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Guadeloupe - Justice coloniale

Lien publiée le 15 novembre 2015

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https://npa2009.org/actualite/international/guadeloupe-justice-coloniale

Le 3 novembre, la CGT Guadeloupe a organisé une marche de protestation afin de dénoncer sa condamnation à 53 000 euros d’amende pour avoir écrit dans un tract que la famille Huyghues-Despointes « avait bâti sa fortune sur la traite négrière, l’économie de plantation et l’esclavage salarié ». C’est pourtant une vérité connue et reconnue.

Vieille famille installée aux Antilles durant la période esclavagiste, elle a depuis fait prospérer sa fortune. Elle est l’archétype des « békés », ces descendants de planteurs, indemnisés à l’abolition de l’esclavage, gavés des subventions de la métropole ou de l’Union européenne, qui gardent la mainmise sur l’économie du pays, contrôlant la grande distribution, l’industrie sucrière ou rhumière, l’agriculture, et sachant tirer profit, par les monopoles qu’ils détiennent, de la vie chère. Elle fait partie des 500 plus grosses fortunes de France. Dans un reportage diffusé en février 2009 sur Canal + sur les descendants d’esclavagistes, Alain Huyghes-Despointes, chef du groupe familial, avait déploré que les historiens ne s’intéressent pas davantage aux « bons côtés de l’esclavage », expliquant : « Quand je vois des familles métissées avec des blancs et des Noirs, les enfants naissent de couleurs différentes, il n’y a pas d’harmonie. [...]Nous, on a voulu préserver la race. »

Le tract incriminé a été rédigé après l’annonce de 28 licenciements au sein de l’hypermarché Milenis, propriété du groupe Sophyper, dont la famille Huyghues-Despointes est actionnaire, de même qu’elle est propriétaire de plusieurs magasins aux Antilles et en Guyane. En prime de la condamnation de la CGTG, les défenseurs de l’esclavagisme ont obtenu le blocage des comptes bancaires du syndicat ainsi que de l’un des syndicalistes condamnés, laissant l’organisation sans un centime pour continuer ses activités. Comme le dénonce la CGTG, « les Despointes agissent pour le compte de l’ensemble du grand patronat : affaiblir la CGTG pour mieux s’en prendre aux travailleurs »« Une insulte à la mémoire de tous les Guadeloupéens ».