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Grèce: Mélenchon rompt avec Tsípras
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
RÉCIT
Depuis la signature de l'accord avec les créanciers, le leader du Front de gauche prend ses distances avec l'idole grecque et se rapproche de l'aile gauche de Syriza, qui a fait scission.
La fin de l’idylle entre Tsípras et Mélenchon ? Depuis la signature de l’accord pour un troisième plan d’aide – et les mesures d’austérité qui vont avec – le chef de file du Parti de gauche prend ses distances avec le Premier ministre grec. Ce lundi après-midi, le député européen, en compagnie des deux coordinateurs politiques du PG (Eric Coquerel et Danielle Simonnet), a tenu une une visio-conférence avec Panayótis Lafazánis, responsable du tout nouveau parti grec Unité populaire, composé de vingt-cinq anciens députés de l’aile gauche de Syriza qui ont fait scission. Issus de treize organisations de la gauche radicale grecque, ils sont opposés au troisième plan de renflouement financier de la Grèce approuvé par la Vouli (le Parlement grec), le 14 août dernier.
«Nous nous sommes parlés à leur demande, ils souhaitaient nous expliquer leur situation dans leur «front anti-mémorandum», précise à l'issue de la réunion Eric Coquerel. Ils portent la question du programme originel de Syriza, et nous allons les soutenir pour les prochaines élections.» Mais il tient à préciser: «Ce n’est pas un discrédit sur Tsipras»
Pourtant le responsable d'Unité populaire, Panayótis Lafazánis, est particulièrement remonté contre Aléxis Tsípras. Il l'accuse d’avoir décidé«l’organisation d’élections anticipées, ce qui est antidémocratique» et d’avoir flanché devant la pression des créanciers. «Qui gouverne la Grèce, [Jean-Claude] Juncker [président de la Commission européenne, ndlr] ou [Angela] Merkel [la chancelière allemande] ?», a-t-il lancé lors d'une conférence de presse le 21 août.
«INDÉPENDANTISME FRANÇAIS»
Dans une interview à Sud-Ouest, parue vendredi, Jean-Luc Mélenchon reproche également à Tsípras d’avoir cédé face aux créanciers : «On vote, c’est bien. La voix du peuple est toujours la solution aux problèmes d’un pays. Mais encore faut-il respecter ses décisions. Les Grecs ont voté non au plan européen, et Tsipras l’a pourtant signé.» Parlant désormais ouvertement de «souveraineté nationale» ou «d’indépendantisme français»face à l’euro, Jean-Luc Mélenchon a également rencontré dimanche, la nouvelle idole de la gauche contestataire, Yánis Varoufákis. Avant que ce dernier ne rejoigne Arnaud Montebourg pour la Fête de la rose à Frangy, ils ont évoqué la tenue d’une conférence européenne du «Plan B», c’est-à-dire une sortie de l’euro en cas d’échec des négociations pour changer la politique européenne.
Le ministre grec démissionnaire critique désormais ouvertement Aléxis Tsípras. Mais dimanche, lors de la Fête de la rose, Yánis Varoufákis a déclaré qu’il ne rejoindrait pas le parti Unité populaire pour les élections législatives prévues le 20 septembre : «Nous partageons de nombreuses similitudes et sympathies. Je les apprécie et je pense qu’ils me veulent avec eux. Mais sur le plan politique, nous sommes éloignés. Ce ne serait pas une combinaison judicieuse.»