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Corse : l’exécutif pris de court par la victoire des nationalistes

Lien publiée le 21 décembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Figaro) Après le succès des nationalistes, certains demandent au chef de l'État de sortir de son silence.

C'est une nouvelle fracture qui s'ouvre en France et un énième front à gérer pour l'exécutif. À l'occasion des régionales, les électeurs corses ont pour la première fois porté à la tête de leur collectivité les indépendantistes. Une victoire historique et sans appel qui repose sur le tandem nationaliste que composent désormais les deux hommes forts de l'îleGilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.

L'exécutif national, tout occupé à batailler contre le FN, semble n'avoir pas vu venir la victoire des nationalistes. Ou l'avoir grandement sous-estimée. Mardi soir, alors qu'il réunissait quelques journalistes à Matignon, Manuel Valls faisait ce commentaire normand. Les résultats en Corse, admettait le premier ministre, «c'est un sujet de préoccupation même si je ne suis pas totalement étonné par les résultats». Il ajoutait dans la foulée: «Un peu (étonné, NDLR) pour être franc, mais pas totalement. Les gens se sont tournés vers ce qui représente un peu l'avenir, même si ce n'est pas notre avenir.»

En apportant leurs voix aux indépendantistes, les Corses, qui ont peu voté FN (9 %), ont en tout cas adressé un message fort à l'État français. Un message dont les nouveaux dirigeants insulaires ont eu à cœur de se faire les interprètes jeudi, lors de leur installation. Jean-Guy Talamoni, nommé à la tête de l'Assemblée, a prononcé l'intégralité de son discours en Corse, a affirmé «Mon pays, c'est la Corse» et a demandé à nouveau la libération de ceux qu'il appelle les prisonniers «politiques» corses. Vendredi, il revenait à la charge sur le sujet, parlant de ces «vingt-cinq prisonniers politiques» corses dont Yvan Colonna, condamné pour le meurtre du préfet Érignac.

Absence de réactions

À ce stade, l'Élysée et Matignon veillent à ne pas mettre d'huile sur le feu et brillent par leur absence de réactions. Manuel Valls, qui était un proche conseiller de Lionel Jospin à Matignon lors de la négociation du nouveau statut de l'île à la fin des années 1990, a appelé vendredi Gilles Simeoni pour lui promettre «un dialogue serein, constructif et apaisé». L'entourage du premier ministre, en revanche, était sur les dents vendredi soir. «L'état d'esprit du premier ministre (sur la Corse, NDLR), on s'en fout, réagissait un proche conseiller. Toutes ces questions ne sont pas nouvelles.»

À l'Élysée, l'entourage du président balaie l'affaire Corse alors que plusieurs membres de l'opposition demandent à Hollande de sortir de son silence. «Ce n'est pas du tout, à ce stade, un sujet qui est suivi par l'Élysée», confie un proche du chef de l'État, en renvoyant les éventuelles questions vers «le premier ministre et le ministre de l'Intérieur». «Le président ne parlera pas de la Corse au moment de ses vœux aux Français. Il n'a pas prévu de le faire», ajoute ce conseiller, alors même que Hollande doit, lors ses vœux de fin d'année, faire la part belle à l'idée du rassemblement autour de la République.

Une partie de la gauche s'exaspère de ce silence. Notamment l'ex-ministre Jean-Pierre Chevènement, très pessimiste sur la suite qui sera donnée aux prises de positions des dirigeants nationalistes. «Je n'ai pas trop d'illusions», confiait-il dimanche. Pour Chevènement, «un gouvernement qui propose par ailleurs la ratification de la charte européenne sur les langues régionales n'est pas paré pour réagir» à la montée du nationalisme corse. Sans doute pas.