'Athènes. La maman d'Anna n'est pas folle. C'est une jeune femme qui a perdu son travail et a paniqué. Il y en aurait des centaines comme elle aujourd'hui en Grèce. Des parents, tombés dans une impasse économique et qui ne peuvent plus s'occuper de leurs enfants.
"Il y a encore deux ans, 95 % des admissions dans nos centres d'accueil concernaient des cas de mineurs maltraités", explique Marine, qui travaille depuis dix-neuf ans dans un de ces centres. "Alors qu'aujourd'hui, la moitié des demandes vient de parents très pauvres. Huit fois sur dix, ce sont des familles monoparentales qui n'ont pas de parents autour d'eux", poursuit-elle. "Le plus souvent, les enfants viennent avec leur mère. Elle leur montre la chambre, le lit et me présente. Puis elle s'en va en disant 'je t'aime' et l'enfant reste collé à la porte en voyant sa mère s'éloigner", raconte encore Marina, qui succombe à l'émotion en racontant ces scènes de séparation. "Ces enfants ne crient pas, ne pleurent pas. Ils restent plantés devant la porte jusqu'à ce que l'ombre de leur maman disparaisse. Quand il y a des frères et sœurs, on ne peut pas les séparer immédiatement. Surtout le premier soir. On les met dans des lits séparés puis ont les retrouve dans le même quelques instants plus tard, enlacés, pour être certains de ne pas se perdre...".
En principe, ces foyers ne sont pas destinés à ce genre de situations. Pour les familles pauvres, il y a les services sociaux. Mais la pauvreté n'arrive jamais seule. "L'autre jour, on a eu le cas de cette petite fille", raconte une assistante sociale. "Elle avait trois ans et elle ne connaissait pas plus de quinze mots. Les médecins l'ont auscultée, elle se portait bien. Son père travaille du matin au soir sur des chantiers, sa maman est handicapée et ils ne pouvaient plus s'occuper de leur enfant. Quand personne ne te parle, comment peut-on apprendre la langue ?". La pauvreté conduit à la destruction du foyer et parfois aux mauvais traitements, témoignent encore les responsables des services sociaux. Ainsi, beaucoup de parents, avant d'arriver à l'extrême déchéance, préfèrent leur confier leurs enfants.
"Un jour, j'ai trouvé une femme à l'entrée du foyer, tenant sa fille par la main", reprend Marina. "Elle lui disait : 'Ne crois pas que maman ne t'aime pas. Elle t'adore, mais elle n'a pas de quoi te nourrir. Ici, les gens sont gentils, tu verras'. Que voulait faire cette mère ? Laisser son enfant chez nous et repartir ? Quelque soit le nombre d'années passées dans ce métier, il y a des choses qu'on n'accepte pas. Comme l'image de cette femme qui tient son enfant par la main et lui explique qu'elle va l'abandonner", conclut Marina.
Quand les urgentistes soignent des rhumes
Au guichet des urgences pédiatriques, trois infirmières se tiennent derrière la vitre et accueillent les nouveaux patients. Là, c'est un père avec sa fille de sept ans. "Elle est brûlante de température, et elle tousse", explique-t-il alors que la petite, qui ne peut atteindre la hauteur du guichet, s'emploie à donner des coups de pieds sur le mur en plastique blanc. Ils prennent un ticket et rejoignent la longue file d'attente. Aux urgences pédiatriques, les véritables cas d'urgence sont très rares, explique dans son reportage le journal grec Kathimerini. En revanche, des familles paupérisées préfèrent venir soigner leurs enfants ici plutôt que chez les généralistes ou les pédiatres à cause des prix pratiqués. Pour Theodore, père de famille, c'est la seule solution. "Ici, on ne va débourser que cinq euros, alors que chez le pédiatre, cela peut aller jusqu'à cinquante euros. Alors, je préfère attendre trois heures...". Ce jour-là, il ne pleut pas et les médecins vont ausculter la plupart des enfants dans la cour, sur le parvis de l'hôpital, poursuit le journal. Et les files d'attentes sont de plus en plus longues au fur et à mesure que le temps passe..