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Espagne: plus de 10 000 manifestants pour la libération de détenus de l’ETA
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(afp) Des milliers de personnes ont défilé samedi à Saint-Sébastien (Pays basque, nord de l’Espagne) pour réclamer la libération d’Arnaldo Otegi, chef du parti indépendantiste Sortu emprisonné pour appartenance à l’ETA, et d’autres détenus de l’organisation armée, quatre ans après son renoncement à la violence.
Les manifestants, plus de 10.000 selon un photographe de l’AFP, ont défilé derrière une grande bannière sur laquelle on pouvait lire, en basque: «libérez Arnaldo (Otegi) et Rafa (Diez)», dirigeant du syndicat basque LAB.
Ils ont scandé «independenzia» sous des drapeaux basques et de Navarre (nord de l’Espagne). Parmi les manifestants se trouvaient des dirigeants de la gauche abertzale (indépendantiste), du parti de gauche radicale Podemos et d’ERC (Esquerra Republicana de Catalunya, gauche indépendantiste en Catalogne) qui ont défilé pacifiquement pendant près d’une heure sur une grande avenue.
Arnaldo Otegi, 57 ans, ex-membre de l’ETA condamné notamment pour l’enlèvement du directeur d’une usine Michelin dans les années 1970, est l’ancien porte-parole de Herri Batasuna, puis Batasuna, considéré comme le bras politique de l’organisation séparatiste basque et interdit en 2003.
A partir de la fin des années 1990 il s’est prononcé contre la violence, faisant des séjours réguliers en prison liés à ses activités politiques. Il a été une nouvelle fois interpellé en 2009 et condamné un an plus tard pour «appartenance à l’ETA», considérée comme une organisation terroriste par l’Union européenne.
M. Otegi, qui devrait sortir de prison en avril 2016, reste cependant le secrétaire général du principal parti indépendantiste basque, Sortu, et un héros pour les indépendantistes.
La manifestation de samedi intervient à trois jours de l’anniversaire de l’annonce par l’ETA de son renoncement aux activités armées en 2011.
Madrid et Paris exigent sa dissolution inconditionnelle, tandis que l’ETA, à laquelle on attribue la mort d’au moins 829 personnes en 40 ans d’attentats jusqu’en 2010, veut une négociation sur le sort de ses 427 détenus en France et en Espagne.
Les proches des détenus réclament au moins leur rapprochement du Pays basque. Selon leur association, Etxerat, 335 sont emprisonnés à plus de 500 kilomètres du Pays basque.
Pour autant, l’ETA veut encore «mener le processus de désarmement jusqu’à ses dernières conséquences», a déclaré samedi soir à l’AFP Pernando Barrena, porte-parole de Sortu.