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Le FMI pousse le Portugal à accélérer ses réformes

international Portugal

Lien publiée le 11 août 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Pour l'institution internationale, la reprise économique du pays est encore fragile et nécessiterait de nouvelles coupes budgétaires

Le Fonds monétaire international (FMI) s'est rappelé aux bons souvenirs des Portugais à quelques mois des élections législatives qui auront lieu le 4  octobre. Dans un rapport publié le 6  août, il se félicite de l'amélioration des indicateurs économiques du pays mais émet des réserves sur l'endettement du Portugal et appelle à de nouvelles réformes, laissant entendre que l'actuelle reprise reste fragile.

"  Les efforts pour réformer le marché du travail et améliorer l'efficacité du secteur public semblent être au point mort,  " regrette le FMI, qui défend "  un plus ample ajustement budgétaire  ", en particulier dans la santé publique et les retraites, pourtant déjà largement mises à contribution par les précédentes politiques d'austérité.

Faisant référence au prochain scrutin, le FMI prévient qu'"  il sera essentiel de redonner de l'élan aux réformes lorsqu'un gouvernement nouvellement élu sera formé.  " Objectif  : conserver la confiance des marchés. "  Il est essentiel de maintenir la crédibilité pour assurer des conditions de financement favorables  ", ajoute l'ancien bailleur de fonds du Portugal.

Cela fait plus d'un an qu'a pris fin le plan de sauvetage du pays. Entre 2010 et 2014, il avait été placé sous assistance par la "  troïka  " – FMI, Banque centrale européenne (BCE) et Commission de Bruxelles –, qui lui avait injecté 78  milliards d'euros de fonds en échange d'un sévère plan de rigueur. Considéré depuis comme le bon élève de l'Europe, Lisbonne était posé en exemple par l'Allemagne, la Commission européenne ou le FMI face à une Grèce refusant de mettre en œuvre des mesures d'austérité.

La dette publique s'envole

Non seulement le Portugal a renoué avec la croissance – son produit intérieur brut (PIB) a  progressé de 0,9  % en  2014 –, mais le taux de chômage s'est réduit à grande vitesse, passant de 17,5  % des actifs début 2013, à 11,9  % au deuxième trimestre 2015. Le déficit budgétaire a été diminué de plus de la moitié, chutant de 11,2  % du PIB en  2010 à 4,5  % en  2014. Les exportations ont bondi, le tourisme tire l'économie et les investissements repartent. Mais malgré ces bons résultats, le pays reste fragile, comme le laissait entendre l'ancien ministre grec de l'économie Yanis Varoufakis, lorsqu'il prédisait une contagion au Portugal en cas de sortie de la Grèce de la zone euro.

Ces dernières années, la dette publique a explosé, passant de 83,6  % du PIB en  2010 à  130,2  % en  2014. Si l'on y ajoute la dette des entreprises publiques et privées et celle des familles, le montant total de l'endettement de l'économie portugaise s'élève à 402  % du PIB. Or, avec une croissance de 1,6  % prévue en  2015 et d'à peine plus en  2016 et 2017, il sera difficile de résorber ce passif qui laisse planer une menace sur l'économie.

La chute de la Banque Espirito Santo en  2014, après des soupçons de fraude, a déjà fait craindre une rechute, Lisbonne ayant dû injecter 4,9  milliards d'euros dans cette institution qui fut la première banque du pays.

D'autre part, les mesures d'austérité du gouvernement de centre droit de Pedro Passos Cœlho ont asphyxié la classe moyenne, dont le pouvoir d'achat a été réduit. La pression fiscale est passée en quatre ans de 33,4  % à 37,1  % du revenu brut, la TVA a augmenté à 23  %. Les primes des fonctionnaires et des retraités ont été supprimés. Plus généralement, les salaires ont baissé. Et l'emploi créé est souvent précaire. L'opposition socialiste a d'ailleurs accusé l'exécutif de "  donner l'illusion  " de créer des emplois, notamment en finançant des stages de courte durée.

Après quatre ans d'austérité et de sacrifices, le résultat peut apparaître décevant alors que derrière la vigueur de la reprise interviennent un certain nombre de facteurs conjoncturels – comme la faiblesse de l'euro ou du prix du pétrole – et extérieurs – l'intervention en  2012 de la BCE sur le marché de la dette, permettant une baisse des taux et un regain de confiance des investisseurs.

Le 4  octobre, il n'est pas dit que les Portugais plébiscitent la mise en œuvre de nouvelles réformes, comme celles préconisées par le FMI. Les sondages placent pour le moment le Parti socialiste en tête, mais sans majorité absolue.