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Grèce : tension extrême
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
En ce moment, des ministères sont occupés, les manifs sont continues (mais, toujours pas unitaires).
Un syndicat des flics vient de mettre à prix la tête des membres de la Troika (pour un euro car "ca vaut pas plus") et menace des les... arrêter...
ATHENES (Reuters) - Les salariés grecs ont entamé vendredi une grève générale de 48 heures pour dénoncer l'austérité réclamée par les créanciers d'Athènes pour renflouer le pays au bord de la faillite.
Les trois partis de la coalition gouvernementale ont entériné jeudi, après d'âpres tractations, un nouveau plan de rigueur mais l'Eurogroupe a réclamé dans la soirée des garanties supplémentaires sur la mise en oeuvre de ces mesures. Les ministres des Finances de la zone euro exigent dès ce week-end un vote de soutien du parlement au plan d'austérité et 325 millions d'euros d'économies d'ici à mercredi prochain.
Pour de nombreux Grecs, appauvris par cinq années consécutives de récession, dans un pays où le chômage touche un actif sur cinq, où les magasins ferment les uns après les autres, ces nouvelles mesures d'austérité sont la goutte d'eau de trop.
Sur la place Syntagma, au coeur d'Athènes, face au parlement, des manifestants se sont rassemblés vendredi aux cris de "Non aux licenciements! Non aux baisses de salaires! Ne vous résignez pas. Résistez!"
Trois jours après un mouvement social similaire, la grève de vendredi paralyse les transports publics et maritimes.
Les médecins hospitaliers, les enseignants, les employés de banques participent au mouvement lancé à l'appel des deux grandes centrales syndicales grecques, l'Adedy (fonctionnaires) et la GSEE (privé).
Le trafic aérien n'est pas affecté, selon un responsable aéroportuaire.
"PIERRE TOMBALE"
Dans un communiqué, l'Adedy a qualifié de "pierre tombale" de la société grecque le nouveau plan d'austérité entériné par les chefs des trois partis de la coalition gouvernementale - Nouvelle Démocratie (droite), Pasok (socialiste) et LAOS (extrême droite) - en accord avec le gouvernement de Lucas Papadémos et l'Union européenne et le FMI.
"Il est temps pour le peuple de faire entendre sa voix", ajoute la centrale qui représente, avec la GSEE, quelque deux millions de salariés, la moitié de la population active.
Confrontés à la perspective d'élections législatives en avril, les dirigeants des trois partis ont accepté avec grande réticence et sous la contrainte les nouvelles mesures de rigueur prônées par les bailleurs de fonds.
Parmi celles-ci figure une baisse de 22% du salaire minimum.
Le gouvernement Papadémos, qui doit se réunir vendredi en fin de matinée, se serait également engagé à trouver 13 milliards d'euros entre 2012 et 2015, par le biais de coupes budgétaires et de nouvelles recettes, soit près du double des sept milliards initialement promis.
La Grèce doit rembourser 14,5 milliards d'euros d'obligations d'Etat arrivant à échéance en mars et a besoin d'une nouvelle aide pour éviter un défaut de paiement.
Jean-Claude Juncker, le président de l'Eurogroupe, a prévenu qu'aucune aide ne serait déboursée sans garanties apportées par la classe politique grecque. Ce dont certains journaux d'Athènes ne s'offusquent pas.
"La crédibilité de la Grèce est nulle. C'est pour cette raison que la troïka (UE, FMI, Banque centrale européenne) demande des assurances écrites et le vote des lois d'application", écrit le quotidien financier Imerisia.
"C'est à nous de décider (...) si nous voulons continuer à faire partie de la zone euro."
Le leader du parti d'extrême droite grecque Laos, membre de la coalition gouvernementale grecque, Georges Karatzaferis, a annoncé vendredi qu'il ne voterait pas le programme de réformes demandé par les créanciers du pays UE et FMI en échange d'un nouveau prêt de sauvetage.
"Je ne peux pas voter" ce plan d'austérité qui "humilie le pays (...), il n'est pas sur la bonne voie", a déclaré M. Karatzaferis lors d'une conférence de presse, au lendemain de l'annonce par le gouvernement d'un accord des trois partis gouvernementaux (socialistes, droite et extrême-droite) sur ce plan.
"On nous a humilié, je ne tolère pas", a-t-il dit.
M. Karatzaféris n'a pas dit si les quatre membres du gouvernement appartenant au Laos allaient se retirer.
"Si le Premier ministre (Lucas Papademos) que je continue de soutenir veut mes ministre, je vais les laisser", a-t-il souligné.
Le plan des mesures de rigueur, dont le détail n'a pas encore été publié, doit être en principe voté au parlement dans la nuit de dimanche à lundi. La coalition gouvernementale dispose de 252 sièges, dont 16 du Laos, sur les 300 de l'ensemble des députés.