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Portugal : la gauche affirme être en mesure de gouverner
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le secrétaire général du PS portugais, Antonio Costa, et les deux leaders de la gauche radicale affirment pouvoir créer un "gouvernement stable", même si les discussions continuent. Mais la droite espère toujours que le président de la République confirmera le premier ministre sortant.
Finalement, après plus de deux semaines d'hésitations et de discussions, la gauche portugaise est parvenue à un accord de gouvernement. Alors que, lundi encore, la droite du premier ministre sortant Pedro Passos Coelho semblait en mesure d'imposer son gouvernement, le secrétaire générale du parti socialiste (PS), Antonio Costa, a annoncé mardi 20 octobre au soir qu'il était en mesure de former un gouvernement avec l'appui de la coalition démocratique unie (CDU), formée autour du Parti communiste (PCP), et du bloc de gauche (BE), formation de gauche radicale. Un tel gouvernement pourrait compter sur une majorité théorique de 122 sièges sur les 230 de l'Assemblée de la République, le parlement unicaméral du pays.
Les « conditions d'un gouvernement stable créées »
« Les conditions sont créées par le PS pour une solution qui, à l'Assemblée de la République, assure la stabilité et exprime en même temps la volonté des Portugais », a indiqué Antonio Costa en sortant du palais de Belém, l'Elysée lusitanien. Lors du scrutin législatif du 4 octobre dernier, les trois partis de gauche avaient recueilli ensemble 50,75 % des suffrages exprimés contre 38,4 % à la coalition de droite Portugal à Frente (PàF). De son côté, la dirigeante du BE, Catarina Martins, a indiqué que son parti était « impliqué dans la viabilité d'un nouveau gouvernement. » « Les conditions sont créées (...) pour un gouvernement qui tourne la page de la droite et qui permette de protéger les emplois, les salaires et les retraites », a-t-elle indiqué après sa visite au président de la République. Ce mercredi 21 octobre au matin, le secrétaire général du PCP, Jerónimo de Sousa, n'a rien dit d'autre : « de notre point de vue, il existe une solution gouvernementale qui empêche la droite de former un exécutif. »
Un accord à gauche encore à finaliser
Les détails d'un accord de gouvernement entre les trois formations, du programme du futur exécutif et de la formation de ce gouvernement (comportant des représentants de la gauche radicale ou non) ne sont pas connus. Les trois leaders demeurent assez évasifs sur le sujet. Ce week-end, les discussions semblaient s'éterniser : le PCP, notamment, donnait des signes de durcissement, tandis que la droite du PS faisait savoir sa mauvaise humeur face à la perspective d'un gouvernement de gauche. En réalité, les négociations ne sont pas achevées. Catarina Martins a expliqué que l'on « débattait encore des conditions politiques, spécialement concernant les garanties pour protéger les salariés, les emplois et les retraites. » Elle a réclamé un peu de patience « un jour ou deux » pour obtenir un « accord sérieux pour lequel nous faisons pression, plutôt qu'un accord mal ficelé. » Ce qui apparaît acquis, c'est que les trois partis de gauche entendent empêcher la nomination de Pedro Pessos Coelho par le président de la République. D'où cet accord dans les propos qui ont été tenus au palais de Belém.
La droite crie au « coup d'Etat »
La droite, elle, tente de passer outre et a repris la rhétorique du « coup d'Etat. » Estimant qu'il revient au premier parti de l'Assemblée de former un gouvernement, Pedro Passos Coelho n'a de cesse de dénoncer la tentative du PS. Son allié, Paulo Portas, leader du parti CDS-PP, une des deux composantes de PàF avec le Parti social-démocrate (PSD) du premier ministre, s'est emporté mercredi 21 octobre, contre Antonio Costa : « il est absolument extraordinaire de voir un leader politique, occupé à sa propre survie, considérer le vote du peuple comme un détail et le parlement du Portugal comme une formalité. » Il est vrai qu'au soir du 4 octobre, les observateurs avaient insisté sur la « victoire » du PàF, arrivé premier et sur la « défaite » du PS, incapable de le dépasser. Mais la réalité est que la droite qui s'est unie a malgré tout perdu 12 points, et n'est pas parvenue à obtenir la majorité absolue.
Le calcul de la droite
L'actuel premier ministre n'a donc plus qu'à espérer sa confirmation par Anibal Cavaco Silva, le président de la République. Ce dernier n'a jamais caché sa préférence pour un gouvernement minoritaire de droite. Dès le 6 octobre, il avait reçu le chef du gouvernement et non les autres chefs de parti. Anibal Cavaco Silva est un ancien premier ministre PSD de 1985 à 1995 et beaucoup doutent de sa volonté d'investir un gouvernement soutenu par la gauche radicale. S'il estimait que les « conditions » décrites par Antonio Costa ne sont pas suffisantes pour assurer la stabilité d'un gouvernement soutenu par ce dernier, il pourrait confirmer Pedro Passos Coelho.
Dans ce cas, le PS serait au pied du mur. Catarina Martins a indiqué qu'elle déposerait immédiatement au nom du BE une motion de censure pour renverser ce gouvernement minoritaire. Et Jerónimo de Sousa a indiqué que nommer Pedro Passos Coelho serait « une perte de temps. » Dans ce cas, le PS devra décider s'il vote ou non la motion. La droite du parti pourrait être tentée alors de jouer la stabilité et de refuser de renverser le gouvernement, ruinant ainsi les rêves d'alliance de gauche d'Antonio Costa, par ailleurs fragilisé par le score du 4 octobre. C'est sur ce scénario que compte la droite : provoquer la rupture au sein du PS.
L'Europe, élément clé
Un élément décisif de la situation pourrait être l'Europe. Le BE et la CDU sont eurosceptiques. Le BE s'est éloigné de sa position favorable à l'euro après la crise grecque et les conditions imposées à Alexis Tsipras en juillet. Mais Antonio Costa est parvenu à leur faire accepter dès la semaine passée « le cadre budgétaire européen » afin de rassurer la droite du PS. Mais il est certain qu'un gouvernement de gauche devra modifier la politique de dévaluation interne menée par l'ancienne majorité avec l'appui des créanciers. Des conflits avec Bruxelles sont donc inévitables, d'autant que la Commission a demandé des coupes à hauteur de 600 millions d'euros dans les dépenses publiques. Une partie du PS pourrait donc redouter que l'engagement européen du Portugal soit remis en cause par une alliance à gauche et préférerait donc un gouvernement minoritaire « sous contrôle » du PS.
Pression de la Commission
Le comportement de Bruxelles sera donc déterminant. Mardi, la Commission européenne a montré des signes d'impatience. Le Portugal n'a pas présenté de projet de budget avant le 15 octobre, comme l'exige le « semestre européen », et le vice-président de la Commission Valdis Dombrovskis a envoyé une lettre à Lisbonne pour s'en plaindre. Pedro Pessos Coelho pourrait s'appuyer sur cet élément pour défendre son idée de gouvernement minoritaire, seule combinaison capable d'envoyer un budget rapidement à Bruxelles. Et seule alliance également à pouvoir répondre aux demandes de la Commission en termes de réduction des dépenses publiques. Sauf que, en soutenant cette idée, la droite du PS soutiendrait de fait la poursuite d'une austérité qu'ils ont promis de « modérer » pendant la campagne. La crise politique portugaise n'est peut-être pas close.