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Grenoble : grève des ATSEM pour la rentrée

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Lien publiée le 1 septembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://communismeouvrier.wordpress.com/2015/09/01/grenoble-greve-des-atsem-pour-la-rentree/

Place Gre’net, 1 septembre 2015 :

Manque de postes d’Atsem, heures d’entretien en baisse, remplacements de personnels moins rapides et donc dégradation du service public… Tel est le constat fait par un certain nombre d’agents et par l’intersyndicale de la ville de Grenoble, qui appelle à une grève reconductible du personnel municipal des écoles à compter de ce mardi 1er septembre.

C’est la rentrée ! Alors que les enfants des classes maternelles et élémentaires sont de retour, les personnels municipaux de Grenoble sont appelés à la grève et à se rendre ce mardi 1er septembre sur le parvis de l’Hôtel de ville.

Un avis de grève cosigné par la CFDT, la CGT, FO, Solidaires sud, ainsi que la CFTC. L’intersyndicale attend ainsi une forte mobilisation :

« Il ne s’agit pas de défendre des intérêts individuels mais le Service public et l’avenir des enfants », souligne un syndicaliste de la CGT.

Large appel à la grève

Les syndicats et un certain nombre d’agents dénoncent un sous-effectif général du personnel dans les écoles, entraînant de leur avis une dégradation de la qualité du service public. Tous les agents sont donc a priori concernés par la grève : les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem), les agents d’entretien, ainsi que les animateurs du périscolaire.

Si les revendications ne datent pas d’hier, le conflit a vraiment démarré en mai. « Nous avons rencontré les syndicats et nous avons fait des propositions qui seront dans notre Plan école, prochainement voté », assure Fabien Malbet, adjoint délégué à l’école et au patrimoine scolaire. Malgré tout, une grève reconductible aura bien lieu. Pour ce premier jour de rentrée, la Ville a préféré annuler le service de restauration au vu des forts risques de perturbations.

18 postes d’Atsem “manquants”

Première pomme de discorde : le « non-respect de l’engagement fait pour la rentrée 2015 d’avoir un Atsem par classe », indique l’intersyndicale dans son tract. De quel engagement parle-t-elle ? De celui pris en 2012 par la majorité de Michel Destot.

Cette dernière avait lancé un plan sur trois ans prévoyant de créer des nouveaux postes d’Atsem, avec l’objectif que chaque classe de maternelle de Grenoble ait “son” Atsem. L’échéance arrivait à la rentrée 2015. L’ancienne municipalité avait prévu un effort de création d’une quarantaine de postes pour atteindre cet objectif. Elle en a finalement créé moitié moins.

La majorité d’Eric Piolle a également ouvert vingt postes : neuf à la rentrée 2014 et onze pour celle de 2015. Restent dix-huit classes sans Atsem, car « dix-huit nouvelles classes ont été ouvertes entre temps, du fait de la démographie scolaire dynamique que l’ancienne majorité n’avait pas prévue », tacle Fabien Malbet. « Ce qui est clair, c’est que le budget Éducation Jeunesse est bien une priorité pour notre majorité. C’est le seul budget qui augmente alors que l’on avait prévu une masse salariale constante ».

Un Atsem par classe : possible ou pas ?

Pour Fabien Malbet, il est budgétairement impossible de créer davantage de postes pour cette rentrée. Et l’adjoint de rappeler les réductions drastiques de dotations de l’État. Au passage, il souligne aussi que, dans la fonction territoriale, les Atsem ne sont pas affectés “par classe” mais que cette catégorie de personnels s’organise en équipe. « Les grandes sections de maternelle n’ont pas besoin forcément d’un Atsem à temps complet. »

Alain Ziegler, syndicaliste à la CGT, pense au contraire qu’un Atsem par classe est tout à fait souhaitable et possible : « D’autres villes y parviennent. Ce ne sont pas des élucubrations de syndicalistes. C’est la collectivité éducative qui recommande un Atsem par classe. La municipalité de Grenoble ne peut se défausser sur l’État. C’est elle qui décide de son budget et fait donc ce choix. »

Fabien Malbet se veut pourtant rassurant : « On n’a pas abandonné l’objectif d’un poste d’Atsem par classe. Petit à petit, on va combler l’écart. C’est ce que l’on a expliqué aux représentants syndicaux.

D’ici 2020, cinquante classes – dont plusieurs en primaire – auront été créées par la Ville. Il y aura donc nécessairement des créations de postes ». Cet engagement serait-il de nature à apaiser la colère des syndicats ? Apparemment pas…

Des Atsem « moins bien remplacés »

Deuxième pomme de discorde qui motive la grève de cette rentrée : « la baisse du taux de remplacement des Atsem ». Comprendre par là que, dans les écoles ayant désormais autant d’agents que de classes, le remplacement d’un Atsem en arrêt maladie se fera moins rapidement.

« Nous avons bien discuté de ce point avec les syndicats : ça s’appelle un peu de bon sens ! On préfère mettre des Atsem à temps plein, le maximum de l’année, et avoir un protocole de remplacement qui soit réduit sur ces écoles-là ! », estime Fabien Malbet. En revanche, le « protocole de remplacement » reste toujours aussi rapide, c’est-à-dire sous 48 heures maximum – souvent bien moins dans les faits – pour les écoles n’ayant pas un Atsem par classe.

Ménage « allégé » dans les écoles

Autre mauvaise nouvelle, selon les syndicats : le nombre total des heures de ménage dans les écoles baisse à compter de cette rentrée. La Ville fera moins souvent appel aux personnels non titulaires. En contrepartie, elle demande aux agents d’entretien de nettoyer « de manière plus rationnelle ».

« On nous dit que les écoles n’ont pas vocation à être aussi bien nettoyées que les hôpitaux. La Ville assume la dégradation de l’accueil dans les écoles ! », s’insurge Alain Ziegler qui n’en revient pas, « alors que les enfants traînent partout dans les salles de classe ». Fabien Malbet se justifie : « Le protocole de nettoyage était de très haut niveau. On l’allège. S’il y a des retours de la part des usagers, que les agents nous les fassent remonter : nous assumerons nos choix auprès des personnes ».

Pour faciliter le confort des enfants, des usagers et le travail de l’entretien par les agents dédiés, la Ville s’engage néanmoins à poursuivre la rénovation des écoles anciennes, au moins à la même hauteur que cette année.

Dans l’esprit, toujours, de rationaliser les dépenses, le remplacement des agents d’entretien absents sera également moins rapide. Il faudra ainsi attendre au moins huit jours d’absence avant qu’il y ait remplacement. « Ce sont les autres agents qui comblent le vide. L’emploi qu’on précarise… », dénonce le syndicaliste.