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Grèce: les néonazis d’Aube dorée tirent profit de l’éparpillement des voix
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) Le parti de la gauche radicale Syriza est arrivé en tête au scrutin du dimanche 20 septembre en Grèce. Avec 35,47 % des voix, il fait beaucoup mieux qu’annoncé par les sondages et fait entrer 145 députés au parlement. Les conservateurs de Nouvelle Démocratie (ND) suivent ensuite avec 28,09 % des voix et 75 députés.
Première leçon de ce scrutin : les Grecs ont choisi de reconduire un gouvernement dominé par la gauche radicale. Mais l’autre enseignement, c’est la fragmentation du paysage politique. Huit formations politiques vont siéger au parlement. Un phénomène dont l’ampleur n’avait pas été annoncée non plus par les sondages.
- Aube dorée, un parti néonazi sous pression judiciaire
En récoltant 6,99 % des voix, Aube dorée reste la troisième force politique du pays. Le parti néonazi compte désormais 18 députés au parlement soit un de plus que lors des dernières élections législatives, en janvier 2015. Malgré ses déboires judiciaires, Aube dorée dispose donc désormais d’un électorat stable. Sensible à la fois à sa rhétorique antimigrants mais aussi à son discours antiaustérité. Aube dorée est désormais la principale force opposée au mémorandum au sein du Parlement.
Aube dorée a été officiellement créée en 1992. Longtemps anecdotique, le parti a fait brutalement son entrée au Parlement dès 2012, avec 6,97 % des voix. Un choc pour la société grecque mais qui révèle, à l’époque, le désarroi des électeurs qui ne savent plus pour qui voter et qui favorisent les partis qu’ils jugent antisystème. Son discours se concentre sur les thématiques xénophobes, souverainistes et nationalistes. Son slogan principal : « La Grèce appartient aux Grecs. »
Le 18 septembre 2013, un militant d’Aube dorée poignarde à mort un militant antifasciste de 34 ans, Pavlos Fyssas. Il est arrêté et reconnaît les faits. Ce sera le début d’une longue enquête qui aboutit finalement à la mise en examen de plus de 70 membres ou sympathisants de la formation, dont la quasi-majorité de ses 17 députés, pour participation ou direction d’organisation criminelle. Le procès est en cours.
- Les Grecs indépendants, survivants du scrutin
Tous les sondages les donnaient battus, poussés hors du Parlement. Avec 3,69 % des voix, ils réussissent pourtant à y faire entrer 10 députés. Les Grecs indépendants (ANEL) redeviennent ainsi le partenaire de coalition de Syriza. Alexis Tsipras ne pouvait rêver de meilleur scénario que de retravailler avec Panos Kammenos, le leader d’ANEL, qui s’est montré durant les sept mois du précédent gouvernement un allié loyal et discipliné. Fondé en 2012 par Panos Kammenos, un dissident de Nouvelle Démocratie, ANEL est un parti très nationaliste, attaché à l’orthodoxie et hostile aux migrants. Une rhétorique mise en veilleuse durant cette campagne express.
- L’Union populaire, antieuro et grande perdante
L’Union populaire (ou LAE) est un mouvement politique, pas encore tout à fait officiellement un parti, lancé par des dissidents de Syriza, dont la fronde avait précipité les nouvelles élections. Créé il y a quelques semaines seulement, il est dirigé par Panagiotis Lafazanis, qui se fait désormais le chantre de la lutte contre l’austérité. Il incarne surtout une ligne antieuro, qui a de tout temps existé au sein de Syriza. Pour LAE, la Grèce doit sortir de la zone euro et retrouver une monnaie nationale.
La formation n’a pas réussi à dépasser le seuil de 3 % des voix nécessaires pour entrer au Parlement. D’un côté, cette ligne antieuro effraie la majorité de l’électorat grec très attaché à l’euro et à l’Europe. De l’autre, beaucoup des déçus de Syriza qui pensaient voter LAE ont choisi au tout dernier moment le vote utile. C’est-à-dire de continuer à soutenir Syriza afin de faire avant tout barrage à la droite.
- Le Pasok, marginalisé depuis la crise, limite la casse
Pour mettre le plus de chances de son coté, le Mouvement socialiste panhellénique (Pasok), laminé par la crise, s’est allié avec le petit parti de la Gauche démocrate (Dimar). Leur liste commune a récolté 6,28 % des voix, soit 17 députés au Parlement.
Le Pasok est aujourd’hui dirigé par Fofi Gennimata, la fille de Georges Gennimata, plusieurs fois ministre tout au long des années 1980 et 1990. Le Pasok est né le 3 septembre 1974, deux mois après la chute du régime des colonels (1967-1974). Son fondateur, Andréas Papandréou, était le fils de Georges Papandréou, qui, à la tête d’Enosi Kentrou (Union du centre), avait gagné les élections de 1965. Après la dictature, Andréas Papandréou rejette cet héritage et fonde le Pasok qui prend la tête du pays en 1981. C’est le début d’un long règne qui va durer près de quatre décennies, interrompu par quelques incursions de ND. C’est me fils d’Andréas, Georges Papandréou, premier ministre en 2009, qui révèle l’état réel des financesgrecques et entraîne le début de la crise.
Avec ce score, le Pasok, qui reste la principale victime de la recomposition du champ politique à l’œuvre en Grèce, a réussi son pari de se maintenir au Parlement et pourrait désormais choisir de soutenir le programme de Syriza, sans entrer au gouvernement.
- Le Parti communiste de Grèce conserve son noyau
Le Parti communiste de Grèce (KKE) a été fondé en 1918. Jusqu’en 1974, il fut un parti illégal et à ce titre nombre de ses militants ont été torturés en Grèce. Le KKE a joué un rôle important pendant la résistance contre les nazis et pendant la guerre civile qui a suivi la seconde guerre mondiale en Grèce. Jusqu’à très récemment et pendant la crise, le KKE a réussi à garder le noyau de ses électeurs presque entier, à 8 %. Il a remporté dimanche 5,55 % des voix et disposera donc de 15 députés dans le nouveau parlement.
- Revers pour To Potami, centriste et libéral
To Potami (« La Rivière ») est un parti centriste libéral, fondé en mars 2014 par Stavros Theodorakis, journaliste star de la chaîne télévisée Mega. Le parti a été créé avec l’ambition de se présenter aux élections européennes de 2014, et d’yincarner le centre proeuropéen de l’échiquier politique, dans un paysage fortement polarisé entre gauche et droite. Aux élections de janvier, To Potami avait rassemblé légèrement plus de 6 % des électeurs, se classant en quatrième position à quelques voix des néonazis d’Aube dorée. La formation espérait maintenir son score et se rêvait en partenaire de coalition. Finalement, elle n’a récolté que 4,09 % des voix et le nombre de ses députés tombe à 11.
To Potami paie peut être ainsi le prix de sa confusion. Car sa plateforme idéologique part un peu dans toutes les directions. Même si ce parti concentre de vrais talents venus de la société civile, il n’arrive pas à toucher les couches populaires de l’électorat qui l’associe à un parti proche du monde des affaires.
- L’Union du centre, la percée d’une formation inclassable
Cela fait plus de 20 ans que Vassilis Leventis tente d’entrer au Parlement. Il connaît aujourd’hui son moment de gloire. Avec 3,43 % des voix, il fait entrer 9 députés au Parlement. Un score qui symbolise à lui tout seul l’éparpillement des voix lors du scrutin et prouve à quel point les Grecs sont déboussolés. M. Leventis est un personnage longtemps raillé par le personnel politique grec et par les Grecs eux-mêmes pour ses interminables diatribes enflammées lancées depuis sa chaîne de télévision Kanali 67 dans les années 1990. Il visait à fairerevivre l’héritage de certaines grandes figures politiques du passé, telles que les premiers ministres Elefthérios Venizélos, Georges Papandréou et Alexandros Papanastasiou.