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A Calais, l’Etat tombe le masque
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
De nombreuses personnalités et organisations dénoncent «un "démantèlement" qui vient de commencer qui n’a rien de progressif ou d'humanitaire». Il y a urgence à exposer comment l’Etat passe outre l’Etat de droit à Calais. «L’asile est un droit ; la répression des réfugiés est donc un déni de démocratie».
La destruction de la « jungle » de Calais a brutalement commencé ce lundi 29 février au matin. Plusieurs compagnies de CRS ont investi les lieux, qui ont dévasté des cabanes encore occupées, lancé des grenades lacrymogènes et usé de canons à eau contre des réfugiés grimpés sur les toits de leurs abris. Des centaines de personnes ont été jetées dans un froid glacial sans rien d'autre que les vêtements qu'elles portent sur elles, sans savoir où aller... Faut-il s’en étonner ?
Les pouvoirs publics ont écarté tout témoin : les soutiens des réfugiés ont été interdits d'entrée dans le périmètre de l'opération. Le ministre de l’Intérieur n'a cessé de le proclamer ces jours derniers : certes, il entendait mener à bonne fin ce qu'il appelle « la résorption » du camp de Calais ; mais il voulait le faire « de façon progressive » et « dans le respect des personnes » [voir entre autres son discours du 22 février au Mans]. Et c'est bien en se référant expressément à cet engagement de l'État à procéder à une évacuation progressive que le Tribunal administratif de Lille a validé l'arrêté d'expulsion de la jungle de Calais (25 février 2016, ordonnance n° 1601386).
Force est de constater que le « démantèlement » qui vient de commencer n’a rien de progressif ou d'humanitaire, et qu'il ne prend pas en compte la situation des personnes : les choses se déroulent comme s'il s'agissait de punir quiconque s'obstine à vouloir se rendre en Grande-Bretagne. Rappelons qu'un quart des habitants de la jungle de Calais aurait des proches outre-Manche ; ils seraient donc parfaitement fondés à demander à les rejoindre... Mais de même que la Turquie est priée de faire le garde-frontière de l'Union européenne, la France se charge de « protéger » la Grande-Bretagne, à grand renfort de moyens policiers quasi militaires, contre les migrants que celle-ci refuse d’accueillir.
La première a-t-elle voulu donner des gages à la seconde, en perspective du sommet franco-britannique qui aura lieu ce 3 mars ? Quant aux autres, leur méfiance face aux « solutions » alternatives qui leur ont été présentées ne peut qu'être confortée par la violence mise en œuvre pour les chasser. « Les services de l’État se mobilisent sans relâche pour permettre à tous ceux qui le veulent de pouvoir quitter la lande », déclarait vendredi la ministre du Logement.
Aujourd’hui, les masques tombent. Nous n’aurons plus d’excuses pour ne pas voir ce qui se passe sous nos yeux. Dans un État de droit, l’État n’a pas tous les droits. La justice n’a pas délivré au gouvernement un permis de chasse contre les réfugiés. Partout, des voix se sont élevées pour exiger que s'organise l'accueil des personnes chassées de leurs pays en guerre ou dévastés. Ces voix ne vont pas se taire. Il faudra bien qu'on les entende. Rappelons-le : l’asile est un droit ; la répression des réfugiés est donc un déni de démocratie.
Pour signer, envoyer un mail à : stopevacuationcalais@gmail.com
Premiers signataires (parmi ceux de l'appel Calais : Les bulldozers ne font pas une politique !)
Jean-Pierre Anselme, journaliste
Christophe Blanckaert, Appel de Calais
Claude Calame, Directeur d’études Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales Centre AnHiMA (Anthropologie et Histoire des Mondes Antiques, UMR 8210)
Marie Cuillerai, professeur des Universités, Paris 7-Diderot
Dominique Dauchot, secrétaire départementale du SNUipp-FSU 62
Stéphane Douailler, professeur de philosophie, université Paris 8
Éric Fassin, professeur de science politique à l'université Paris VIII - Saint-Denis- Vincennes
Titouan Lamazou, artiste de l¹UNESCO pour la Paix
Martine Leibovici, Université Paris Diderot
Camille Louis, dramaturge, doctorante et enseignante en Philosophie à l'Université Paris 8
Toni Negri, philosophe
Nathalie Péré-Marzano, Déléguée Générale d'Emmaüs International
Emmanuel Poilane, Directeur de la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés
Judith Revel, Professeure de Philosophie, université Paris Ouest Nanterre La Défense
Jean Rousseau, Président d'Emmaüs International
Daisy Schmitt, programme Officer, Women's Rights & Migrants' Rights, chargée de programme droits des femmes/droits des personnes migrantes
Vicky Skoumbi, rédactrice en chef de la revue grecque αληthεια
Étienne Tassin, agrégé, docteur en philosophie, titulaire d'une habilitation à diriger des recherches en lettres et sciences humaines
Dimitris Vergetis, psychanalyste
Patrice Vermeren, directeur du département philosophie, Université Paris 8
Les organisations :
Actes et Cités; Auberge des migrants (Calais); Emmaüs France; Groupe d’information et de soutien des immigré.e.s - Gisti; Barcelona Accio Solidaria; RESF; Ecole laïque du Chemin des dunes; Tenons et mortaises; Conseil d'urgence citoyenne; LDH Fontainebleau 77; Mouvement Burkinabe des Droits de l'Homme et des Peuples -Comité régional Aquitaine; Collectif R de Lausanne, Suisse; Collectif CSFR : Collectif de soutien aux familles Roms de St Denis; FIDH Calais; LA CISPM, LA CSP75, DIEL, MDDM; Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires; Barcelona Accio Solidaria; JRS France; Vacarme; Solidarité Laïque; Foi & Justice Afrique Europe; L’Union syndicale SOLIDAIRES; Emmaüs International et l'Organisation pour une Citoyenneté Universelle; EuroMed Rights; Le MRAP; Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF); Réseau Euromed France (REF)...




