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Ni vu ni connu, Hollande veut réintégrer pleinement la France dans l’Otan
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.marianne.net/connu-hollande-veut-reintegrer-pleinement-france-otan-100239545.html
Le gouvernement, très discrètement, a déposé un projet de loi qui prévoit la réintégration totale de la France dans l'OTAN. Sarkozy avait commencé le travail, Hollande rompt définitivement avec la tradition d'indépendance de la France en matière militaire.
OLIVIER DOULIERY-POO/SIPA
"Dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays", lançait à la tribune de l'Assemblée Nationale fin 2008, François Hollande, alors premier secrétaire du parti socialiste, pour défendre une motion de censure portée par le groupe socialiste (voir vidéo ci-dessous). L'objet de son courroux ? La décision du président Nicolas Sarkozy d'entamer des négociations pour opérer le retour de la France dans la commandement intégré de l'OTAN.
On pouvait lire sous la plume des auteurs de cette motion qu'ils souhaitaient ainsi "éclairer les Français sur la dangereuse rupture que sont en train d’opérer le président de la République et son gouvernement avec le consensus national qui prévalait sur les principes d’indépendance militaire et stratégique de notre pays." Mais ça c'était en 2008, avec un François Hollande en animateur de l'opposition. Car comme l'a repéré le Canard enchainé dans son édition publiée cette semaine, la France, sous l'impulsion de l'actuel locataire de l'Elysée, s'apprête à réintéger l'ensemble des instances militaires de l'Alliance. Ce que Sarkozy avait commencé, Hollande est bien parti pour le finir en beauté. Selon le palmipède, le 4 janvier, le Conseil des ministres a ainsi donné en toute discrétion son accord sur un projet de loi"autorisant l'accession de la France au protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l'Atlantique Nord", déposée dans la foulé à la Présidence du Sénat.
En clair, de revenir pleinement dans le giron de l'OTAN.
Une absence de communication que l'on comprend aisément au regard de la rupture historique, entamée déjà sous Sarkozy, que s'apprête à acter l'actuel gouvernement avec cette longue tradition d'indépendance de la France en matière militaire.
Le 7 mars 1966, trois mois après sa réélection, Charles de Gaulle annonce au Président des Etats-Unis Lyndon Baines Johnson le retrait de la France de l'OTAN. "La France considère que les changements accomplis ou en voie de l’être, depuis 1949, en Europe, en Asie et ailleurs, ainsi que l’évolution de sa propre situation et de ses propres forces ne justifient plus, pour ce qui la concerne, les dispositions d’ordre militaire prises après la conclusion de l’Alliance", explique ainsi de Gaulle à son homologue américain. Et de préciser que la France "se propose de recouvrer sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté, actuellement entamé par la présence permanente d’éléments militaires alliés ou par l’utilisation habituelle qui est faite de son ciel, de cesser sa participation aux commandements intégrés et de ne plus mettre de forces à la disposition de l’OTAN".
La souveraineté militaire de la France, c'est ce que s'apprête donc à brader le gouvernement de Manuel Valls pour des motifs bien étranges. Dans le projet de loi déposé le 4 janvier, il est ainsi écrit qu'"en 2009, la France a décidé de réintégrer la structure de commandement de l'OTAN. En conséquence, elle a recommencé à accueillir du personnel de l'Organisation dans ses quartiers généraux militaires sans que ses QG ne bénéficient toutefois d'aucun statut international. Seuls des arrangements de circonstance ont permis jusqu'ici l'accueil de personnels de l'OTAN dans les QG situés sur le sol français. L'attractivité du territoire français s'en trouve affectée de même que l'influence française au sein des structures de commandement." On ne comprend pas bien ce que vient faire l'"attractivité" dans cette histoire, à moins de considérer des forces armées, qui pourront ainsi se balader sur le territoire national, comme des touristes lambdas... Quant à l'influence de la France sur l'OTAN, elle n'en a jamais eu autant que lorsqu'elle suivait sa propre voie.
"Les Etats-Unis ne manquent pas de caniches. Il est grand temps d’arrêter d’être les béni oui-oui, les gentils membres d’une organisation présidée par un Etat qui mène contre nous une offensive économique sans précédent. Se retirer du commandement intégré serait aussi l’occasion de dénoncer cette forfaiture d’un OTAN prenant progressivement la place de l’ONU dans la marche du monde en méprisant les droits les plus élémentaires des nations et en propageant le désastre et le chaos. Vaste programme, aurait dit une de nos plus hautes figures politiques qui, elle, ne craignit pas jadis de claquer la porte alors que s’aplatissaient toutes les importants de ce pays", écrivait Marianne en juin 2015, lors de la révélation des écoutes de la NSA dans une chronique intitulé : "Le courage de quitter l’OTAN".
Ce rôle de caniche fût un temps occupé par un autre social-démocrate, Tony Blair en l'occurence, fonçant tête baissée dans une guerre irakienne injuste, basée sur un mensonge contenu dans une petite fiole brandie devant l'ONU. Voilà que la France s'apprête à prendre le relai. Quelle étrange ambition que celle de notre président de la République...