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Vote au PS : la motion portée par Cambadélis arrive en tête
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) Les militants socialistes n’ont pas renversé la table. La motion A, portée par l’actuel premier secrétaire du Parti socialiste (PS) et soutenue par le gouvernement, a remporté le premier tour du congrès de Poitiers jeudi 21 mai avec plus de 60 % des voix, selon les premières estimations. Elle devance la motion B de Christian Paul (qui approche les 30 %), qui rassemble les frondeurs et l’aile gauche du parti, la motion D de Karine Berger (autour de 10 %) et la motion C de Florence Augier (environ 2 %).
La victoire de l’actuelle majorité s’est dessinée assez rapidement dans une soirée électorale plutôt calme, rue de Solférino, bien qu’émaillée de quelques soupçons de dysfonctionnements dans certaines sections. Les dirigeants de la motion B ont reconnu leur défaite, avant que Jean-Christophe Cambadélis ne confirme sa victoire par la voix de sa porte-parole, Corinne Narassiguin.
Adoubement
Le patron du PS, qui s’était fixé comme objectif de franchir la barre des 50 %, sort renforcé de ce premier vote. Il défiera dans une semaine Christian Paul pour le poste de premier secrétaire, mais avec un tel écart sur les motions, le scrutin apparaît désormais sans réel enjeu. Pour Jean-Christophe Cambadélis il s’agit d’un adoubement, lui qui avait été désigné premier secrétaire en 2014, sans le vote des militants. Le large rassemblement qu’il a opéré sur sa motion, de Manuel Valls jusqu’à Martine Aubry, a payé auprès des militants, qui n’ont pas souhaité mettre le gouvernement et le président en minorité.
Pour la motion B, le score est moins bon qu’attendu. Ils échouent par ailleurs à empêcher le premier secrétaire de dépasser la barre des 50 % et donc à créer les conditions d’un renversement de majorité.
Christian Paul, interrogé dans la cour de Solférino jeudi soir, a reconnu la victoire de son adversaire. Mais pour lui la motion B a gagné sur le terrain des idées, ses propositions étant reprises dans toutes les motions. « Sur des sujets importants, il y aura des majorités d’idées qui se dégageront », a-t-il expliqué. Il compte notamment mettre la pression pour que la réforme fiscale et la réorientation du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), deux mesures qui figurent dans le texte de la motion A, soient mises en chantier. En vue du vote du 28 mai sur le premier secrétaire, il envisage d’axer sa campagne sur une « éthique de la politique », qui repose sur trois piliers : « La clarté des idées, le respect des engagements et le débat devant les militants. » Une façon de pointer les ambiguïtés du texte de M. Cambadélis.
« Nette victoire »
La motion D, portée par Karine Berger, a elle aussi réalisé un score légèrement en dessous de ses attentes. Avec moins de 10 %, elle ne réussit pas le coup de force espéré. « On reconnaît la nette victoire de Jean-Christophe Cambadélis, mais cela n’empêche pas que 40 % du parti s’exprime de manière différente », a-t-elle expliqué. Elle s’installe tout de même dans les instances du PS comme la troisième force du parti. Elle a déjà annoncé qu’elle ouvrirait une discussion sur le programme avec les deux candidats pour le poste de premier secrétaire. Quand à la motion C, elle réalise entre 2 % et 3 % des voix. Sa première signataire, Florence Augier, appellera à voter en faveur de Jean-Christophe Cambadélis.
Ce dernier ne s’est pas exprimé jeudi à Solférino. Mais à la tête de sa nouvelle majorité il a désormais les coudées franches, même s’il sera attendu dans les prochains mois sur sa vision du « renouveau socialiste », titre de sa motion. L’enjeu est de taille : moins de 75 000 votants sur 133 000 inscrits se sont déplacés aux urnes lors de ce premier tour.