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En Turquie, l’AKP d’Erdogan remporte la majorité absolue
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
REPORTAGE - Selon les résultats quasi-définitifs des élections législatives turques rendus publics ce dimanche, le parti du président Recep Tayyip Erdogan retrouve la majorité absolue au Parlement. Des affrontements ont éclaté dans le sud-est du pays après une journée de vote placée sous haute surveillance.
De notre correspondante à Istanbul
Le parti islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdogan a largement remporté des élections législatives cruciales qui se sont déroulées ce dimanche en Turquie, selon des résultats quasi-définitifs. Le premier ministre turc Davutoglu a salué un «jour de victoire pour la démocratie». Sur la base de 99% des bulletins de vote dépouillés, le Parti de la justice et du développement (AKP) a rassemblé 49,3% des suffrages et raflé 316 des 550 sièges de députés au Parlement, ont précisé les chaînes NTV et CNN-Türk.
Ce dimanche soir, des affrontements ont éclaté entre la police et de jeunes manifestants kurdes dans la ville de Diyarbakir, dans le sud-est du pays. Les incidents ont débuté près du siège du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), dont les premiers résultats indiquaient qu'il pouvait obtenir un score national inférieur aux 10% requis pour être représenté au Parlement. Finalement, Le principal parti pro-kurde de Turquie a réussi d'extrême justesse à conserver des sièges en récoltant 10,4%.
«On a peur»
Placée sous haute sécurité, cette journée de législatives anticipées appelait quelque 54 millions d'électeurs à se rendre aux urnes. Les bureaux de vote n'ont pas désempli. Devant cette école bleue foncée, transformée en bureau de vote, Emine Kosarslan, une mère de famille voilée de vert, sourit. Elle sourit, dit-elle, parce qu'elle a choisi le parti “d'un homme fort, capable de protéger notre pays!” Nous sommes à Sultangazi, banlieue mixte et populaire d'Istanbul, où l'adhésion à l'AKP, le parti islamo-conservateur du président Erdogan, reste forte - y compris auprès d'une fraction de la minorité kurde. La mobilisation semble avoir été suffisante pour permettre au parti d'Erdogan de regagner la majorité absolue, perdue en juin dernier. Pourtant ici, à l'ombre des sourires, il y a aussi tous ces silences. Une autre femme sort de l'isoloire, boucles brunes sur blouson de cuir. Le visage tendu, elle n'est pas très bavarde. “Oui, j'ai voté, car c'est important de voter… Je vous laisse deviner pour qui… On a peur, c'est tout ce que je peux vous dire”, souffle cette partisane du HDP, le parti de gauche prokurde, en pressant le pas.
Les électeurs ont dû se prononcer pour la deuxième fois en cinq mois, après l'échec de l'AKP à remporter la majorité absolue au scrutin du mois de juin. Partout, un seul mot d'ordre: «Le retour de la stabilité.» Un mot sur lequel les différents partis, toutes tendances confondues, ont fait campagne dans un contexte particulièrement tendu, notamment depuis la reprise des hostilités dans le sud-est du pays entre la guérilla du PKK et l'armée - mais surtout l'attentat d'Ankara imputé à Daech. Mais les lignes de démarcation politiques, elles, n'ont pas vraiment bougé. Au contraire, elles se sont consolidées.
Bebek, véritable petit Monaco en bordure du Bosphore, en donne le ton. Dans ce quartier chic et branché d'Istanbul, situé sur la rive européenne, on vote avant tout «contre» Erdogan. «Je rêve d'un horizon plus clément pour ma fille de 13 ans. Je rêve de plus de liberté pour les femmes, d'une plus grande liberté d'expression, d'un pays qui regarde vers l'avenir, pas vers le passé», insiste Timur Akkurt, un photographe de 42 ans. Une allusion aux dérives autoritaires de l'homme fort du pays,surnommé «le sultan» par nombre de ses adversaires.Blue-jean's et baskets, Taner Sarf dit, lui, avoir pris son vote “très au sérieux”. Pour ce monteur de cinéma, qui a choisi d'être représenté par le CHP (Parti républicain du Peuple, social-démocratie), ce vote est particulièrement «crucial». «C'est peut-être la dernière fois qu'on me donne la chance de voter. Notre démocratie est en danger. Rien n'est vraiment clair. Je suis inquiet», poursuit-il.
Il n'est pourtant pas si loin, le temps où Erdogan rassemblait, au delà de sa base populaire et conservatrice, une palette hétéroclite d'intellectuels et d'hommes d'affaires. Sans compter les Kurdes, nombreux à avoir d'abord été séduits par sa politique d'ouverture à leur égard. «A vrai dire, il n'a rien fait pour nous. Au contraire, il nous a bien trahi!», avance Isa Kayhan, en référence à l'état de guerre qui prévaut aujourd'hui dans les zones kurdes. Cet épicier kurde de Fatih, le vieux quartier historique d'Istanbul, a retourné sa veste en juin dernier: «J'ai voté pour le HDP, car je me suis reconnu dans les discours de Demirtas (coleader du Parti démocratique des peuples), ses appels à la paix, son soutien aux femmes, aux minorités.» Aujourd'hui, pas question de reconsidérer son vote: «Erdogan cherche à discréditer le HDP en l'association au PKK. Or, d'après moi, c'est justement le seul parti qui peut nous sauver de la guerre.»
Même son de cloche chez Sedat Emek, un Kurde originaire de Mus. «Erdogan n'en a rien à faire de tous ces morts, que ce soit du côté des soldats ou des Kurdes. Tout ce qui compte pour lui, c'est la sauvegarde de son palais», lâche-t-il. Ce commerçant de 28 ans ne peut oublier non plus l'attentat d'Ankara du 10 octobre, imputé à l'Etat islamique, contre un rassemblement d'ONGs et de membres du HDP. «Ces derniers jours, l'AKP n'a cessé de stigmatiser les Kurdes, en nous faisant passer pour des terroristes. Or, les vrais terroristes, ce sont les combattants de Daech. Il est temps que les autorités nous protègent, au lieu de nous attaquer», poursuit-il, amer.
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Le parti du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan a très largement remporté les élections législatives cruciales disputées dimanche en Turquie. Contre tous les pronostics, il a réussi son pari de reprendre la majorité absolue qu’il avait perdue il y a cinq mois.
Sur la base de plus de 95% des bulletins dépouillés, le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) recueillait près de 50% des suffrages et raflait près de 320 des 550 sièges de députés, ont annoncé les chaînes NTV et CNN-Türk. Sous réserve de confirmation officielle, ce résultat sonne déjà comme une revanche éclatante pour Erdogan, 61 ans, dont le parti avait perdu le 7 juin le contrôle total qu’il exerçait depuis treize ans sur le Parlement.
Autre surprise de la soirée, le Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), qui avait fait son entrée triomphale au Parlement en juin dernier, a réussi d'extrême justesse à conserver des sièges au Parlement, en récoltant 10,4% des voix. Le seuil nécessaire pour être représenté est de 10%.
Selon les résultats partiels, le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate) arrivait en deuxième place avec 24,5% des voix, suivi du Parti de l’action nationaliste (MHP, droite) avec près de 12%, tous deux en fort recul par rapport à juin.
De brefs affrontements ont opposé police et jeunes manifestants kurdes dans la ville de Diyarbakir (sud-est) après l'annonce des résultats. Les incidents ont débuté près du siège du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde), dont les résultats indiquaient dans un premier temps qu’il pourrait obtenir un score national inférieur aux 10% requis pour être représenté au Parlement.
Plusieurs dizaines de jeunes ont improvisé une barricade de pneus enflammés et de nombreux coups de feu ont été tirés en l’air par des manifestants. «Si le HDP reste sous les 10%, ce sera la guerre [...] ils nous ont volé nos voix», a lancé l’un d’eux à l’AFP. «Si le HDP reste sous le seuil, ce sera l’apocalypse à Diyarbakir», a renchéri un autre. La police antiémeute est alors intervenue avec des canons à eau et des gaz lacrymogènes pour disperser la foule dans les rues environnantes, où la tension était toujours vive.