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Espagne: Vers une alliance entre Podemos et les sociaux libéraux

Espagne international

Lien publiée le 29 mai 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Podemos et les socialistes pourraient se rapprocher

Manuela Carmena, 71  ans, ancienne juge du Tribunal suprême, fondatrice de l'association Juges pour la démocratie, auteure de rapports pour les Nations unies, est aussi grand-mère et adepte du vélo. Mais elle envisagerait surtout de " casser le système démocratique et occidental ". Probable future maire de Madrid, élue au sein d'une plate-forme d'" unité populaire " à laquelle a adhéré, entre autres, le parti de la gauche radicale Podemos, elleaurait l'intention d'établir " des soviets " dans les quartiers. Pis encore, elle pourrait contribuer à transformer la démocratie en " régime bolivarien ".

C'est en tout cas ce qu'affirme sa rivale du Parti populaire (PP, droite) pour la mairie de Madrid, Esperanza Aguirre, qui a remporté les élections municipales avec 34,5  % des voix mais ne pourra pas gouverner si les socialistes soutiennent la candidature de Mme  Carmena, comme ils l'ont déjà laissé entendre. Représentante de l'aile dure du PP, ancienne présidente de la région de Madrid entre 2003 et 2012, époque durant laquelle ont eu lieu bon nombre d'affaires de corruption, Mme  Aguirre a appelé les socialistes à constituer un " front centriste  contre le radicalisme ".

Les résultats des élections locales du 24  mai, qui ont vu plusieurs plates-formes citoyennes soutenues par Podemos obtenir des scores leur permettant de gouverner des villes importantes comme Madrid, Barcelone, La Corogne, Saint-Jacques-de-Compostelle, Cadix ou Saragosse, ont provoqué un vent de panique dans certains secteurs de la société espagnole.

La présidente de l'Union du peuple de Navarre (UPN), parti de centre droit allié traditionnel du PP, Yolanda Barcina n'a pas lésiné sur les comparatifs et a déclaré que ces élections peuvent changer les choses " comme elles changèrent en Allemagne avant la seconde guerre mondiale, comme changea le Venezuela ou l'Argentine ". Elle s'est inquiétée de la victoire à Barcelone de la plate-forme de la militante Ada Colau, " une personne qui défend l'occupation des propriétés privées ".

Discours de la peur

Le monde de l'entreprise aussi s'est manifesté. Juan Miguel Villar Mir, président du groupe de construction OHL, par ailleurs impliqué dans des affaires de corruption touchant le PP, s'est dit " inquiet " des positionnements " marxistes, léninistes et bolivariens " de Podemos.

Plusieurs figures du PP ont demandé au PSŒ " un pacte d'Etat " contre le " radicalisme. " C'est le cas de la maire de Valence, Rita Barbera, à la tête d'une des villes les plus touchées par les scandales de corruption. Ou encore du président sortant d'Estrémadure, José Antonio Monago, qui s'était fait remarquer pendant sa campagne en critiquant certaines mesures de son propre parti, comme l'augmentation de la TVA culturelle de 8  % à 21  %.

A Madrid, Esperanza Aguirre a été jusqu'à promettre de s'effacer et de voter l'investiture du candidat du PSŒ, qui n'a obtenu que 15  % des voix, dans une tentative désespérée pour empêcher la " rouge " Manuela Carmena, qui a gagné 32  % des suffrages, de prendre la capitale.

Eberlués, les internautes espagnols ont répondu avec humour à ce discours de la peur sur Twitter, où le hashtag #YoSoyRadical (Je suis radical) a fait fureur. De son côté, le PSŒ a décliné l'offre. Son intention est bien de faire front, mais contre le Parti populaire…

Le ton a changé entre les socialistes et Podemos. Les chefs de file des deux partis, Pedro Sanchez et Pablo Iglesias, ont eu une conversation téléphonique, pour la première fois, mercredi 27  mai. Ils devaient se réunir la semaine prochaine pour aborder la question de possibles alliances. Le temps où les socialistes déclaraient qu'ils ne s'allieraient jamais avec le" populisme " semble fini. Pour ravir le pouvoir à la droite, le PSŒ a besoin de Podemos dans, au moins, cinq régions autonomes.

En cas d'alliance des gauches, " la carte d'Espagne sera rouge, " a prédit, dès le 25  mai, la présidente sortante de l'Aragon, Luisa Fernanda Rudi (PP). Avec ironie, Pablo Iglesias, qui a modéré son discours et ne cesse de répéter que " voter pour le vrai socialisme, c'est voter Podemos, " s'est félicité du festival de déclarations contre son parti, et a pris date pour les élections législatives de la fin d'année.

Sandrine Morel