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Goodyear : Construire la mobilisation contre la répression

Lien publiée le 1 mars 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

https://npa2009.org/actualite/entreprises/goodyear-construire-la-mobilisation-contre-la-repression

Mardi 16 février, c’est dans une salle Croizat de la Bourse du travail de Paris bien remplie par plus de 200 militantEs que s’est tenue une assemblée annoncée comme la première réunion des collectifs « Goodyear » de la région parisienne.

Dans leurs entrées en matière, Fiodor Rilov (avocat des Goodyear), Mickaël Wamen (ex-responsable CGT du site d’Amiens qui fait partie des 8), et Cédric Lietchi (CGT EDF, condamné pour « entrave à la liberté »), ont rappelé les enjeux juridiques et politiques de la mobilisation en soutien aux 8 salariés condamnés : mettre un coup d’arrêt à la criminalisation de l’action militante, syndicale, et par la même occasion empêcher que ne se propage l’idée que revendiquer, défendre son emploi, peut mener à des condamnations lourdes voire à la prison.

Patrick Picard, secrétaire de l’UD CGT a engagé la discussion en rappelant la longue liste des mobilisations qui se sont heurtées à la répression. Ainsi Yann Le Merrer, premier révoqué de la fonction publique depuis des décennies par La Poste, rappelait les conditions scandaleuses de sa destitution pour faits de grève.

De nombreuses interventions des militantEs présents ont fait le lien entre la multiplication des cadeaux au patronat, l’état d’urgence, et une répression qui s’amplifie contre toutes celles et ceux qui résistent. Des représentants d’Air France, de Carrefour, de la Fédération des marins, de la construction, d’Orange, ont martelé l’idée de la nécessité de faire se rejoindre toutes les colères dans une mobilisation nationale « tous ensemble, le même jour ».

Toutes et tous se retrouvaient pour souligner que la politique gouvernementale avait au moins cette cohérence de lier reculs sociaux et criminalisation... Depuis le refus d’une loi d’amnistie jusqu’à l’utilisation des inquiétudes nées des attentats pour instaurer et prolonger l’état d’urgence, dont la principale conséquence est la répression du mouvement social. Une cohérence dans laquelle s’inscrit aussi la résistible offensive contre le code du travail.

L’indispensable élargissement

Un débat, des interrogations, une volonté de se mobiliser que l’on a retrouvés depuis dans des initiatives semblables à Lyon et à Marseille. Reste à construire cette mobilisation, avec l’exigence que les organisations syndicales, politiques, associatives, permettent cette convergence, et proposent des initiatives rassembleuses et inscrites dans la durée.

Pour avancer, la première nécessité est de combler les espaces de mobilisation autour des différentes répressions et toutes les formes de discrimination, comme celles contre les grévistes, les syndicalistes, les migrantEs et leurs soutiens, les manifestantEs opposés à Notre-Dame-des-Landes ou à l’état d’urgence... De la même façon, l’élargissement de la mobilisation nécessite de sortir du tête à tête CGT-CGT, car d’autres syndicalistes sont frappés par la répression, ainsi que d’autres militantEs du mouvement social.

à cette étape, la construction d’un réel réseau de comités contre la répression, les discriminations, la criminalisation est un enjeu essentiel. Les prochaines réunions en régions de soutien aux Goodyear, la réunion nationale du samedi 12 mars, doivent permettre de commencer cette construction, notamment en dépassant les hésitations, les sectarismes, en se dotant d’outils de centralisation transparents et démocratiques.

Robert Pelletier