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Interdire le Flash-Ball? "Hors de question" répondent les policiers
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le défenseur des droits, Jacques Toubon, a préconisé l'interdiction de l'utilisation du Flash-Ball par les policiers, qu'il juge trop dangereux. Une préconisation qui passe mal auprès des policiers, qui ne s'imagine plus intervenir sans cette arme non létale.
Il faut interdire l'utilisation du Flash-Ball par les forces de l'ordre lors de manifestation publique. C'est l'avis tranché rendu lundi par le défenseur des droits, Jacques Toubon, pour qui cette arme non létale peut causer de graves lésions. Il demande également une suspension générale de son usage quel que soit le contexte, que ce soit par les policiers, les gendarmes ou l'administration pénitentiaire. Une suspension le temps que les précautions d'emploi du Flash-Ball soient redéfinies.
"On attend quoi pour interdire cette arme ?"
Depuis 2013, le défenseur des droits a été saisi d'au moins huit dossiers concernant des blessures graves ou des infirmités permanentes liées à un tir de Flash-Ball. Huit si on ajoute le cas d'Amine, adolescent de 14 ans gravement blessé aux testicules après un tir de Flash-Ball, la semaine dernière à Argenteuil (Val d'Oise). "On attend quoi pour interdire cette arme ?", interroge le père d'Amine sur RMC. Il demande au ministère de l'Intérieur de suivre la recommandation du défenseur des droits et d'interdire le Flash-Ball. "Pour moi c'est de la folie d'utiliser une arme avec une telle puissance. Je ne vous raconte pas la force de l'impact sur Amine. Il l'a mis à terre de façon la plus violente possible. Il a été touché au bas ventre, testicule éclaté, du sang au niveau de l'aine, une opération de trois heures… ce n'est pas bénin".
"Le but n'est pas de vous faire une caresse"
"Le but de ce projectile ce n'est pas de vous faire une caresse", reconnaît Christophe Ragondet, délégué départemental du Val-de-Marne pour le syndicat de police Alliance. "Je ne conteste pas le fait qu'il y ait eu des blessures, mais on parle bien d'une arme non létale (qui ne tue pas, NDR) et jusqu’à preuve du contraire il n'y a pas eu de mort", rétorque le policier. "Maintenant j'invite des gens à venir voir comment se passent régulièrement les interpellations avec des personnes qui ont décidé de ne pas se laisser interpeller". "La semaine dernière j'ai eu trois guet-apens dans le Val-de-Marne contre des collègues de la Bac qui ont pu s'en sortir parce qu'ils avaient des (Flash-Ball), raconte-t-il. Mais demain ils feront comment ? Parce que les véhicules ont été caillassés et détruits".
"Comment on va faire sans ?"
"Pour nous hors de question de nous passer du Flash-Ball", insiste Nicolas Comte, secrétaire général adjoint du syndicat de police Unité SGP-Police FO, invité ce mercredi de Bourdin Direct. "Le problème c'est que le défenseur des droits ne nous explique pas comment on va faire sans. On va se défendre avec les poings ? On utilise un automatique 9 mm ? Les armes alternatives ne sont pas nombreuses", ajoute-t-il. Il l'assure: "Si on n'utilise pas le Flash-Ball on est au contact direct, au contact physique, et c'est beaucoup plus difficile et dangereux pour nos collègues". Il n'imagine pas que les policiers n'aient que leur arme individuelle à disposition pour se défendre. "Je ne pense pas que la situation soit améliorée avec ça", estime Nicolas Comte.