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Burkina: le général putschiste Diendéré accepte de remettre le pouvoir

international

Lien publiée le 23 septembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde) Dans la soirée de mardi 22 septembre, le général putschiste Gilbert Diendéré a affirmé que Michel Kafando, le président burkinabé destitué le 17 septembre, serait « remis en selle » mercredi. « Kafando, c’est déjà acté. Les chefs d’Etat [de la Cédéao] arrivent demain pour le remettre en selle », a annoncé le chef du régiment de sécurité présidentielle (RSP), précisant : « Théoriquement, c’est moi qui vais les accueillir demain, et Kafando les raccompagnera après. »

Michel Kafando, placé en résidence surveillée le 18 septembre, a été accueilli à la résidence de l’ambassadeur français à Ouagadougou lundi soir. Son premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, arrêté en même temps, a également recouvré la liberté avant l’aube mardi.

Accord signé entre loyalistes et putschistes

Quant à la question essentielle du désarmement du RSP, l’unité d’élite qui a mené le coup d’Etat, les signaux étaient encore contradictoires dans la nuit de mardi à mercredi. D’une part, un accord d’apaisement en cinq points a été signé dans la soirée entre armée burkinabée et les putschistes à Ouagadougou. Le RSP acceptant notamment d’être cantonné dans sa caserne, tandis que les forces loyalistes vont « reculer les troupes de 50 km ». Cependant, les militaires n’ont pas obtenu le désarmement du RSP comme ils le souhaitaient. Les deux parties ont présenté l’accord chez le Mogho Naba, roi des Mossis, autorité traditionnelle très respectée. Parmi les cinq points, le RSP s’engage aussi à « céder les postes de garde » qu’il occupe « dans la ville de Ouagadougou ». Les forces « loyalistes » ont, elles, promis de « garantir la sécurité du personnel [du RSP] et de leurs familles ».

D’autre part, le général Diendéré affirmait de son côté qu’il se conformerait à la décision de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et déposerait les armes : « La Cédéao a décidé qu’on soit cantonné. Ça veut dire le retour de tous nos hommes qui sont dehors en caserne, et de remettre l’armement dans les magasins. C’est une décision de la Cédéao. On n’y peut rien. »

A Abuja (Nigeria), la Cédéao a décidé, à l’issue d’un sommet mardi, d’envoyer, mercredi, une nouvelle médiation de chefs d’Etat au Burkina Faso pour « rétablir » dans ses fonctions le président renversé par le coup d’Etat.

Dans une rue désertée de Ouagadougou, le 22 septembre.

Calme et attente à Ouagadougou

Dans la journée, l’atmosphère dans la capitale burkinabée n’était pas à la veillée d’armes. D’après les envoyés du Monde sur place, plusieurs marchés ont ouvert dans l’après-midi et la circulation a repris, puis la ville s’est progressivement vidée. La place de la Révolution, épicentre de la contestation qui a conduit au départ de Blaise Compaoré en octobre 2014, avait été vidée sans incident par l’armée en milieu de journée, après avoir été investie par des centaines de personnes venues soutenir et encourager les soldats loyalistes.

Une partie de la population a manifesté son hostilité au projet d’accord porté par les médiateurs de la Cédéao. Le texte, qui a émergé lundi soir, prévoit le retour au pouvoir du président Michel Kafando, l’amnistie des putschistes et l’organisation, d’ici au 22 novembre, d’élections générales auxquelles pourraient participer les partisans de l’ancien président Blaise Compaoré.