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Syriza Paris s’oppose à l’accord Merkel/Hollande/Tsipras
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Paris, 14 juillet 2015
Le déroulement des cinq mois de négociations du gouvernement grec révèle de la manière la plus claire que les créanciers n’ont pas pour objectif, ni n’accepteraient un « compromis honorable, mutuellement utile ». A la suite de chaque recul du gouvernement par rapport à ses promesses électorales et ses déclarations de programme, les « institutions » ont éxigé de nouvelles concessions sévères, en imposant la perpétuation sans relâche d’une politique néolibérale absurde, avec le démantèlement des rapports salariaux, la suppression des droits démocratiques, le pillage et la soumission du peuple grec, poussé au désespoir.
L’UE, le FMI et la BCE ont une stratégie commune claire en dépit de leurs dissensions partielles. Leur préoccupation n’est pas d’obtenir des chiffres budgétaires, mais de ne pas autoriser l’unique gouvernement en Europe dont le tronc est un parti de Gauche d’appliquer la politique pour laquelle il a gagné les élections du 25 janvier. C’est de ne permettre à aucun peuple de clamer NON, à l’instar du NON du 5 juillet du peuple grec. C’est pour cela qu’ils ont orchestré la fermeture des banques en Grèce. Leur souci est d’interdire aux peuples d’Europe de refuser la dictature de la Troïka car, dans ce cas, leur pouvoir et les privilèges de ceux qu’ils représentent vraiment, de l’oligarchie européenne, seraient mis en péril. La persévérance des créanciers pour obtenir la signature d’un nouveau mémorandum de soumission et d’humiliation démontre exactement cela, au-delà même des projets de domination économique de certains pays. Par conséquent ils s’efforcent, ou bien d’entrainer le gouvernement grec dans le compromis avec le système, ou de le contraindre à la soumission, de l’isoler des mouvements sociaux, de la base de la Gauche et du peuple qui lui a accordé sa confiance.
Placés sur ce carrefour critique, celui où se trouve le gouvernement qui a été élu pour réaliser les espoirs et les revendications du peuple grec, mais aussi de toute la Gauche européenne, nous devons clamer haut et fort NON ! PAS UN SEUL PAS EN ARRIERE !
Il faut d’ores et déjà changer vraiment de stratégie. Ceci signifie :
Aucune concession aux exigences des « partenaires » sur le droit du travail, la protection sociale, les privatisations, la fiscalité.
Application immédiate de l’ensemble du programme de Thessalonique, qui est notre contrat avec le peuple grec et la substance des déclarations de programme du gouvernement. Réalisation immédiate des déclarations de programme, votées majoritairement par le Parlement après la constitution du gouvernement. Que le message clair du peuple grec, qui a catégoriquement rejeté au référendum récent toute forme de mémorandum, ne soit pas mésinterprété.
Que l’accord du 13 juillet reste lettre morte et qu’il soit invalidé. Aucune mesure contraire aux aspirations du peuple ; des mesures immédiates pour le soulagement du peuple et la relance de l’économie grecque, aux antipodes des politiques exercées.
Dans la mesure où les partenaires-usuriers insistent au chantage, en se servant comme armes de la menace aux liquidités du système bancaire et de la sortie de l’euro, que la réponse soit « aucun sacrifice pour l’euro », conformément à la position de SYRIZA, adoptée lors de son Congrès. Pour cette raison, en étant prêts à toute éventualité, nous demandons au gouvernement d’élaborer immédiatement un programme de sortie organisée de l’euro, pour le cas où nos « partenaires » nous imposeraient une telle sortie, et qu’il soit expliqué de manière circonstanciée, à travers les organisations du parti, aux acteurs sociaux et au peuple. Entre deux choix, subvenir aux besoins de la société et payer les créanciers, choisissons le premier.
Celle-ci est l’unique voie compatible avec les intérêts des classes travailleuses. Celle-ci est même la position attendue par la Gauche française et les mouvements. C’est à partir d’une telle position que pourront s’inspirer les travailleuses et travailleurs de l’Europe entière dans leurs luttes ! Parce que le gouvernement de SYRIZA est devenu aujourd’hui le point de référence du mouvement ouvrier en Europe. Il s’est battu comme aucun gouvernement précédent pour revendiquer les droits démocratiques du peuple. Ce gouvernement a subi des chantages pour consentir à un accord-prison qui ne correspond pas au mandat populaire ; il continuera à subir des chantages pour appliquer des mesures d’une agressivité croissante à l’égard des aspirations populaires.
La section locale de SYRIZA à Paris ne soutient pas un programme d’austérité, de dérégulations néolibérales et de privatisations qui, s’il était accepté par les « institutions » et appliqué dans la réalité, intensifierait le cercle vicieux de la récession, de la pauvreté, du malheur.
Le pays aura un lendemain si tous ensemble nous reléguons au passé l’euro-néocolonialisme, si la Grèce, souveraine et indépendante, trace – sans nouvelles mesures d’austérité, avec des liquidités suffisantes et un effacement drastique de la dette – un chemin nouveau de reconstruction de sa base productive dans un sens progressiste, de son économie, de sa société. Nous appelons le gouvernement grec de se retirer maintenant de cette négociation piégée.
Redressons-nous et clamons encore une fois NON face aux maîtres-chanteurs.
Le peuple grec a la force de se dresser sur ses jambes comme dans le passé contre les maîtres-chanteurs et les assassins économiques.
La section locale de SYRIZA à Paris participe activement au mouvement de solidarité, qui se développe en France, envers le peuple grec, pour la réussite de ce combat historique commencé en Grèce, pour le détricotage de l’austérité en Europe et de toute politique néolibérale contraire aux aspirations populaires.
Enfin, nous demandons la convocation de tous les organes représentatifs du parti, conformément à ce qui est prévu par ses statuts pour des circonstances exceptionnelles, afin que soient débattues toutes ces questions évoquées (et les autres importantes qui entre temps pourraient apparaitre) et que des décisions soient prises selon les principes de la Démocratie dans le parti.
Le bureau de coordination de la section locale de SYRIZA à Paris ; le texte a également bénéficié des contributions d’autres membres de la section
Traduction: Emmanuel Kosadinos