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Martinique : les partis nationalistes et la future collectivité territoriale

Lien publiée le 31 mai 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/la-revue-lutte-de-classe/serie-actuelle-1993/article/martinique-les-partis

La loi du 19 mars 1946, dite loi d’assimilation, votée par le Parlement français, a transformé juridiquement certaines colonies françaises en départements français. Il s’agissait des quatre plus vieilles colonies françaises : dans l’océan Indien, l’île de La Réunion ; en mer des Caraïbes, la Guadeloupe et la Martinique ; en Amérique du Sud, la Guyane française. Pour la première fois depuis 1946, au moins deux de ces territoires, la Martinique et la Guyane, verront leur statut administratif changer. Lors de référendums dans ces deux départements en 2010, l’électorat a approuvé la création d’une collectivité unique, la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) et la CTG en Guyane. La CTM remplacera les deux assemblées : le conseil général et le conseil régional. Jusqu’en décembre 2015 la Martinique et la Guyane auront été comme La Réunion et la Guadeloupe, et contrairement aux départements français de l’Hexagone, des régions constituées d’un seul département. L’élection de la CTM et de son exécutif se fera en décembre 2015, en même temps que les élections régionales françaises. Les élus de Guadeloupe et de La Réunion n’ont pas pour le moment choisi de changer de statut. Mais il est fort probable qu’ait lieu dans quelque temps, au moins en Guadeloupe, le même changement de statut qu’en Martinique.

Les quatre plus vieux départements français d’outre-mer ont connu au cours de leur histoire toutes les vicissitudes d’une histoire coloniale mouvementée, depuis la découverte par Christophe Colomb et le massacre des Amérindiens, la traite et l’esclavage des Noirs déportés d’Afrique, le colonialisme. Depuis la départementalisation, les populations de ces territoires avaient donc vocation à obtenir les mêmes droits que les Français de l’Hexagone. Mais il aura quand même fallu un demi-siècle de luttes ouvrières pour obtenir l’égalité des droits avec la métropole française et la disparition de presque toutes les discriminations de nature coloniale.

Pour ce qui est de la Guadeloupe et de la Martinique, c’est cette situation coloniale qui a généré au cours de l’histoire une variété de revendications de changement de statut, lequel était prôné par un certain nombre de leaders politiques et leurs partis. La question du statut a toujours été au centre de la vie politique locale, et ce quand bien même elle n’a jamais été une préoccupation majeure au sein de la population, parmi les travailleurs et les classes populaires aux prises avec les 25 % de chômage endémique qui sévit dans ces territoires et les mêmes difficultés que la population laborieuse française de l’Hexagone, mais aggravées du fait de l’histoire coloniale et de ses séquelles.

Les différentes revendications de changement de statut

La lutte pour l’égalité des droits et des devoirs entre les peuples des Antilles et celui de la métropole est une très ancienne revendication. Les premiers socialistes antillais de la fin du 19e siècle, avec à leur tête des dirigeants comme Hégésippe Légitimus (1868-1944) en Guadeloupe et Joseph Lagrosillière (1872-1950) en Martinique, déjà réclamaient cette pleine intégration. Ils se sont battus afin que les jeunes Antillais puissent faire comme les jeunes métropolitains leur service militaire et puissent être enrôlés dans l’armée française lors de la Première Guerre mondiale. L’impôt du sang devait favoriser la pleine intégration. De même, un notable d’origine hindoue, Henry Sidambarom (1863-1952), s’est battu farouchement et avec succès pour que les Indiens (hindous déplacés de force vers les Antilles vers la deuxième moitié du 19e siècle) puissent obtenir les droits électoraux et les obligations du service militaire pour au moins leurs fils nés en Guadeloupe, ce qui en faisait automatiquement des citoyens français... et encore plus français par l’impôt du sang versé dans les différentes guerres menées par l’impérialisme français. Le mariage avec la France devait se faire sinon pour le meilleur mais au moins pour le pire.

Au moment du vote de la loi d’assimilation du 19 mars 1946, on vit apparaître la revendication d’autonomie budgétaire prônée par une minorité de socialistes dirigés par le député de Guadeloupe Paul Valentino. Ce dernier fut le seul député antillais à voter contre la loi d’assimilation. Puis, la départementalisation a été votée à l’initiative d’Aimé Césaire (1916-2008), de Rosan Girard (1913-2001) et d’autres députés communistes de Guadeloupe, de Martinique et de La Réunion. Après-guerre, la revendication d’égalité des droits avec le peuple français de l’Hexagone fut essentiellement portée par les Partis communistes guadeloupéen et martiniquais. À partir de 1958, dans le sillage des mouvements de décolonisation et des luttes armées indépendantistes d’Indochine, d’Algérie et des mouvements anticolonialistes du tiers-monde, apparurent aux Antilles les revendications d’autonomie et d’indépendance. En 1958, les Partis communistes de Guadeloupe et de Martinique prônèrent l’autonomie, puis l’autonomie en liaison avec la France.

Le Parti progressiste martiniquais (PPM), fondé par Aimé Césaire, et Césaire lui-même avancèrent la revendication d’autonomie. Dans les années 1960, certaines organisations ont manifesté plus fermement leur combat anticolonialiste. Ce fut le cas de l’Organisation de la jeunesse anticolonialiste de Martinique (OJAM). Elle déclarait dans son manifeste en 1962 :

« L’OJAM condamne définitivement le statut de département français (comme contraire aux intérêts du peuple et de la jeunesse de la Martinique, et rendant impossible tout développement) ;

- Proclame le droit des Martiniquais de diriger leurs propres affaires ;

- Appelle les jeunes de la Martinique, quelles que soient leurs croyances et leurs convictions, à s’unir pour l’écrasement définitif du colonialisme dans la lutte de libération de la Martinique. LA MARTINIQUE AUX MARTINIQUAIS. »

Puis le GONG (Groupe d’organisation nationale de la Guadeloupe) fut la première organisation nationaliste à prôner l’indépendance en Guadeloupe. Il le fit en même temps que le groupe qui fut à l’origine de notre organisation Combat Ouvrier. Mais nous le posions en des termes très différents.

Notre groupe et la question de l’indépendance en 1965

La Ligue antillaise des travailleurs communistes, comme notre groupe s’intitulait à l’époque, éditait un petit journal ronéoté intitulé Lutte Ouvrière et un bulletin du nom de Gro ka (le tambour guadeloupéen) à l’adresse des travailleurs antillais des hôpitaux et des PTT. Voilà ce que nous écrivions :

« Notre lutte pour l’indépendance, c’est la lutte des classes pauvres de la population pour une vie meilleure. Ce n’est pas la lutte pour que les bourgeois antillais puissent profiter de leur commerce, sans craindre la concurrence impérialiste, pour que quelques médecins, avocats ou autres élites se retrouvent, plus tard, nantis de postes et de sinécures en nous prêchant le travail, la patience et l’espoir pour le XXIe siècle. Notre lutte pour l’indépendance, nous ne la menons pas pour remettre le pouvoir à qui que ce soit, mais pour que les ouvriers, paysans pauvres, chômeurs, hommes, femmes, jeunes, l’exercent eux-mêmes. Nous avons su nous battre, nous avons su vaincre, nous saurons bien nous gouverner. Si les CRS français reprennent la mer, ce n’est pas pour voir à Sainte-Thérèse ou ailleurs d’autres CRS, fussent-ils de notre couleur. »

Des années 1980 à nos jours

Par la suite, les années 1980 furent marquées par l’activisme plus radical de groupes indépendantistes qui organisèrent des attentats à la bombe contre des symboles du colonialisme : le Groupe de libération armée (GLA), l’Armée de libération nationale (ALN), l’Alliance révolutionnaire caraïbe (ARC) tentèrent ainsi de faire avancer la lutte pour l’indépendance mais restèrent isolés.

Aujourd’hui, les principales organisations indépendantistes et autonomistes en Martinique sont le Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) dirigé par le député Alfred Marie-Jeanne et le PPM du défunt Césaire, dirigé par le député Serge Letchimy. Ces deux formations et leurs leaders ont réussi par la voie électorale, depuis quelques années, à écarter les organisations départementalistes et à se faire élire en tête des assemblées locales martiniquaises, emmenant dans leur sillage une cohorte de notables. Alfred Marie-Jeanne fut président du conseil régional, puis Serge Letchimy lui succéda. Ce dernier l’est encore aujourd’hui et sera probablement le dernier président de conseil régional avant le changement de statut de la Martinique.

Une surenchère politicienne pour un enjeu minime

Le MIM, plusieurs organisations nationalistes (RDM, PALIMA, CNCP, Martinique écologie) et aussi le Parti communiste martiniquais (PCM) ont formé un regroupement du nom de Camp des patriotes. Ils s’opposent à l’autre regroupement dirigé par Letchimy et le PPM, qui regroupe aussi des notables au-delà de leur parti dans la coalition Ensemble pour une Martinique nouvelle. Dans un passé récent ces deux camps s’opposaient sur le statut : les uns, avec le MIM, prônaient l’indépendance ou une autonomie plus large ; les autres, autour du PPM, une autonomie plus restreinte, qui notamment n’élargissait pas les compétences d’une assemblée locale à la possibilité de voter des lois locales. Il s’agissait du principe de « l’identité législative », sur la base de l’article 73 de la Constitution française. Les partisans d’une autonomie plus large, eux, MIM et Camp des patriotes se réclamaient de l’article 74 de la Constitution française, celui de la « spécialité législative » donnant donc à la future assemblée des compétences législatives locales. Avant le référendum de 2010 en Martinique, la vie politique fut animée par ces deux camps : partisans de l’article 74 et partisans de l’article 73 de la Constitution française. Ce sont ces derniers qui remportèrent le référendum sur le statut de la Martinique. Aujourd’hui, tout en faisant croire qu’ils défendent le peuple mieux que l’autre, en réalité ces deux camps ne s’opposent que pour gagner les postes à la future assemblée unique, la CTM.

Depuis plusieurs mois, ces partis et les notables qui les composent rivalisent de déclarations et de réunions publiques pour préparer les élections de décembre à la CTM. Ils sont déjà en campagne. C’est, de fait, sur un objectif limité et somme toute assez dérisoire : gagner l’élection à une assemblée unique que l’État français a bien voulu leur accorder et qui ne change absolument rien de fondamental. Les notables et partis nationalistes ont trouvé le secret de gonfler cette baudruche et d’en faire, comme ils le disent eux-mêmes sans rire : « la mère des batailles ». Ils présentent cette élection comme celle du siècle, celle qui changera « la Martinique » et qui apportera des changements considérables à la population.

D’un petit hochet accordé par l’État français lui-même, les nationalistes martiniquais d’aujourd’hui, somme toute très modérés, profitent pour tenter de susciter un engouement populaire « patriotique » à bon compte, au sein d’une population dont la grande majorité n’a que faire de cette CTM. Toutefois, ils font tant et si bien que, dans les milieux politiques, la CTM devient la question centrale, y compris chez les travailleurs politisés. Vu le caractère insignifiant de cette CTM, on ne peut que penser que, si ces notables se battent avec autant de hargne pour elle, c’est uniquement pour obtenir les postes. D’autant que ces derniers seront plus chers car, au lieu de 89 postes à pourvoir dans les actuels conseils général et régional, il n’y en aura que 60. Il y en aura donc encore moins pour tout le monde.

Le soutien à la bourgeoisie locale et la lutte pour les postes

Au cours de vastes rassemblements (les « gran samblé »), dont le dernier a eu lieu le 26 avril dernier, Marie-Jeanne précise son programme. Le 26 avril il a notamment déclaré : « Je lance un appel solennel aux investisseurs martiniquais leur demandant d’accompagner les initiatives publiques. » En clair, Marie-Jeanne lance un appel aux patrons. Il ajouta : « J’ai toujours considéré que j’étais le président de tous les Martiniquais. » Le président de tous les Martiniquais, donc aussi bien de Hayot, le Béké le plus riche de l’île, que du chômeur ou de l’ouvrier pauvre ! Comme s’il était possible de satisfaire à la fois les revendications patronales et celles des travailleurs et des pauvres.

Le PPM de Letchimy ne dit pas mieux. En 2013, Letchimy avait répondu à une invitation de Bernard Hayot, pour constater que l’arbre que Césaire avait planté avec ce même capitaliste avait poussé. C’était tout un symbole, Césaire et Bernard Hayot plantant un arbre, puis Letchimy et ce même Bernard Hayot. Eh bien, ce symbole est bien celui de l’alliance des leaders politiques autonomistes et indépendantistes avec la bourgeoisie locale. C’est bien cela « la Martinique » dont ils parlent tous, celle qui appartient au richissime Bernard Hayot.

Le PCM dans le camp des patriotes

De tous ceux qui font partie du Camp des patriotes, le PCM est le seul à pouvoir se prévaloir d’une implantation passée dans la classe ouvrière de la Martinique. Il fut en première ligne à l’époque où la soldatesque coloniale tirait sur les travailleurs en grève. Il fut à l’origine de la création de la première centrale syndicale de la Martinique, la CGTM. Il fut le parti de deux jeunes députés qui, à l’époque des années 1940 et 1950, ont enthousiasmé des milliers de travailleurs et de jeunes : Léopold Bissol et le jeune poète et écrivain Aimé Césaire (avant qu’il quitte le PCM pour fonder le PPM). Le PCM fut le parti d’André Aliker, journaliste au journal du PCM, Justice, qui fut assassiné sur ordre des Békés (les possédants blancs issus des familles esclavagistes). Jusqu’aux années 1960, c’est le PCM qui attirait les jeunes qui voulaient se battre contre l’exploitation capitaliste et coloniale. Ce sont les militants du PCM qui furent les premiers frappés par une loi d’exception, l’ordonnance d’octobre 1960 qui interdisait à tout fonctionnaire d’affirmer publiquement ses idées autonomistes aux Antilles. Plusieurs d’entre eux furent obligés de s’expatrier. D’autres choisirent de rester en Martinique, sans travail, sans salaire pendant des années.

Aujourd’hui, le PCM n’a plus rien de ce passé. Non seulement il ne cherche plus à militer au sein de la classe ouvrière et à impulser les luttes, mais il n’a pour seul programme que la « défense de la Martinique » et de l’autonomie. Il est devenu un parti nationaliste modéré au même titre que tout l’aréopage du Camp des patriotes. Un de ses derniers éditoriaux était titré : « Mettre la Martinique au cœur de nos préoccupations et de l’action politique ». Et il fait allégeance au député Marie-Jeanne, leader de ce regroupement, se plaçant délibérément à sa remorque.

La Martinique actuelle appartient à une poignée de possédants !

Tous les partis n’ont que cela à la bouche : « défendre la Martinique ». Le PCM titrait dernièrement à sa une « Avoir la Martinique au cœur ». Comme si défendre « la Martinique » c’était défendre les travailleurs et les classes populaires de la Martinique.

Défendre « la Martinique » actuellement, c’est défendre forcément les intérêts de ceux qui la possèdent. Et ceux qui la possèdent ne sont pas les travailleurs et les classes populaires. Ceux qui détiennent les terres, les grandes plantations de banane et de canne à sucre, ceux qui possèdent les supermarchés, Carrefour, toutes les grosses sociétés sont les Hayot (le GBH, groupe Bernard Hayot, qui est la plus grosse fortune de la Caraïbe), Parfait, Ho Hio Hen, les Fabre Domergue, les Despointes, de Lucy et tous les autres possédants. Une partie d’entre eux descendent des vieilles familles békés qui ont fait fortune sur l’exploitation des esclaves, et ensuite en exploitant jusqu’au sang encore les travailleurs de la canne, descendants directs de ces esclaves.

Et quand ils ne sont pas directement propriétaires, ils sont actionnaires des grosses sociétés françaises. Ce sont eux qui exploitent les travailleurs, qui organisent le chômage, ce sont eux qui profitent de toutes les niches fiscales et exonérations prévues par la loi en outre-mer et que le gouvernement Hollande élargit dès que les patrons en réclament plus. Les leaders du PPM, dont Letchimy, sont liés, comme l’était Aimé Césaire, au Parti socialiste français et se trouvent être les relais fidèles de la politique antiouvrière de Hollande. De même le Camp des patriotes avec Marie-Jeanne. Faire croire aux classes populaires qu’en défendant « la Martinique » ils défendent leurs intérêts est une tromperie, une vraie duperie qu’il faut dénoncer.

Pour une force politique des travailleurs indépendante

Notre organisation, Combat Ouvrier, présentera une liste aux élections à la CTM en Martinique, et une liste aux élections régionales classiques en Guadeloupe. Dès maintenant, nous mettons en garde les travailleurs et les exploités contre la duperie des deux camps nationalistes de notables qui s’affrontent pour les postes en Martinique. Nous ne nous battons pas pour « défendre la Martinique », mais nous nous battons pour que, dans cette Martinique, les travailleurs, les classes exploitées, les classes populaires se mettent en lutte contre l’exploitation des capitalistes, békés ou noirs, et ceux des grosses sociétés métropolitaines. Dès maintenant, nous leur disons : « Construisons notre force, indépendante des capitalistes et de tous les notables qui prétendent vous défendre alors qu’ils ne se battent que pour des postes. »

Et s’il faut une force pour éliminer les séquelles du colonialisme, c’est cette force des travailleurs et des exploités qui pourra le faire bien mieux que les autres, bien mieux que ces notables qui déjeunent à l’Élysée, qui ne sont que les serviteurs politiques des riches exploiteurs et qui veulent nous faire croire que la CTM serait un pas vers la décolonisation totale. Cela aussi, c’est une tromperie, car cette CTM a été octroyée par l’État français comme un joujou, un hochet, aux notables locaux pour faire croire en notre émancipation. Mais ce n’est qu’un bricolage administratif de plus de l’État français, qui ne changera rien, rien au chômage qui fait des ravages, rien à la pauvreté, rien à l’exploitation et aux bas salaires, rien aux séquelles coloniales.

Par contre, cette CTM, les travailleurs pourraient l’utiliser pour y envoyer des travailleurs combatifs. Il faut que des travailleurs combatifs puissent y faire entendre les revendications ouvrières, et aussi contrôler les notables et dénoncer les mauvais coups. C’est la seule chose utile que nous pourrons faire à ces élections

C’est pour cela que les travailleurs doivent faire de la politique. Ils doivent faire leur politique et défendre leurs intérêts propres ! Se battre pour l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous sans diminution de salaire, l’augmentation des salaires, des pensions des minima sociaux, le contrôle des travailleurs sur les comptes des entreprises, prendre sur les profits capitalistes de quoi améliorer la vie sociale, les hôpitaux, les écoles, et tout ce qui concerne la vie quotidienne de la population. Si les travailleurs ne font pas cette politique-là, d’autres se chargeront d’en faire une autre pour eux et de les englober dans leurs programmes et leurs plans qui sont faits pour d’autres, pour les classes aisées, pour la bourgeoisie.

Si nous parvenons à gagner des milliers de voix sur une liste Combat Ouvrier, nous aurons déjà gagné. Si nous parvenons à faire entrer des travailleurs combatifs dans cette CTM, ce sera un premier pas vers le renforcement de notre camp, le camp des travailleurs. Nous ne changerons rien fondamentalement, cela ce sont les luttes seules qui le feront, mais nous assurerons la permanence et le renforcement d’un courant communiste révolutionnaire qui se bat pour la création d’un parti ouvrier révolutionnaire communiste et, à terme, pour la révolution sociale, le renversement de la bourgeoisie aux Antilles comme ailleurs.