[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Attentat de LyondellBasell : communiqué de la FNIC-CGT

syndicalisme

Lien publiée le 20 juillet 2015

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://ouvalacgt.over-blog.com/2015/07/attentat-a-lyondellbasell-communique-de-la-fnic-cgt.html?utm_source=flux&utm_medium=flux-rss&utm_campaign=politics

Le syndicat de la raffinerie et la fédération ont publié un communiqué le 16 juillet, qui mérite de s’y arrêter (nous le reproduisons en entier ci-dessous).

Tout d’abord il souligne que le principal risque des sites industriels n’est pas les attentats, mais le risque industriel lui-même. Ouf, voilà qui fait du bien à entendre, et les victimes (salariées ou de voisinage) de l’explosion de l’usine AZF à Toulouse en 2001 s’en souviennent encore (tous les articles de ce blog sur AZF, ICI). De Seveso (rappelé dans l’article) à AZF en passant par Bhopal et les accidents nucléaires (Tchernobyl, Fukushima…), c’est bien le modèle industriel lui-même qui crée les risques majeurs sur ces sites…

D’ailleurs, le communiqué devrait aller plus loin encore : le meilleur moyen d’éviter les accidents industriels (comme tous les accidents) étant la prévention, la suppression les causes, ne faut-il pas s’interroger spécifiquement mais radicalement sur la disparition des sites Seveso ? C’est-à-dire la modification des procédés de production pour faire disparaître le risque lui-même ?

  • Que penser de ces gigantesques sites de stockages de produits à risque ? A l’heure des flux tendus dans l’industrie, ne peut-on imaginer des procédés productifs sans stockage ? Aujourd’hui, des énergies considérables sont dépensées pour dépolluer de tels sites…
  • Que penser même de la nature des produits stockés ? A quoi servent-ils ? A quels produits, quelle industrie, pour quelle utilité sociale ? Nous ignorons tout de la nature des produits en cause, mais on est en droit de se poser la question quand on voit la destination finale de la production… C’est toute l’interrogation autour des produits de la pétrochimie qui est ici posée.

Car aujourd’hui, dans tous les cas, c’est le profit capitaliste qui règne et qui décide, au mépris de la sécurité et de l’utilité véritable au service de la population… Une production sûre pour les travailleurs et la population, préservant au mieux la nature, devrait obéir à des règles et des principes totalement nouveaux et différents.

Dans un deuxième temps, le communiqué met en cause de manière assez radicale la sous-traitance, massive dans ce secteur de la pétrochimie, comme dans le nucléaire d’ailleurs. Et là encore on applaudit des deux mains. Après un développement massif de cette forme de précarité dans les années 1990/2000, souvent silencieux faute de réaction des syndicats, l’heure est à la prise de conscience des divisions qu’elle provoque parmi les travailleurs et des risques qu’elle introduit dans la production elle-même. (tous les articles de ce blog sur la sous-traitance, ICI).

Dans l’automobile (embauche des intérimaires, les plus touchés par les accidents du travail), dans le nucléaire, dans l’hôtellerie, des camarades de la CGT ont repris le combat d’abord pour l’égalité des droits entre précaires et fixes, ensuite pour la ré-internalisation des activités sous-traitées.
Malheureusement, le communiqué s’arrête en chemin et prend même une fausse piste : demander à ce que ce soient les CHSCT qui déterminent ce qui doit être sous-traité et ce qui ne doit pas l’être, c’est d’une part valider le principe (alors qu’on reconnaît que c’est un risque majeur), et d'autre part mettre le doigt dans l’engrenage de la cogestion capitaliste (imaginez FO, la CFDT et même certains syndicats CGT là-dedans…). La règle revendicative, ce doit être « Non à la sous-traitance, ré-internalisation ».

Il n’y a pas à juger de « l’activité organique de l’entreprise » (on est en plein dans la gestion capitaliste, ce n’est vraiment pas notre problème) mais de l’unité du collectif des travailleurs sur un même site de travail !

Le communiqué du syndicat du site et de la FNIC pointe des réflexions syndicales nouvelles et intéressantes. Mais attention à ne pas se laisser entraîner sur des fausses pistes !