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Université d’été du FN : l’offensive anti-immigration de Marine Le Pen
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Point) Devant quelque 3 500 personnes, la présidente du Front national a réaffirmé que l'immigration n'était "pas une chance" mais un "fardeau".
Marine Le Pen a essayé de capitaliser sur le "fardeau" de l'immigration, au coeur d'une actualité brûlante, durant son discours de clôture de l'université d'été du FN àMarseille, où Jean-Marie Le Pen a finalement renoncé à se rendre. Devant environ 3 500 personnes, la présidente du Front national s'est livrée à une heure et quart de réquisitoire contre un "pouvoir honteusement laxiste", érigeant la crise migratoire comme numéro un des "gigantesques défis" que la France doit selon elle affronter. Elle a ainsi choisi de privilégier son discours national à celui de candidate aux régionales en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. "L'immigration n'est pas une chance, c'est un fardeau", a tranché Mme Le Pen, sous les "Dehors !" et les "Retournez dans vos pays !" de quelques partisans.
Les frontistes sont persuadés d'avoir l'assentiment des Français sur ces thèmes, alors que, d'après un sondage Odoxa publié dimanche, 55 % des Français estiment qu'il ne faut pas imiter l'Allemagne en assouplissant les conditions d'octroi du statut de réfugié aux migrants. "Notre pays n'a ni les moyens, ni l'envie, ni l'énergie d'être plus généreux avec la misère du monde", a assuré Mme Le Pen. Après avoir parlé d'école, d'agriculture ou de santé et dépeint une France au bord de l'effondrement, elle a consacré la moitié de son discours à dénoncer cette "submersion migratoire et la déstructuration avancée de l'identité nationale".
Ses partisans se sont levés pour l'ovationner lorsqu'elle a répété sa promesse de "mettre les islamistes à genoux", formulée la semaine passée. Face aux "irresponsables politiques" peuplant selon elle le PS et Les Républicains, la dirigeante d'extrême droite a une nouvelle fois promis qu'elle et son parti étaient "prêts à gouverner". Manuel Valls et Nicolas Sarkozy ont été comme à l'accoutumée deux de ses cibles favorites, mais aussi, fait plus rare, Alain Juppé. François Hollande était quant à lui pratiquement absent de son discours.
"Une page se tourne"
Tournée vers son objectif des régionales de décembre, où elle vise "quatre à cinq régions", Mme Le Pen n'a évoqué que deux fois, et en filigrane, l'ombre qui planait sur le week-end frontiste : celle de son père, qui avait annoncé sa venue, mais qui, finalement, a regardé le discours de sa fille depuis son hôtel. "L'heure n'est plus aux thématiques abstraites qui occupent les médias et intéressent vaguement les Français à l'heure du dîner", a dit celle qui s'est agacée tout le week-end des questions sur ce sujet. Dans une phrase à double sens, Mme Le Pen a aussi conclu son discours d'un solennel "Une page se tourne", ajoutant : "Au-delà même de notre pays, le monde est à la fin d'un cycle et les défis qui nous attendent sont sans commune mesure avec ceux que nos parents ont eu à relever."
En milieu de journée ont été annoncés à une assistance clairsemée, mais heureuse, les résultats d'un sondage Ifop pour la présidentielle 2017 dans lequel Mme Le Pen arrive en tête quelles que soient les configurations testées. Hors de l'enceinte du parc Chanot où se déroulait cette université d'été, des partisans de "Jean-Marie" ont passé une partie de la journée à l'attendre. Mais le "Menhir", qui a annoncé samedi le lancement d'un confus "Rassemblement bleu blanc rouge" (RBBR), a expliqué n'être pas venu car il ne "ferait que rendre service à Marine Le Pen en attirant l'attention sur elle". "L'opération de samedi est réussie, pourquoi la gâcher ?" s'interrogeait un de ses proches. Mme Le Pen avait pourtant opposé une fin de non-recevoir à ce RBBR, que son père espérait distinct du FN, mais associé à lui.
La crise familiale continue de s'enliser, dans l'attente d'un nouveau recours judiciaire de M. Le Pen, cette fois contre son exclusion. S'il semble irrémédiablement cassé avec sa fille, le fil n'est pas rompu avec sa petite-fille : Marion Maréchal-Le Pen, candidate aux régionales en Paca, s'est dite dimanche matin ouverte à des "discussions" sur l'intégration sur ses listes de proches de son grand-père, qui ont bruyamment protesté ces derniers mois contre leur mise à l'écart.