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4,5 millions de «Tanguy» contraints d’habiter encore chez leurs parents
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Depuis le succès de la comédie d’Etienne Chatiliez, sur un jeune qui refuse de quitter le domicile parental, les « Tanguy » sont devenus une catégorie sociologique bien identifiée en France. Ce qu’on connaissait moins bien, c’était son ampleur et la diversité de ses profils.
« Un phénomène massif »
C’est ce que propose de dévoiler la nouvelle étude publiée par Fondation Abbé Pierre intitulée « La face cachée des "Tanguy" ». Réalisée à partir des résultats de l’enquête nationale Logement 2013 de l’Insee, elle met au jour « un phénomène massif ».
Selon cette étude, rendue publique par le Figaro.fr, 4,5 millions de jeunes majeurs vivaient en 2013 chez leurs parents ou grands-parents. Ils sont en majorité âgés de 18 à 24 ans, mais 1,3 million d’entre eux ont plus de 25 ans (soit 29 %), et 480.000 ont même plus de 35 ans (10 %).
Statuts professionnels précaires
Parmi l’ensemble des jeunes hébergés, 44 % sont élèves, étudiants ou en stage ou formation non rémunérés, mais 32 % sont en emploi ou apprentissage rémunéré (soit près de 1,5 million de personnes), et la proportion passe à 55 % pour les 25-34 ans. 18 % sont au chômage.
« Bas salaires, temps partiels subis, précarité des contrats de travail, sont autant d’obstacles pour voir son dossier accepté dans le parc locatif privé où les garanties exigées par les propriétaires sont souvent hors d’atteinte », souligne la Fondation Abbé Pierre.
Parmi ceux qui travaillent, la moitié sont en CDI à temps complet (746.000 personnes), 6 % en CDI à temps partiel (89.000 personnes). Un quart sont en CDD, en contrat court, saisonnier, ou vacataires et 13,5 % en apprentissage, stage rémunéré, emploi-aidé. 5,5 % sont en intérim.
L’étude montre que 925.000 de ces hébergés ont déjà vécu plus de trois mois dans un logement indépendant avant de revenir au domicile parental, et plus d’un an pour les deux-tiers.
Retours forcés en hausse
Le nombre de jeunes de plus de 25 ans qui reviennent, après une « décohabitation », au domicile parental faute de logement autonome a augmenté de 20 % entre 2002 et 2013, passant de 282.000 à 339.000.
Pour 45 % d’entre eux, le retour au domicile s’impose dans des circonstances particulières : rupture, perte d’emploi, problèmes financiers, de santé, de logement (expulsion, insalubrité, etc.).
S’ils en avaient les moyens, plus d’un million des hébergés (soit un tiers) affirment qu’ils quitteraient le domicile parental.