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Portugal: le gouvernement de gauche à genoux devant l’UE
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Le gouvernement socialiste cède à Bruxelles et accepte de durcir sa politique budgétaire.
Après des semaines de négociations, le gouvernement du socialiste Antonio Costa semble être proche d’un accord avec la Commission européenne sur les grandes lignes de son budget 2016. C’est du moins ce qu’on affirme à Lisbonne. De son côté, le commissaire européen à l’Economie, Pierre Moscovici restait prudent, jeudi, saluant des propositions qui « vont dans le bon sens », même « s’il reste encore du travail ». La Commission devrait se prononcer officiellement à l’issue d’une réunion extraordinaire, ce vendredi après-midi.
Compromis délicat
Le Premier ministre socialiste, Antonio Costa, qui avait promis de tourner la page de l’austérité à son arrivée au pouvoir en novembre dernier, a tenté de naviguer entre les pressions de Bruxelles et les revendications de ses alliés du Parti communiste et du bloc de gauche qui assurent sa majorité. Le budget qu’il prévoit de soumettre au Parlement est un compromis délicat. Les prévisions initiales d’un déficit public 2016 de 2,8 % du PIB ont été abaissées à 2,4 %, pas très loin des exigences de la Commission, qui fixait un objectif de 2,2 % du PIB. Au passage, le ministre des Finances, Mario Centeno, a revu ses prévisions économiques, jugées peu réalistes par les organismes internationaux. Il ramène l’évolution de la croissance de 2,1 % à 1,9 % pour 2016, toujours au-dessus du 1,4 % annoncé par le FMI et du 1,6 % de la Commission.
Augmentation des impôts indirects
Pour parvenir à serrer son budget, il intègre une augmentation des impôts indirects, avec une hausse des taxes sur les carburants et sur les véhicules, ainsi que la fin de l’exonération des taxes foncières pour les fonds immobiliers. Il prévoit aussi une augmentation des impôts sur le secteur énergétique et sur les banques, afin de renforcer le fonds de résolution pour les crises bancaires, auquel les entités financières qui opèrent au Portugal, même sans domicile social, devront elles aussi contribuer. Au passage, il contente ses alliés politiques du Bloc de gauche et du Parti communiste, en évitant de toucher aux aides sociales, aux salaires du secteur public ou aux retraites.
Ces efforts ne sont pas suffisants pour le FMI, qui s’inquiète du « relâchement des efforts budgétaires depuis l’arrivée du gouvernement socialiste ». Tandis que les voix montent sur sa gauche pour dénoncer le chantage inadmissible de la troïka, Antonio Costa a refusé à tout moment de se faire l’écho de tensions avec Bruxelles ou le FMI ces dernières semaines, assurant qu’il s’agissait de « simples négociations techniques », dans un climat « serein et positif ». « C’est un budget exigeant, qui marque un changement d’orientation politique, a-t-il commenté. Il permet de tourner la page de l’austérité tout en restant dans le cadre de la zone euro. »