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Manif monstre à Berlin contre l’accord commercial UE-USA
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.humanite.fr/manifestation-monstre-berlin-contre-laccord-commercial-ue-usa-586390
Une manifestation monstre, qui a rassemblé 250.000 personnes selon la police, a eu lieu samedi à Berlin pour protester contre le projet d'accord de libéralisation des échanges entre l'Europe et les Etats-Unis.
L'opposition au Partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (PTCI, TTIP en anglais) ne cesse de croître en Allemagne. Ses adversaires estiment qu'il donnera trop de pouvoir aux grandes multinationales aux dépens des consommateurs et des salariés. Selon les organisateurs, une alliance d'associations caritatives et de défense de l'environnement et de partis d'opposition, 250.000 personnes ont participé au rassemblement.
"Il s'agit de la manifestation la plus importante que ce pays ait vu depuis de nombreuses années", a lancé aux manifestants Christoph Bautz, directeur de Campact, un mouvement de citoyens. Le niveau de résistance a pris de court le gouvernement d'Angela Merkel.
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Une manifestation monstre a eu lieu samedi 10 octobre dans la capitale pour protester contre les projets de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis, ainsi que celui entre l'UE et le Canada. Dans une grosse semaine, les négociations doivent reprendre entre Américains et Européens sur le traité de libre-échange transatlantique, TAFTA (TTIP, en anglais). Les autorités françaises ont fait connaître leur mécontentement. En Allemagne, la pression vient de la rue.
Avec notre correspondant à Berlin, Luc André
Quelque 150 000 personnes selon la police, 250 000 selon les organisateurs, une véritable marée humaine a traversé Berlin samedi pour dire « stop » au traité de libre-échange transatlantique. Dans le cortège, beaucoup de pancartes faites main. L'une d'entre elles donnait bien la tonalité : une Statue de la liberté en train d'engloutir le vieux continent.
Syndicats, partis d'opposition, organisations environnementales ou religieuses s'étaient rassemblés derrière un appel unitaire. Cinq trains spéciaux et près de 600 autocars avaient acheminé des manifestants de tout le pays.
L'Allemagne est avec l'Autriche l'un des pays où le traité suscite la plus grande opposition. Les protestations se cristallisent sur une peur de nivellement des normes sociales et environnementales ainsi que les fameux tribunaux d'arbitrage.
Pour les manifestants, la démocratie est menacée. Les Allemands ont en effet sous les yeux les conséquences de ce type de procédures extra-judiciaires. L'opérateur électrique suédois Vattenfall conteste la sortie du nucléaire décidée en 2011 par Angela Merkel. Il réclame 4,7 milliards d'euros à l'Etat allemand.
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http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/11/libre-echange-les-allemands-mobilisent-contre-ttip-261610
(De Berlin) Que ce soit sur le Net ou dans les rues de la capitale, lors de la grande manifestation de samedi, les Allemands mènent la fronde en Europe contre le TTIP, le Traité transatlantique de libre-échange (appelé dans un premier temps Tafta).
Les organisateurs attendaient entre 50 000 et 100 000 personnes, ce sont finalement entre 150 000 (d’après la police) et 250 000 personnes (selon les organisateurs) qui ont convergé de toute l’Allemagne vers Berlin pour dire « Stop au TTIP » et au Ceta, son pendant canadien.
Sur Internet, la pétition pour une « initiative citoyenne européenne contre le TTIP » a été signée par 3,29 millions d’Européens, parmi lesquels… 1,57 million d’Allemands. La France est très loin derrière, avec 363 000 signatures.
Carte interactive des signatures (Stop TTIP)
Le journal conservateur Die Welt parle de la plus grande mobilisation en Allemagne depuis les manifestations contre les Euromissiles de l’Otan en 1982.
Pour les services publics, contre les OGM
Sur la scène et dans le cortège, les opposants au traité sont particulièrement véhéments contre les tribunaux d’arbitrage internationaux prévus par le TTIP. Ces derniers doivent permettre aux entreprises privées d’attaquer un Etat en démontrant qu’un nouveau texte de loi leur occasionne une perte. Chacun a en tête le procès intenté par l’énergéticien suédois Vattenfall, qui demande 4,7 milliards d’euros de dédommagements à l’Allemagne suite à sa sortie du nucléaire.
Les Allemands craignent également le démantèlement des services publics et la remise en cause du système fédéral allemand : de nombreuses compétences reviennent aux Länder (régions) et aux communes. L’arrivée des cultures OGM et de nouvelles normes agricoles, peu respectueuses de la condition animale à laquelle ils sont généralement sensibles – 9% de végétariens contre 2% en France – concentrent enfin les critiques.
La manifestation, préparée depuis six mois, a réuni une trentaine d’organisations actives et 170 organisations partenaires d’horizons variés, allant de la protection de l’environnement aux fédérations syndicales, en passant par le parti politique des Pirates ou des associations de consommateurs.
Au total, 600 bus et cinq trains spéciaux ont acheminé des manifestants venus des seize Länder allemands. Pour Jörn Alexander, porte-parole de l’organisation Stop TTIP, l’opération est un succès :
« C’est un des mouvements citoyens les plus importants depuis la chute du mur et la plus grande manifestation à Berlin depuis dix ans. »
Le cortège, porte de Brandebourg (Marc Meillassoux/Rue89)
Société civile et fédérations
Comment expliquer une telle mobilisation en Allemagne, pays pourtant réputé moins contestataire que son voisin français ? D’après les organisateurs, cela tient beaucoup au travail coordonné de l’ensemble de la société civile allemande depuis le début des tractations.
Pour Reiner Hoffmann, président de l’Union syndicale allemande (DGB), le mouvement est inédit :
« C’est réjouissant parce que ça n’a pas toujours été le cas en Allemagne. Cette sensibilité allemande tient aujourd’hui à la diversité inédite des groupes d’intérêts réunis dans le mouvement : organisations environnementales ou de protection de la nature, syndicales, sociales, etc. »
Une stratégie nouvelle mise en place suite à la catastrophe de Fukushima en 2011, quand la pression pour la sortie de l’atome a grandi en Allemagne. Pour la première fois, les organisations syndicales constituent un front commun d’envergure avec les organisations antinucléaires et environnementales. Les premières alliances se font au niveau des Länder – compétents en matière de politique énergétique – puis sont prolongées au niveau fédéral.
A l’époque, 100 000 personnes avaient alors convergé vers la même place des Victoires. Quelques semaines plus tard, Angela Merkel annonçait une sortie de l’atome et un plan énergétique fédéral de transition.
Mieux informés que les Français ?
Cette stratégie de l’ouverture payante se poursuit, d’après Hubert Weiger, président de la Fédération environnementale allemande (Bund) :
« Dans le cadre du TTIP, le monde de la culture s’est également joint au mouvement [neuf organisations, ndlr]. Contrairement à la France qui avait demandé une exception pour le seul domaine de la culture, les représentants de la scène culturelle sont venus défendre leurs intérêts aux côtés des autres. »
Les Allemands sont aussi apparemment plus informés sur le TTIP que les Français. En mai 2014, 55% des Français ne connaissaient « pas du tout » son existence et 28% « pas vraiment ». A l’inverse, le travail des associations en Allemagne a d’abord consisté à faire connaître l’existence du TTIP.
Martin, Berlinois de 31 ans, en a entendu parler dès 2013, alors que les négociations commençaient officiellement :
« Il y a eu en Allemagne un travail de diffusion progressif et continu des contenus du TTIP, par des groupes très différents, chacun sur les thèmes qui les concernaient. C’est selon moi la raison de la réussite du mouvement en Allemagne. »
La manifestation à Berlin (Marc Meillassoux)
Les manifestants sont à la fois fiers de l’ampleur du mouvement en Allemagne et s’interrogent sur la situation des pays voisins. Judith a fait le chemin avec deux amis depuis Düsseldorf :
« J’en ai discuté cet été avec des amis français qui se posent également des questions sur le TTIP, mais semblent plus démunis et déplorent que le mouvement soit moins organisé qu’ici. »
Des instituts économiques pro-TTIP
La situation peut sembler paradoxale alors que l’Allemagne est présentée par la plupart des instituts économiques – influents en Allemagne – comme la grande gagnante européenne du traité transatlantique à venir. L’Institut conservateur munichois (IFO) parle ainsi de 110 000 créations d’emploi attendues en Allemagne, la fondation libérale Bertelsmann parle quant à elle d’une augmentation des échanges de 4,7% en Allemagne, alors que l’Institut économique (IW) met en garde contre les opposants au TTIP, « qui jouent adroitement la partition de la peur qui agite de nombreuses personnes ».
Une étude de l’économiste pro-TTIP Gabriel Felbermayr (IFO) sur « les Allemands et le TTIP », disponible en français, traduite par le Cerfa, va dans le même sens. Tout en concédant que les méthodes de calcul ouvrent la voix à des interprétations différentes.
Pour le président de la confédération des syndicats allemands, les Allemands ne sont pas nécessairement opposés à un traité de libre-échange, toutefois :
« Ce qui heurte profondément les Allemands, ce sont les tribunaux arbitraires, la dérégulation des services publics et des conditions de concurrence parfois déloyales aux Etats-Unis, notamment en matière de droit du travail. »
Alors que le Traité transpacifique a été signé la semaine dernière entre les Etats-Unis et le Canada, le sujet est évidemment brûlant pour la grande coalition allemande. Le parti de Merkel (CDU) le soutient mais évite autant que possible de trop l’aborder.
Le Parti social-démocrate (SPD) joue le numéro d’équilibriste du parti de coalition tenu par ses engagement qui se fait régulièrement chahuté par sa base.
Le ministre de l’Economie Sigmar Gabriel (SPD) a demandé ces derniers mois une ratification du TTIP par les parlements nationaux et aujourd’hui la mise en place de tribunaux et de cours d’appel en cas de litige. Il a promis samedi qu’il « n’y aurait pas de baisse qualitative de normes » et qu’il « ne peut plus aujourd’hui être question de tribunaux d’arbitrage privés ».
Reste maintenant à savoir à quelles conditions le mouvement de contestation est prêt à rentrer dans le rang. Surtout après la démonstration de force de ce week-end.