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Le président de la FCPE victime de son soutien affiché à la réforme du collège
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Figaro) Paul Raoult n'a pas été réélu à la tête de la première fédération de parents d'élèves de l'enseignement public.
Coup de théâtre au congrès annuel de la fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), première fédération de parents d'élèves de l'enseignement public, proche de la gauche. Si Najat Vallaud-Belkacem avait été ovationnée samedi par les congressistes réunis à Reims, en soutien à sa réforme du collège, dimanche, c'était la douche froide pour ses partisans.
Pour la première fois depuis une vingtaine d'années, le rapport d'activité de la FCPE, qui revendique 300.000 membres, n'a pas été adopté. Paul Raoult, le président sortant n'a pas été réélu, en partie victime de son soutien affiché à la controversée réforme du collège. Le Snes, principal syndicat d'enseignants du second degré, opposé à la réforme, s'est empressé d'ironiser: «On comprend mieux pourquoi il fallait publier le décret sur la réforme du collège 2016 aussi vite! C'est à dire avant le congrès de la FCPE.»
De même Catherine Troendle, sénatrice et secrétaire national de l'UMP à l'Éducation, note «le revers cinglant de l'équipe nationale de la FCPE»: «Les parents d'élèves ont sévèrement sanctionné les soutiens inconditionnels de Mme Vallaud-Belkacem et le projet de réforme. On comprend mieux la précipitation du gouvernement à vouloir faire passer en force le décret relatif à cette réforme, au mépris de tout dialogue. L'UMP renouvelle son appel au retrait pur et simple de ce projet.»
De fait, lors des interventions, ce week-end, certains parents ont indiqué «ne pas comprendre la position du national face à la réforme des collèges». D'autres ont rappelé que 80 % des adhérents le sont «grâce aux bourses aux livres, les vrais aficionados sont rares» et ont affirmé que «les militants se sentaient trahis, lâchés par le national». Paul Raoult paie sa position sur la réforme mais la direction est également désavouée sur des questions statutaires de gouvernance interne. «Ce résultat est une marque forte de désaveu envers le Président et ses administrateurs», insiste le courant interne «Ambition» qui avait présenté une motion de défiance.
Plusieurs présidents départementaux ont déjà tenté de renverser leur direction début avril, critiquant le suivisme de leur leader et un manque de démocratie interne.
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(Le Monde) Paul Raoult n'a pas été reconduit au congrès de l'association de parents d'élèves, cas sans précédent
Crise de gouvernance ou premier contrecoup du passage en force de la réforme des collèges ? Les deux explications s'entremêlent sur la crise ouverte que traverse la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE) depuis que, lors de son 69e congrès à Reims, le rapport d'activité présenté dimanche 24 mai par la direction nationale a été rejeté et l'actuel président, Paul Raoult, n'a pas été réélu comme administrateur.
C'est la première fois depuis la fondation de la FCPE en 1947 qu'un président rééligible n'est pas reconduit comme membre du conseil d'administration. Quant au rapport d'activité, il a obtenu 41 % de votes positifs, 48 % contre et 11 % d'abstentions. Pour l'élection des administrateurs, les suffrages des congressistes se répartissaient entre 24 candidats, chaque votant ayant la possibilité d'apporter son suffrage à 8 d'entre eux. Paul Raoult n'a obtenu qu'environ 250 voix sur 800 – contre près de 400 à l'administrateur le mieux élu.
Les adversaires de la réforme du collège présentent le soutien actif apporté au projet par la direction sortante de la FCPE comme la cause principale et évidente de ce désaveu. Une responsable du SNES a ironisé sur Twitter : " On comprend mieux pourquoi il fallait publier le décret sur la réforme du collège 2016 aussi vite ! C'est-à-dire avant le congrès de la FCPE ! Catherine Trœndle, sénatrice du Haut-Rhin et secrétaire nationale de l'UMP chargée de l'éducation, a réagi pour sa part en soulignant " le revers cinglant " essuyé par la direction de la FCPE.
Paul Raoult, statutairement encore président jusqu'à l'élection d'un successeur dans deux semaines, " dément formellement " cette interprétation. " La question posée au congrès n'était pas du tout celle de la réforme du collège. Cette question avait été posée en interne il y a un an et les principes de l'actuelle réforme largement approuvés. Il s'agit beaucoup plus d'un problème de gouvernance interne et d'une contestation visant à ce propos la direction nationale, dont moi-même ". Paul Raoult rappelle à ce propos que la ministre de l'éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a bel et bien été ovationnée lors de son intervention samedi à la tribune du congrès. " Les images sont sur notre site, elles ne trompent pas ", ajoute-t-il.
" Pour moi, en vingt ans d'implication militante, cette situation est une première ", confie Jean-Marie David, membre de la délégation de la FCPE des Hauts-de-Seine. " Attention aux raccourcis trop rapides ! Il y a un désaveu, reconnaît-il, mais la réforme du collège n'est pas seule en cause ". Les motifs d'insatisfaction sont divers. On reproche à Paul Raoult sa manière de communiquer dans les médias et ses positionnements politiques. Entre les deux tours des élections départementales, un communiqué appelant à barrer la route au Front national a surpris les militants. " Là, on est clairement sorti de notre rôle ", estime M. David.
Reste que les crispations sur le collège sont vives. Si, depuis avril, la fédération a multiplié les marques de soutien à la réforme, des conseils départementaux ont fait savoir qu'ils ne se reconnaissent pas – ou plus – dans cette ligne. C'est le cas de la FCPE de Seine-Maritime. Les motifs de son inquiétude – atteintes aux sections bilangues, à l'enseignement du latin et du grec – sont proches de ceux mis en avant par les enseignants grévistes du 19 mai.
Lors de son discours devant le congrès, Najat Vallaud-Belkacem s'était placée dans la continuité de Vincent Peillon et de Benoit Hamon, qui avait eu à cœur de choyer la première fédération de parents d'élèves. Elle a souhaité, citant Jean Zay, que " l'école - soit - un lieu ou les querelles des hommes ne pénètrent pas ". Et c'est à une véritable standing ovation qu'elle a eu droit à la fin de ses cinquante minutes de discours. Elle venait d'ailleurs de leur confirmer qu'une étude était en cours pour " expertiser le coût " de la reconnaissance du statut de parents d'élèves, l'une de leurs principales revendications depuis de nombreuses années.
" La contestation en interne sur le collège a existé, mais n'a vraiment pas été virulente,assurait lundi matin un ancien militant, bon connaisseur des arcanes de la fédération de parents d'élèves. Il y a traditionnellement à la FCPE un courant majoritaire plutôt favorable aux réformes et une opposition minoritaire proche de la FSU. Ce qui s'est produit est que la contestation de la direction actuelle a gagné les rangs d'une partie de la majorité ". Certains contestent " la manière dont Paul Raoult a mené la barque ", et observent que " dans une fédération où la présidentialisation est très importance, il fallait bien que quelqu'un porte le chapeau. "
La FCPE, traversée de divers courants de gauche, mais qui n'a jamais connu de scission depuis sa création en 1947, pourrait-elle imploser ? La question s'était déjà posée il y a deux ans, à la fin du règne – cinq ans – de Jean-Jacques Hazan, le prédécesseur de Paul Raoult. A lui aussi, à qui certains reprochaient son " suivisme " à l'égard du ministère et un soutien affiché à la réforme des rythmes scolaires. En 2013, déjà, des conseils départementaux semblaient vouloir faire sécession, à commencer par celui de Paris.
Luc Cédelle