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Comment la NSA est parvenue à écouter les présidents français
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
L'agence de renseignement américaine a écouté, entre 2006 et 2012, de nombreux responsables français, dont Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande.
Les Etats-Unis ont donc, par la voie de leur agence de renseignement NSA, écouté au moins trois présidents français successifs - Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Si les documents révélés par WikiLeaks, de concert avec "Libération" et Mediapart sont diserts sur le scandale, ils demeurent concis sur la technique utilisée pour l'écoute : "unconventional".
Cette nomenclature particulière désigne les opérations "non conventionnelles" pour l'interception des communications. Une note précise même "Foreign satellite", soit "satellite étranger". Concrètement, précise Mediapart, "cela signifie que l'interception téléphonique a été opérée par du matériel non américain".
Les regards se tournent, sans jamais aucune certitude, vers les antennes satellites allemandes. La presse allemande a révélé début mai que les services secrets allemands (BND) ont collaboré avec la NSA sur toute la période 2004 - 2015, afin d'espionner des intérêts économiques et politiques européens.
Les Allemands complices ?
Au début du mois de juin, "le Monde" a publié de nouveaux documents montrant que le BND a ainsi travaillé pour le compte de la NSA afin d'espionner la France. Via les Allemands, l'agence américaine a pu intercepter les flux de communications gérés par France Telecom et transitant par l'Allemagne, du moins de 2005 à 2008.
La pleine intégration de Deutsche Telekom dans le dispositif de surveillance des services secrets et de la NSA daterait du 1er mars 2004. Selon un protocole d'accord signé par le BND et le groupe de télécoms, Deutsche Telekom s'engage à intercepter, à l'insu des autres opérateurs tels que France Telecom, le flux massif de données de communications transitant sur son territoire. Un membre des services secrets allemands a expliqué, en décembre 2014, aux députés allemands comment fonctionne cette interception :
Les routes sont électriques ou de fibres optiques, cela veut dire qu'une bretelle de dérivation est installée [...] Une partie continue vers l'opérateur, [...] une autre partie va au BND."
La NSA aurait alors fourni aux services secrets allemands des listings d'adresses e-mail et de numéros de portables à espionner en Europe, sous couvert de lutte contre le terrorisme.
"Le Monde" raconte ainsi qu'à partir de 2005, l'ensemble du trafic intercepté est renvoyé vers un centre d'interceptions du BND installé à Bad Aibling, en Bavière. "Dans cette base, les opérateurs allemands travaillent aux côtés d'employés de la NSA [...] Tous ont conscience de la nature des cibles américaines", poursuit le quotidien.
51 Français espionnés ?
Selon le député vert autrichien Peter Pilz, à l'origine des révélations à la presse allemande, 256 "lignes de transit" à travers l'Allemagne, dont 51 venant de France, ont été placées sur une "liste de priorité" à écouter.
WikiLeaks a ainsi obtenu une base de données de ces personnes surveillées, désignées comme "sélecteurs" par la NSA. Un extrait est publié sur son site. On y voit comment l'agence américaine mentionne des numéros de téléphone (fixes ou mobiles) pour désigner des cibles, motivant
Extrait des numéros de téléphone espionnés (Capture d'écran WikiLeaks)
Dans cette liste qui daterait de 2010, "Libération" dit avoir identifié les numéros de portable de Nicolas Sarkozy, des secrétaires d'Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet et au Commerce Pierre Lellouche, du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, du conseiller diplomatique Jean-David Levitte et du porte-parole du ministère des Affaires étrangères Bernard Valero.
Une enquête parlementaire a été ouverte outre-Rhin. Plusieurs pays, comme la Belgique, les Pays-Bas ou l'Autriche, ont déposé plainte, mais la France n'a (pour l'instant) pas bougé. François Hollande a assuré à Berlin faire "confiance" aux instances allemandes pour "établir la réalité des faits" dans cette affaire.
Pour ce qui est notre coopération en matière de renseignements, surtout en cette période, où il y a des menaces qui sont très sérieuses, elle est entière et elle est fondée également sur la confiance", a ajouté le chef de l'Etat.
Une posture bien différente de la Belgique. "S'il devait apparaître que les informations faisant état de pratiques d'écoutes à grande échelle [du BND étaient] correctes, [l'Allemagne devra] fournir des explications", avait déclaré le ministre belge des Télécoms, Alexander De Croo.
L'ambassade américaine espionne ?
Au-delà des antennes allemandes, la NSA se serait également appuyée sur une autre entité pour espionner les présidents français : son ambassade à Paris. "Libération" relève que l'ambassade des Etats-Unis est "idéalement située à quelques centaines de mètres de l'Elysée, des ministères de l'Intérieur, de la Justice, du ministère des Affaires étrangères, de la Défense, de l'Assemblée nationale, et de plusieurs autres ambassades".
Seulement, comme l'a révélé "Der Spiegel", la NSA a installé une unité d'écoutes - baptisée Special Collection Service, ou SCS - sur le toit de l'ambassade américaine à Berlin afin d'écouter les téléphones portables de plusieurs responsables allemands, la chancelière Angela Merkel en tête. Toujours selon "Der Spiegel", le SCS serait présent dans 80 villes, dont 19 capitales européennes.
Le SCS cacherait son matériel d'écoute à Paris au dernier étage de l'ambassade des Etats-Unis. L'information a déjà été pointée par le blog Zone d'intérêt. Sur la foi de photo stellites, il affirme que la station d'espionnage des communications est recouverte d'une bâche spéciale laissant passer les signaux électromagnétiques. Celle-ci a été peinte en trompe-l'œil afin de la dissimuler.
Le toit de l'ambassade des Etats-Unis à Paris (Capture d'écran Zone d'intérêt)
Sur la liste des numéros de téléphones espionnés par WikiLeaks figure la mention "S2C32", soit l'entité de la NSA chargée de la surveillance des pays européens. C'est celle-ci qui a mis sur écoute le portable d'Angela Merkel, vraisemblablement depuis le toit de l'ambassade américaine à Berlin. Difficile pour autant d'être certain que les présidents français ont été écoutés avec le même mode opératoire.
Boris Manenti