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Canal+ : inventaire des sujets interdits sous l’ère Bolloré

Lien publiée le 15 février 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2016/02/15/canal-inventaire-des-sujets-interdits-sous-lere-bollore/#xtor=RSS-3208

L'investigation va mal sur Canal+ depuis que Vincent Bolloré se mêle du contenu éditorial de sa chaîne. Des soupçons de censure d'un reportage prévu pour l'émission Special Investigation ont été révélés par Mediapart et le magazine Societyen juillet 2015. Il s'agissait d'une enquête sur les facilités d'évasion fiscale pour les clients du Crédit Mutuel.

Le 12 février, le journaliste et rédacteur en chef adjoint de Special Investigation, Jean-Baptiste Rivoire, invité dans l'émission de Daniel Schneidermann Arrêt sur images, a confirmé que l'investigation était de plus en plus menacée sur la chaîne cryptée, et a même dressé une liste inquiétante de sujets écartés par la direction. Le journaliste, délégué syndical SNJ-CGT à Canal+, a été soumis à une procédure de licenciement cet automne, qui n'a finalement pas abouti. Il s'était plaint dans un courrier adressé au directeur général de Canal+, Maxime Saada, de la déprogrammation de l'émission sur le Crédit Mutuel.

Outre cette affaire, que M. Bolloré aurait assumée lors d'un comité d'entreprise en septembre 2015 en affirmant qu'il ne fallait « pas embêter les partenaires du groupe », le journaliste affirme qu'un sujet sur la BNP a également disparu. « Autant vous dire qu'il n'y a pas un seul producteur qui nous ait envoyé le moindre projet d'enquête sur le monde bancaire. Il n'y aura plus de sujets sur les banques à Canal+, pour l'instant », conclut-il.

Soumis à un comité d'investigation qui valide les sujets, le journaliste constate que sous l'ancienne direction, les projets d'enquêtes passaient « dans 80 % ou 90 % des cas ». Depuis l'arrivée de Vincent Bolloré, il se dit « retoqué régulièrement ». En pratique, au dernier comité d'investigation, sur onze projets proposés, l'équipe a essuyé sept refus :

  • « Volkswagen, l'entreprise de tous les scandales ».
  • « Le monde selon Youtube ».
  • « François Homeland », un projet d'enquête sur la capacité du président français a assumer ses engagements dans des conflits armés à l'étranger.
  • « Attentats : les dysfonctionnements des services de renseignement ».
  • « Les placards dorés de la République », qui devait explorer « comment des préfets se retrouvent nommés à 15 000 euros hors cadre », ou « les emplois fictifs de la haute fonction publique ».
  • « Répression made in France », sur la façon dont la France exporte ses moyens de répression « comme les matraques électriques » dans des parties du monde dont les dirigeants sont « plus ou moins recommandables ».
  • « Nutella, les tartines de la discorde ».

L'émission est disponible par extraits sur la partie gratuite d'Arrêt sur images et en intégralité dans la version abonnés.